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Économie - Liban - Infrastructures

Le développement de la zone portuaire de Tripoli s’accélère

Les nouvelles grues qui doivent équiper le terminal-conteneurs du port de la ville quittent la Chine cette semaine, tandis que les travaux de remblayage de la zone économique spéciale sont presque terminés.

Avec les nouveaux portiques, le port de Tripoli aura la capacité de brasser plus de 200 000 conteneurs par an. Photo Thomas Hage Boutros

Malgré plusieurs mois de retard, le développement de la zone portuaire de Tripoli devrait franchir une étape décisive dans les prochaines semaines qui va lui permettre de se rapprocher des standards des ports internationaux spécialisés dans le fret.

Le terminal-conteneurs du port de Tripoli va en effet accueillir 2 portiques de manutention, des grues d'une cinquantaine de mètres de haut fixées sur des rails et capables d'intervenir sur la quasi-totalité des navires porte-conteneurs. « Ces grues vont quitter le port de Qingdao (Chine) d'ici à la fin de la semaine et seront en principe opérationnels dès janvier 2017 », indique à L'Orient-Le Jour Antoine E. Amatouri, le président de la filiale libanaise de la société émiratie Gulftainer, chargée de l'exploitation du nouveau terminal-conteneurs du port de Tripoli. Composé d'un quai de 600 mètres de long, ce dernier est partiellement opérationnel depuis fin 2015.
« Le port va également réceptionner 4 grues mobiles de 25 mètres pour déplacer les conteneurs déchargés vers les aires de stockage », poursuit M. Amatouri. Il fait état d'un investissement de près de 70 millions de dollars, financé par Gulftainer et qui inclut des travaux d'infrastructure supplémentaires.

 

(Pour mémoire : Lancement de la seconde phase des travaux au port de Tripoli)

 

 

Demande locale et régionale
« Avec ces équipements, le terminal sera potentiellement capable de brasser plus de 200 000 conteneurs (équivalent vingt pieds ou EVP) par an pendant les premières années d'exploitation, ce qui permettra de décupler les revenus du port », poursuit M. Amatouri. Selon la direction du port, ces derniers ont atteint 11 millions de dollars à fin septembre (+9,4 % comparé à la même période en 2015), pour 1,37 million de tonnes de marchandises (+4,1 %). Des performances qui restent toutefois modestes, comparées aux 184,5 millions de dollars générés (+1,7 % comparé à la même période en 2015) et les 6,6 millions de tonnes de marchandises dédouanées (+8,8 %) sur la même période dans le port de Beyrouth, le plus important du pays.
« Ces chiffres restent encourageants, compte tenu du fait que le port de Tripoli n'était pas encore équipé pour intervenir sur les porte-conteneurs », souligne le président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Tripoli et du Liban-Nord (CCIAT), Toufic Dabboussi. « Avec ces améliorations, la ville va pouvoir répondre à une demande locale et régionale de plus en plus importante en matière de fret », ajoute-t-il, sans plus de précisions.

De fait, s'il n'est que partiellement opérationnel, le terminal-conteneurs a déjà attiré, au courant de l'année, certaines compagnies de transport maritime. Récemment, c'est l'armateur français CMA CGM, dirigé par le Franco-Libanais Jacques Saadé, qui a décidé à son tour d'y ouvrir un bureau de représentation il y a deux semaines, selon Gulftainer. Le gouvernement a également misé sur le potentiel du port, le ministère des Travaux publics et du Transport ayant notamment prévu de tripler la taille de son parc de stockage (à 70 000 m²) pour près de 8 millions de dollars.

Enfin, les parties prenantes au projet – la direction du port de Tripoli, celle de Gulftainer ainsi que la CCIAT – ont annoncé samedi, lors d'une réunion avec des commerçants et des exportateurs locaux, la mise en place de tarifs réduits et d'avantages pour « lancer l'activité du terminal » en 2017. « Le stockage des conteneurs dans le port sera par exemple gratuit pendant 15 jours, contre 7 jours seulement à Beyrouth, tandis que les frais de chargement et de déchargement seront 12 % moins chers », affirme M. Amatouri.

 

Les bureaux de l'autorité de la Zes
La zone portuaire de Tripoli pourra également bénéficier des perspectives offertes par la création, à quelques encablures de son enceinte, de la zone économique spéciale (Zes). Consacrée par une loi de 2008, cette zone de 550 000 m² partiellement immergée doit servir, une fois que les opérations de terrassement et les travaux d'infrastructure seront terminés, à attirer les investisseurs locaux et étrangers à travers un dispositif légal offrant une combinaison d'incitations fiscales et financières qui restent à définir.

Les travaux de remblayage, première phase des travaux lancée fin octobre 2015 après avoir été repoussée pendant des années, « n'accusent aucun retard sur leur calendrier et sont complétés à 85 % », selon la présidente de l'autorité de la Zes, l'ancienne ministre des Finances Raya el-Hassan, qui a pu inaugurer le 21 novembre les nouveaux locaux de l'autorité. « Le ministère des Finances a récemment débloqué les fonds nécessaires pour financer l'action de l'autorité, qui a pu investir les locaux mis à sa disposition par la CCIAT pour deux ans », indique-t-elle, avant d'annoncer avoir « entamé le processus de recrutement du personnel ».

 

 

 

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