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Lifestyle - Beyrouth insight

Alexandre Ritter, un « trainer » très personnel

Il a escaladé le Kilimandjaro en deux jours au lieu des 5 prévus. Il y a planté le drapeau de « L'Orient-Le Jour ». Avant de rentrer très vite, des ailes et des projets dans ses chaussures de sportif, toujours impatient
de repartir.

Impossible de le rater. Son regard clair, ses mèches indisciplinées, sa barbe de Robinson Crusoé qui souligne un sourire clair ; ses muscles fermes et nerveux, et ses mains qui parlent presque autant et en même temps que lui. L'air d'un Petit Prince indiscipliné et rebelle, qui se transforme par moments en Tintin au pays de tous les sports. Le « yes we can » d'Alexandre Ritter est un « Movit » qui lui donne des ailes. C'est un motto, une philosophie de vie et le nom d'une appli pour smartphones qu'il a créée il y a quelques mois. Un projet qui concentre toutes les passions de ce jeune homme de 25 ans : le sport, le contact humain et les défis. En toute liberté. « Ni qu'on me force ni qu'on m'empêche », pourrait dire ce jeune homme qui aime faire les choses qu'il a envie de faire, « quand j'en ai envie et comme j'en ai envie », menace-t-il. Et ses envies, justement et bien heureusement, s'accordent avec une vie qui calme un peu ses révoltes.

Né à New York, Alexandre Ritter découvre le Liban à l'âge de trois ans, un pays qu'il adore et qu'il ne « quitterait jamais ». Très tôt, il découvre les sports et une passion pour le foot et ses légendes, le judo et le taekwondo. Certains habitants de Gemmayzé se rappellent de deux gosses hauts comme trois pommes, noyés dans une tenue trop grande pour eux, arpentant Zaroub el-Haramié pour aller au cours. « C'était moi et mon frère », confirme-t-il. Il sera, quelques années plus tard, champion du Liban dans la discipline. Pendant ses études en éducation physique et sportive, le jeune homme commence à donner des cours à domicile, heureux de travailler en free-lance. Heureux aussi de partager un style de vie avec des personnes souvent réticentes et, surtout, avec des enfants. « Je suis très proche de mes clients », confie-t-il. « Parfois ils sont les psys, parfois c'est moi. Avec les enfants, c'est un pur bonheur... Je ne m'y attendais pas. Un exercice reste un exercice... Après, quand on arrive à faire sourire, parler, échanger, donner de la satisfaction, les choses deviennent plus intéressantes. Dans personnal trainer, il y a le mot personnal... » sourit-il.

 

Toujours bouger
« Le sport, c'est toute ma vie », aime-t-il à répéter, en ajoutant : « Et les voyages. Mais pas à Paris ou dans une capitale. J'aime aller là où personne ne va, dans des lieux difficiles d'accès, et seul de préférence. » La Tanzanie, l'Amazonie, les îles Galapagos, le Kilimandjaro. « Je dois bouger, toujours faire quelque chose, explique-t-il. Et je cherche les défis. Peu importe lesquels. »

C'est ainsi qu'il prend très rapidement la décision d'escalader, en amateur éclairé et en forme, le Kilimandjaro. Embarqué un dimanche de ce mois d'août pour « l'inconnu », il arrive le premier à la première étape, presque étonné que les choses se soient passées aussi facilement, en deux heures au lieu de sept. Il perd du temps, s'endort et repart de bon pied le lendemain, avec le même pas rapide. Le mardi matin, après une nuit sans sommeil d'escalade et zéro repos, Alexandre Ritter atteint le sommet, muni du drapeau de L'Orient-Le Jour qu'il se dépêche de planter comme on sème une belle victoire personnelle. Venue après une longue année, après la date fatidique du 15/07/2015, clairement tatouée sur son bras. Pour ne pas oublier la peur, la douleur, cet accident de voiture qui a brisé son bras, la « belle année difficile qui a suivi et les efforts pour récupérer personnellement, professionnellement, physiquement et psychologiquement ».

 

Une leçon de vie
« Je me suis pris une claque, j'ai eu mal là où ça fait le plus mal : mon corps. » Alors, pour « compenser, retrouver un équilibre et aussi croquer la vie à pleines dents », Alexandre Ritter, le bras rétabli à 80 %, a multiplié les projets, en essayant d'en réaliser quelques-uns au plus vite. Outre ce voyage libérateur, le sportif a créé une application, « un domaine dans lequel je ne m'y connais pas », qui répond à une demande précise sur le marché local et international. Son but : permettre aux sportifs amateurs ou professionnels, tous niveaux et âges confondus, de se (re)trouver pour une partie de tennis, de foot, de golf ou plus, une ébauche de camaraderie, si affinités. Repérer un partenaire disponible et à proximité pour un jogging ce matin, ou du squash en salle. « Movit » est surtout une plateforme, un triangle qui met en contact les professionnels du milieu, les locaux, ainsi que les entraîneurs. Alex voit grand, grâce à l'utilisation du GPS, « Movit » est utilisable partout dans le monde, lors d'un voyage ou d'un déménagement en dehors du pays.

En attendant de le développer à ses possibilités, Alexandre Ritter a préparé son nouveau voyage : une expédition dans les coins les plus sauvages de Chine. « Le sport m'a permis de me connaître, j'apprends tous les jours à découvrir mes possibilités physiques. Être moins carré, moins territorial. »

 

Pour mémoire

Marre de faire du sport tout seul ? La solution s'appelle Movit

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