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Moyen Orient et Monde - Syrie

Damas multiplie les raids, Ankara met en garde

La Turquie accuse le Hezbollah et le régime au pouvoir de violer la trêve.

Les chars turcs se dirigent vers al-Bab où l’armée combat les jihadistes de l’État islamique (EI). Khalil Ashawi/Reuters

Le régime syrien et ses alliés ont multiplié raids et tirs d'artillerie hier contre une région rebelle proche de Damas. Alors que les violences ont cessé dans la plupart des régions en Syrie depuis le début de la trêve, les combats ont continué à Wadi Barada, un secteur-clé rebelle où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de Damas et de ses environs. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le régime a dépêché des renforts pour aider à s'emparer de la zone et à rouvrir les pompes vers la capitale qui souffre de graves pénuries d'eau depuis le 22 décembre. L'aviation et l'artillerie du régime, aidé au sol de son fidèle allié du Hezbollah, a bombardé toute la journée Wadi Barada, une localité située à 15 km au nord-ouest de Damas et assiégée depuis 2015 par l'armée, a précisé l'ONG. Le régime du président Bachar el-Assad accuse les rebelles de « contaminer au diesel » les réserves d'eau et de couper le réseau d'approvisionnement vers Damas. Les rebelles, eux, affirment que ce sont les bombardements du régime qui ont endommagé ces installations. Parallèlement aux combats, des négociations sont en cours pour tenter de trouver un terrain d'entente pour cesser les violences et réparer les infrastructures, a indiqué l'OSDH, en soulignant que le régime conditionne tout arrêt de l'offensive à son « contrôle des sources d'approvisionnement en eau » dans le secteur.

Un émissaire iranien à Damas
Quoi qu'il en soit, la poursuite des violences dans cette région a poussé la Turquie à lancer un avertissement au régime et à ses alliés.
« Si nous n'arrivons pas à stopper les violations croissantes du cessez-le-feu, le processus d'Astana pourrait échouer », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. « Quand nous regardons qui commet ces violations, nous voyons que c'est le Hezbollah, en particulier, les groupes chiites et le régime », a-t-il dit, en appelant l'Iran, autre parrain des négociations et allié du pouvoir à Damas, à « faire pression sur les milices chiites et le régime ».
Un haut responsable iranien, Alaeddine Bouroudjerdi, se trouvait hier à Damas où il a rencontré M. Assad et réaffirmé le soutien de son pays au régime, selon les médias officiels. Le soutien militaire russe, iranien et du Hezbollah pro-iranien a été crucial dans les succès des derniers mois du régime face aux rebelles. D'ailleurs, une dizaine de groupes rebelles ont annoncé lundi le gel de leur participation aux préparatifs des négociations de paix d'Astana, après avoir accusé le régime de ne pas respecter la cessation des hostilités. Selon le ministre turc Cavusoglu, des représentants russes doivent se rendre en Turquie les 9 et 10 janvier pour discuter des pourparlers d'Astana, et si la trêve est respectée, ceux-ci pourraient avoir lieu le 23 janvier.

Raid américain contre Fateh al-Cham
Les négociations d'Astana doivent précéder des pourparlers prévus en février à Genève sous l'égide de l'ONU. Aucune des précédentes discussions intersyriennes n'a permis un début de règlement du conflit qui a fait plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés.
Sur un autre front de la guerre, les États-Unis, qui dirigent une coalition internationale contre les groupes jihadistes en Syrie, exclus de la trêve, ont confirmé être à l'origine d'une frappe qui a tué mardi plusieurs chefs du Front Fateh al-Cham dans la province d'Idleb (Nord-Ouest). Selon l'OSDH, au moins 25 membres du Front Fateh al-Cham (ex-branche d'el-Qaëda en Syrie), dont plusieurs chefs, ont été tués dans le bombardement.
Déclenché par la répression de manifestations réclamant des réformes, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication des jihadistes et l'intervention des puissances régionales et internationales sur un territoire de plus en plus morcelé.
Par ailleurs, la coalition internationale contre l'EI est prête à soutenir les opérations de l'armée turque dans le nord de la Syrie, a affirmé hier un porte-parole militaire de la coalition. « Je ne peux pas détailler quel type de support » a été proposé par la coalition à la Turquie, mais « ces discussions ont lieu et les Turcs savent ce qui pourrait être fait » par les alliés, a déclaré le colonel américain John Dorrian, qui s'exprimait par vidéoconférence depuis Bagdad. Les forces turques sont engagées depuis plusieurs semaines dans des combats meurtriers contre l'EI pour reconquérir la ville d'al-Bab, dans le nord de la Syrie, avec les groupes rebelles syriens qui leur sont alliés.
(Source : AFP)

Le régime syrien et ses alliés ont multiplié raids et tirs d'artillerie hier contre une région rebelle proche de Damas. Alors que les violences ont cessé dans la plupart des régions en Syrie depuis le début de la trêve, les combats ont continué à Wadi Barada, un secteur-clé rebelle où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions...

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