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Moyen Orient et Monde - Golfe

Manifestations contre le pouvoir au Bahreïn après l’exécution de trois chiites

L'Iran a condamné la sentence appliquée par les autorités bahreïnies ; quatre ONG ont dénoncé des « procès injustes ».

Un manifestant s’abritant derrière une benne à ordures lors d’affrontements avec la police antiémeute bahreïnie, dans le village de Bilad al-Qadim, situé aux abords de Manama, le 2 janvier 2015. Mohammad al-Shaikh/AFP

Trois Bahreïnis de confession chiite ont été exécutés hier à Bahreïn. La sentence a été appliquée par un peloton d'exécution en présence du chef de la prison, d'un juge, d'un médecin et d'un imam, a précisé le parquet. Les trois hommes avaient été condamnés pour un attentat à la bombe, le 3 mars 2014, qui avait coûté la vie à trois policiers, dont un officier émirati, et blessé 13 autres. Dans un communiqué commun, quatre organisations de défense des droits de l'homme ont condamné les exécutions « autorisées par le roi Hamad » après des « procès injustes ».
Ces exécutions marquent « un jour noir dans l'histoire de Bahreïn », a affirmé Sayyed Ahmad Alwadaei, responsable du Bahrain Institute for Rights and Democracy, une des quatre ONG à avoir publié ce communiqué commun. Elles ont identifié les suppliciés comme étant Ali al-Singace (21 ans), Abbas al-Samea (27 ans) et Sami Mushaima (42 ans). Il s'agit des premières exécutions à Bahreïn depuis juillet 2010. « C'est un pur scandale et une violation honteuse du droit international », a estimé Maya Foa, directrice de Reprieve, une autre ONG qui a dénoncé la mise à mort des trois Bahreïnis après des verdicts fondés sur des aveux obtenus « sous la torture ».
L'annonce des exécutions a provoqué des manifestations, parfois violentes, dans des villages chiites où des résidents ont bloqué des rues en incendiant des pneus, tandis que la police ripostait en tirant du gaz lacrymogène, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Les grandes agences de presse internationales ne sont pas autorisées à couvrir Bahreïn de manière indépendante.
Dès samedi, des informations avaient circulé sur l'imminence des exécutions et avaient déjà entraîné des protestations. Dans ce petit royaume du Golfe adossé à l'Arabie saoudite, des habitants chiites défient régulièrement le pouvoir sunnite qui réprime sévèrement ses opposants en les accusant de « complicité avec l'Iran », un pays majoritairement chiite.
Samedi soir, un policier bahreïni a été blessé lorsqu'une patrouille a essuyé des tirs à Bani Jamra, à l'ouest de la capitale Manama, a déclaré le ministère de l'Intérieur en dénonçant un « acte terroriste ». L'organisation interdite des « Brigades al-Ashtar » – que les autorités ont liée aux chiites exécutés hier – a revendiqué ces tirs, qualifiés d'opération « héroïque » et d'avertissement aux autorités.

« Plus de colère »
Lundi dernier, la Cour de cassation avait confirmé trois condamnations à mort et sept peines de prison à vie à l'encontre des membres d'un groupe « terroriste », reconnus coupables du meurtre des trois policiers dont un Émirati en 2014. C'était la première fois qu'un membre des forces de sécurité d'un autre pays du Golfe était tué à Bahreïn où des militaires et des policiers d'États voisins s'étaient déployés en 2011 pour aider la dynastie sunnite des al-Khalifa à réprimer la contestation déclenchée par la majorité chiite dans la foulée du printemps arabe.
Brian Dooley, de l'ONG Human Rights First basée à Washington, avait demandé samedi au gouvernement américain de « mettre en garde son allié du Golfe contre un niveau de répression effrayant et irresponsable, susceptible de provoquer la colère et plus de violence dans une région déjà volatile ». Bahreïn est le siège de la Ve Flotte des États-Unis. Le principal mouvement d'opposition chiite, al-Wefaq, a été interdit, et son chef, cheikh Ali Salmane, purge une peine de neuf ans de prison.
À Londres, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a rappelé « l'opposition de la Grande-Bretagne à la peine de mort » et indiqué avoir évoqué l'exécution avec le gouvernement de Manama. L'Iran a réagi aux exécutions en affirmant qu'« avec cette action inconsidérée, (le régime de) Bahreïn a prouvé une nouvelle fois qu'il ne cherche pas une résolution pacifique (de la crise), et qu'avec son approche sécuritaire, il se dirige au contraire vers un blocage politique ».
(Source : AFP)

Trois Bahreïnis de confession chiite ont été exécutés hier à Bahreïn. La sentence a été appliquée par un peloton d'exécution en présence du chef de la prison, d'un juge, d'un médecin et d'un imam, a précisé le parquet. Les trois hommes avaient été condamnés pour un attentat à la bombe, le 3 mars 2014, qui avait coûté la vie à trois policiers, dont un officier émirati, et...

commentaires (2)

FALLAIT Y PENSER... AUX ERREURS.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 54, le 16 janvier 2017

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Commentaires (2)

  • FALLAIT Y PENSER... AUX ERREURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 54, le 16 janvier 2017

  • comme toujours grand silence des occidentaux, dont la France !!!! comme au Yémen

    Talaat Dominique

    16 h 33, le 16 janvier 2017

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