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Plaidoyer inattendu pour la Russie "calomniée" à l'Académie française

La réception de l'écrivain français d'origine russe Andreï Makine à l'Académie française a été marquée jeudi par un plaidoyer inattendu pour une Russie "humiliée" et "calomniée", sous la coupole de la prestigieuse institution chargée de défendre la langue française.

"Quiconque connaît un peu la Russie sait à quel point ce pays est calomnié dans nos médias", a affirmé l'académicien Dominique Fernandez en accueillant l'écrivain installé en France depuis 1987.
Sur ce pays, "la désinformation est systématique. On ne parle que mafia, corruption, nouveaux riches", a ajouté l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la Russie.
"Certes, a-t-il admis, ces plaies existent". Mais, a-t-il aussitôt demandé, "en sommes-nous exempts nous-mêmes?". "Et puis, a-t-il ajouté, quelle prétention, que de vouloir appliquer le modèle démocratique de notre société à un pays trente et une fois grand comme la France (...) qui a d'autres dimensions, d'autres problèmes, d'autres coutumes que les nôtres".

Andreï Makine a quant-à-lui plaidé dans son discours en faveur de "l'entente franco-russe" en retraçant les liens historiques, littéraires et spirituels entre les deux pays.
A rebours de la position officielle de la France qui dénonce depuis deux ans l'annexion de la Crimée et les atteintes de Moscou à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, l'écrivain a évoqué l'"horrible tragédie ukrainienne" en condamnant "la guerre fratricide orchestrée (à Kiev) par les stratèges criminels de l'Otan et leurs inconscients supplétifs européens".

La question syrienne a provoqué un coup de froid en octobre dans les relations franco-russes, quand le président Vladimir Poutine a annulé une visite à Paris prévue de longue date. La question des relations avec Moscou a ensuite surgi dans la campagne pour l'élection présidentielle française de 2017 quand le président russe a adoubé le candidat de la droite, le conservateur François Fillon, en saluant en lui un "grand professionnel" et un "homme intègre".

Dans son discours, Andreï Makine a aussi regretté que "les grandes puissances" occidentales "jouent avec le feu, en livrant des armes aux intégristes, en les poussant dans la stratégie du chaos, au Moyen-Orient". Il a évoqué "le demi-million d'enfants irakiens massacrés, la monstrueuse destruction de la Libye, la catastrophe syrienne, le pilonnage barbare du Yémen", sans mentionner le sort d'Alep qui vit les derniers jours d'un siège sanglant mené par le régime syrien avec l'appui décisif de l'aviation russe.

L'écrivain de 59 ans a obtenu la nationalité française en 1996, un an après la publication du "Testament français" qui lui a valu plusieurs prix dont le Goncourt.

La réception de l'écrivain français d'origine russe Andreï Makine à l'Académie française a été marquée jeudi par un plaidoyer inattendu pour une Russie "humiliée" et "calomniée", sous la coupole de la prestigieuse institution chargée de défendre la langue française.
"Quiconque connaît un peu la Russie sait à quel point ce pays est calomnié dans nos médias", a affirmé...