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À La Une - témoignage

Adel et Lamia, un couple syrien séparé par le décret Trump

"Un visa américain, c'était la chose la plus difficile à obtenir. Maintenant, sur mon passeport, il ne vaut plus rien", déplore le Syrien de 25 ans qui était supposé rejoindre son épouse à New York en février.

Une jeune musulmane lors d'une manifestation contre la décision de Donald Trump de fermer les frontières aux ressortissants de sept pays musulmans, le 29 janvier 2017, à Washington. REUTERS/David Ryder

Il y a deux semaines, lorsqu'il il a vu le visa américain apposé sur son passeport, Adel était fou de joie : il allait enfin retrouver à New York Lamia qu'il a épousée il y a un an et n'a pas revue depuis.
"J'étais euphorique, je me frottais les yeux et je regardais le passeport. Je pensais que je rêvais", a raconté lundi par téléphone à l'AFP ce Syrien de 25 ans, diplômé en droit.
"Je devais voyager en février. J'étais tellement heureux", poursuit Adel qui réside à Damas, capitale d'un pays déchiré par une guerre sanglante depuis près de six ans.

Mais le décret signé vendredi par le président américain Donald Trump, qui interdit à tous les Syriens d'entrer aux Etats-Unis, a brisé ce rêve. "C'était le choc. Un visa américain, c'était la chose la plus difficile à obtenir. Maintenant, sur mon passeport, il ne vaut plus rien", déplore-t-il.

Face à l'incertitude qui entoure aujourd'hui les retrouvailles avec sa femme et les démarches auprès de l'administration américaine, il préfère raconter l'histoire de son couple avec des prénoms d'emprunt.
Lamia, 22 ans, possède la double nationalité et vit seule à New York depuis la séparation de sa mère syrienne et de son père américain.

(Repère : Qui est concerné par le décret migratoire aux Etats-Unis?)

 

"Cauchemar"
Le décret interdit, pour une durée de 90 jours, l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane que Donald Trump désigne comme des viviers de "terroristes": Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Le gouvernement syrien n'avait pas officiellement réagi lundi à cette interdiction.

Pour obtenir le visa tant convoité, Adel avait dû faire, pendant un an, cinq allers et retours à l'ambassade américaine au Liban, la représentation en Syrie ayant fermé ses portes après le début de la guerre en 2011.
"Je ne sais plus quoi faire maintenant. Je devais aller au pays des rêves dans quelques jours, mais je suis encore là", confie le jeune homme avec amertume.

"Je lis les sites des journaux américains chaque jour dans l'espoir de voir une annonce d'un nouveau décret. J'appelle ma femme pour lui demander s'il y a du nouveau", dit-il.
"Elle aussi est déprimée. C'est une année entière d'attente pour rien. La distance entre nous semble encore plus grande".

Adel espère que le décret soit suspendu, "même pour un seul jour". Parfois, il ferme les yeux et veut espérer que tout cela "n'est qu'un cauchemar".

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