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Moyen Orient et Monde - Entretien express

L’assassinat du diplomate russe ne peut être aujourd’hui interprété comme un casus belli

Igor Delanoë, directeur adjoint de l'Observatoire franco-russe à Moscou (think tank de la Chambre de commerce et d'industrie franco-russe), répond aux questions de « L'Orient-Le Jour » sur les conséquences possibles de l'assassinat de l'ambassadeur de Russie en Turquie.

L’ambassadeur russe à Ankara, Andreï Karlov, à terre, alors que son assassin brandit un revolver lors de l’inauguration d’une exposition. Hurryet /Hasim Kilic/AFP

L'assassinat hier de l'ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, à Ankara par un policier turc a très vite fait planer le spectre d'une détérioration des relations entre la Russie et la Turquie. Il y a tout juste un an, à la même période, Ankara et Moscou étaient à couteaux tirés. L'aviation turque venait d'abattre un chasseur russe à la frontière syrienne, sous prétexte d'une incursion dans son espace aérien, causant la mort de l'un des deux pilotes russes. De son côté, Moscou a accusé Ankara d'avoir délibérément visé son avion. Les deux pays ont, depuis, scellé leur réconciliation, notamment après l'envoi au mois de juin d'une lettre d'excuses par le président turc Recep Tayyip Erdogan. La normalisation des relations bilatérales entre les deux pays a d'ailleurs été concrétisée par de nombreux projets, mais reste néanmoins toute nouvelle.

 

(Lire aussi : Conflit syrien : Ankara dément tout "marché" secret avec Moscou)

 

 

L'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie survient en pleine embellie diplomatique entre Moscou et Ankara. Peut-il l'affecter, et de manière durable ?
Je ne pense pas, parce que justement cet assassinat survient en pleine embellie. Celle-ci fait suite à la normalisation qui a été initiée en juin par la lettre de Recep Tayyip Erdogan à la Russie, à la famille du pilote russe décédé, et qui elle-même faisait suite à une brouille de sept mois. Au sortir de cette période de tensions, de sanctions économiques de la part de la Russie, de mots très durs jetés par les uns et les autres, les relations bilatérales entre la Russie et la Turquie sont beaucoup plus résilientes qu'auparavant. On serait encore dans le contexte de tensions entre Russes et Turcs, cela aurait été différent. Finalement, s'il n'y avait pas eu cet avion abattu il y a un an par la Turquie, on aurait eu un contexte de tensions cumulées depuis plusieurs mois au sujet de la Syrie entre les deux pays, et l'assassinat d'un diplomate aurait été interprété comme un casus belli. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Les relations russo-turques sont beaucoup plus étanches, résistantes, et devraient pouvoir surmonter cette épreuve.

 

Comment pourrait réagir la Russie après cet assassinat ?
À mon avis, cette attaque intervient à quelques heures d'une rencontre très importante à Moscou entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense turcs, iraniens et russes. C'est une rencontre très importante, car elle prépare en quelque sorte l'après-Alep, où la situation est en train de se dénouer. À mon sens, le but de cette attaque est de défier justement une tentative de sabotage contre cette convergence encore fragile mais très importante qui est en train d'émerger au sein de ce triangle Russie-Iran-Turquie. La Russie n'a rien à gagner à reculer sur ce front diplomatique sous prétexte que son ambassadeur a été assassiné en Turquie. Par conséquent, je pense que l'épreuve est difficile, mais sera surmontée, car des enjeux très importants sont en train de se jouer au Moyen-Orient.

 

(Lire aussi : Alep, une victoire militaire, diplomatique et personnelle pour Poutine)

 

Cette attaque peut-elle être un signe précurseur d'une série d'attaques antirusses ?
Effectivement, c'est une possibilité qu'il ne faut pas complètement écarter. Il y a déjà eu des manifestations assez importantes à Ankara face à l'ambassade de Russie, et à Istanbul face au consulat, la semaine dernière, de la part d'une fronde qui voulait protester contre les événements à Alep. Ce sont aussi des manifestations qu'on va retrouver dans des pays du Moyen-Orient. Il y a aujourd'hui des tensions assez vives à l'endroit de la Russie, à cause justement de la situation à Alep. Par conséquent, il ne faut pas écarter la possibilité qu'il y ait d'autres attaques contre des représentations diplomatiques russes. J'imagine que certains y pensent déjà, donc il faut prévoir que cette attaque donne des idées à d'autres personnes qui par mimétisme porteraient atteinte à une représentation diplomatique russe.

 

 

 

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commentaires (2)

La nouvelle donne sur le terrain, initiée par la greffe de la turquie d'erdo à l'axe infaillible de la Russie et de l'Iran NPR va donner une impulsion qui va mettre KO, tous ces comploteurs occidentaux qui ont foiré dans leur entreprise de destruction du M.O Les turcs on le disait, sont téméraires mais pas fous , ils ont compris que se mettre à dos Poutine était un risque plus grand que se mettre les eurocons à dos , étant donné qu'ils les ont déjà essayé et ont compris leur duplicité et fourberie . Assurément l'assassinat de L'ambassadeur est une tentative de casser cette nouvelles dinamique , et le coupable derrière cet assassinat est clairement identifiable , la partie qui a perdu face à cet axe RUSSIE-IRAN .

FRIK-A-FRAK

09 h 43, le 20 décembre 2016

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Commentaires (2)

  • La nouvelle donne sur le terrain, initiée par la greffe de la turquie d'erdo à l'axe infaillible de la Russie et de l'Iran NPR va donner une impulsion qui va mettre KO, tous ces comploteurs occidentaux qui ont foiré dans leur entreprise de destruction du M.O Les turcs on le disait, sont téméraires mais pas fous , ils ont compris que se mettre à dos Poutine était un risque plus grand que se mettre les eurocons à dos , étant donné qu'ils les ont déjà essayé et ont compris leur duplicité et fourberie . Assurément l'assassinat de L'ambassadeur est une tentative de casser cette nouvelles dinamique , et le coupable derrière cet assassinat est clairement identifiable , la partie qui a perdu face à cet axe RUSSIE-IRAN .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 43, le 20 décembre 2016

  • Il n'existe pas l'axe iran Russie Turquie c'est plutôt l'axes Russe seulement les autres font office de sous fifre !!

    Bery tus

    06 h 42, le 20 décembre 2016

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