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Liban - Protestation

Liban humaniste, de nouveau dans la rue, pour un président élu et non pas désigné

Pour la cinquième semaine consécutive, le groupe Liban humaniste poursuit son sit-in hebdomadaire pour le déblocage de la présidentielle et le respect de la Constitution. Cette fois-ci, les boycotteurs sont cités nommément.

Lors du rassemblement organisé par Liban humaniste, les noms des députés boycottant les séances parlementaires pour l’élection d’un président ont été énoncés.

« Ce n'est pas le nombre qui importe, crois-moi », lance une femme à son amie avant le lancement hier de la cinquième manifestation du groupe Liban humaniste. Depuis le 30 août et son premier sit-in face à la place Samir Kassir, dans le centre-ville de Beyrouth, le groupe a fixé les après-midi de chaque mardi pour appeler au déblocage de la présidentielle.

Au même endroit, sur la « place de la Constitution » telle que les manifestants l'ont baptisée, les membres du groupe n'ont pas déposé leurs armes. Les mains levées brandissent toujours une copie de la Constitution libanaise. La même banderole sur laquelle on pouvait lire, lors du premier sit-in, « Honte ! 43 séances sans élection de président », est cette fois-ci actualisée : « Honte ! 44 séances sans élection de président ».

Si la vacance présidentielle dure depuis plus de deux ans, Liban humaniste n'appelle pas à n'importe quel déblocage. Pour le groupe, l'application et le respect du texte de la Constitution, dans sa littéralité, constituent le chemin légitime à suivre.
« Aucune Constitution n'est aussi claire et précise quant au cas de vacance présidentielle que la Constitution libanaise », affirme Chibli Mallat dans son discours, avant de renchérir : « Et pourtant, 44 séances parlementaires et une 45e demain (aujourd'hui) n'ont pas débouché sur l'élection d'un président. »
« Un certain nombre de députés bloquent l'élection présidentielle par leur absence aux séances et leur négligence à l'égard de leurs devoirs constitutionnels », déclare M. Mallat. « Aujourd'hui nous citerons leurs noms, nous les appellerons personnellement à remplir leur devoir, à élire immédiatement un président de la République », annonce-t-il.

 

(Lire aussi : Positions de principe)

 

Avant de citer, tour à tour, les 42 noms des députés qui « manquent à leurs devoirs », le général à la retraite Khalil Helou dénonce « la transformation du processus démocratique de l'élection d'un président en un conflit politique et une lutte pour le pouvoir ». M. Helou lance également une question, à l'adresse de ces députés : « Êtes-vous réellement convaincus et satisfaits de votre performance en tant que membres du Parlement? » Le général en doute fort.

Reprenant la parole, Chibli Mallat cite les 42 noms. Entre chaque nom, les manifestants crient « Votez ! »
Finalement, M. Mallat s'attarde sur le débat autour de la conformité au pacte national : « La conformité au pacte ne devrait pas être utilisée pour paralyser le pays tout entier, ni pour effrayer les Libanais les uns des autres, ou encore pour leur créer l'illusion d'une réappropriation de droits qui leur appartiennent déjà. » « Tout ce qui sort de l'ordre du processus démocratique du vote est une pure hérésie », conclut-il.
Suite au sit-in, M. Mallat et des membres du groupe se sont rendus à la résidence du député aouniste Naji Gharios, dans le cadre d'une tournée que le groupe compte effectuer auprès de députés qui s'abstiennent de se rendre aux séances pour voter, afin de leur remettre une pétition comprenant les articles 74 et 75 de la Constitution, les rappelant leur devoir d'élire un président.

 

(Lire aussi : L’humanisme n’est ni une utopie ni un intellectualisme)

 

Non aux package deals
Parmi les manifestants, hier, l'ancien président de la municipalité de Baalbeck et président de la liste « Baalbeck Madinati » qui s'est présenté aux dernières élections municipales face à la liste du Hezbollah, Ghaleb Yaghi. Il participe au sit-in du groupe Liban humaniste pour la deuxième fois consécutive.
« Les députés du Hezbollah qui, avec d'autres, manquent à leur devoir constitutionnel ne bloquent pas uniquement la présidence mais le pays en entier », explique-t-il. « Ces députés, à la demande des chefs de leurs blocs parlementaires et partis, retardent l'élection le temps de recevoir le feu vert des pays de la région, notamment l'Iran qui fait pression à travers le Hezbollah », poursuit-il.

L'ancien ministre Ibrahim Chamseddine consacre lui aussi, depuis le 30 août, ses mardis après-midi au sit-in du groupe Liban humaniste. Interrogé sur l'efficacité de ces manifestations et la décision de citer nommément les députés boycotteurs, l'ancien ministre répond en citant un verset du Coran : « Rappelle donc, là où le rappel peut être utile. » « Il faut rappeler à ces députés, ainsi qu'aux leaders, que personne n'oublie qu'en tant que représentants du peuple, ils n'assument pas leurs responsabilités envers lui », poursuit M. Chamseddine. « La présidence en elle-même se trouve humiliée », martèle-t-il. « L'accès à la présidence ne devrait être soumis à aucune condition autre que celles prescrites par la loi, et ne devrait surtout pas être le résultat de soi-disant "package deals" ou de plats concoctés secrètement avant la tenue des séances parlementaires », conclut-il.

 

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commentaires (2)

LES CRABES S,AGITENT DANS LE PANIER SIMSOMIOTE...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 07, le 28 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • LES CRABES S,AGITENT DANS LE PANIER SIMSOMIOTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 07, le 28 septembre 2016

  • LE PAYS EN OTAGE QU'EST CE QU'IL ATTEND ENCORE ACHRAF RIFI POUR LANCER SON APPEL ? CA PASSE OU CA CASSE. IL N'Y A PAS D'AUTRE RECOUR, MÊME LES MURS ONT BIEN COMPRIS SAUF.......

    Gebran Eid

    13 h 18, le 28 septembre 2016

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