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Farid Chéhab

Génération Orient II : #1 Farid Chéhab, chef cuisinier, 32 ans

Farid Chéhab, chef cuisinier, 32 ans.

Au premier contact, il évoque la fraîcheur d'une « salade aux brocolis frais et edamame ». En découvrant son parcours, on a la saveur d'un « risotto aux langoustines et au safran ». Une heure de discussion plus tard, saupoudrée de mots sucrés-salés, c'est d'un « grand macaron avec crème lime, menthe, yuzu et tartare de fruits rouges » dont on rêve, relevé d'un café ristretto. Ce menu est inspiré de celui qu'il propose à ses clients pour des événements, des dîners ou des mariages, sous son label Kitchen Central.

Depuis 2013, Farid Chéhab officie dans sa cuisine comme un (grand) chef de gare (1 mètre 90). Le mot Central a été choisi pour évoquer ce lieu de rencontre et de passage, en veste de chef immaculée, mais sans la toque, « c'est dépassé », dit-il, tranchant avec sa barbe rebelle de quelques jours.

Ce jeune homme a troqué la finance pour la gastronomie, animé par une gourmandise des choses et une curiosité de nouvelles saveurs et d'émotions. Il aurait pu choisir les lettres, la famille de sa mère a fondé la Librairie Antoine. Il a d'abord préféré les chiffres. « Ce n'est pas par désamour que j'ai shifté, confie-t-il. Arrivé à Paris, j'ai commencé à tomber amoureux de la cuisine. »

Lorsqu'il choisit de prendre la tangente, le pari est difficile et le choix courageux, de quitter un métier qui marche bien. L'analyste qui a occupé un poste managérial dans différentes grandes banques d'investissement en France s'essaye alors timidement derrière les fourneaux. « J'avais une cuisine très sympa dans mon appartement. J'ai trouvé que c'était un bon argument pour charmer les filles ! Je me souviens de ma première expérience culinaire. Elle a eu lieu en 2005. J'ai roulé des wara' enab à ma mère ! » confie-t-il en souriant. « J'ai profité de la multitude d'expériences culinaires que Paris propose... Et puis, chaque dimanche, avec mon ami Karim Hermès, nous avions pris l'habitude de préparer des brunchs, auxquels étaient conviées des personnes qu'on ne connaissait pas, via l'application Small world. On choisissait un thème et on inventait de nouvelles recettes. » En même temps, Farid Chéhab s'offre des week-ends culinaires dans toutes les régions de France, à la découverte de la cuisine du terroir. Puis il suit des cours dans l'Atelier des chefs, spécialisé dans des formations professionnelles culinaires.

 

Retour au hommos, mais à la carotte

« Les années ont passé. J'ai voulu rentrer au Liban parce que les êtres et les choses qu'on aime ne sont pas éternels. Et parce que je savais ce que je voulais faire. » L'appel du palais, dont il aime dire qu'il « a des humeurs » et du cœur.

Pour plus de légitimité, il rejoint, cerise sur son macaron, les ateliers du grand Alain Ducasse pour une formation intensive suivie de stages.

Armé de sa détermination, de son instinct et de ses presque trente ans, il se lance alors, avec ses partenaires, sa sœur Mayssa, ainsi que Zein Rachidi et sa femme, dans le projet : « Un service catering de luxe, parce que ouvrir un restaurant imposait des frais opérationnels trop lourds dans une situation régionale confuse. »

En trois ans, Farid Chéhab a imposé sa signature dans des plats créés ou revisités, des hommos à la carotte ou des moutabbal de koussa. « J'abandonne souvent ma feuille de route. Je n'ai jamais suivi une recette ou acheté un livre de cuisine », avoue-t-il. Sa cuisine méditerranéenne est « orientée sur le produit et la modernisation de certaines recettes », toujours soulignée d'un beau dressage. Il a animé plusieurs émissions télévisées à la LBC et la Future TV et a décroché en 2015 une médaille d'or au concours du meilleur plat libanais à Horeca pour son « riz au poulet façon risotto ». Il y a un mois, il était invité à Porto Rico pour faire partie du premier festival libano-portoricain, un événement organisé par la communauté libanaise, comprenant des cours et ateliers de cuisine. Même la télévision nationale El Nuovo Dia s'est fait un plaisir de le recevoir ! « J'aime quand le plat parle de lui-même », dit-il en résumant ainsi sa passion et ses objectifs. Et il en parle délicieusement bien...

 

Au premier contact, il évoque la fraîcheur d'une « salade aux brocolis frais et edamame ». En découvrant son parcours, on a la saveur d'un « risotto aux langoustines et au safran ». Une heure de discussion plus tard, saupoudrée de mots sucrés-salés, c'est d'un « grand macaron avec crème lime, menthe, yuzu et tartare de fruits rouges » dont on rêve, relevé d'un café ristretto. Ce...

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