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Liban - La situation

Le Conseil des ministres se tiendra aujourd’hui en dépit des mises en garde

Le Parlement a de nouveau été empêché hier d’élire un président.

Pour la 44e fois depuis le 25 mai 2014, le Parlement a été empêché hier d'élire un président de la République. Comme ils en ont pris l'habitude depuis deux ans, les députés du Courant patriotique libre et du Hezbollah se sont abstenus de se présenter à l'hémicycle, provoquant un défaut de quorum, ce qui a conduit le secrétaire général de la Chambre, Adnan Daher, à lever la séance, et à la renvoyer au 28 courant. Le naufrage de l'échéance présidentielle succède à celui, lundi, de la conférence du dialogue, renvoyée sine die par le président de la Chambre, à l'issue d'une remise en question par Gebran Bassil des pratiques constitutionnelles, jugées non conformes au pacte de vie commune.

Fort heureusement, en dépit des mises en garde et des conseils de prudence, le Premier ministre, Tammam Salam, a maintenu sa convocation à une réunion du Conseil des ministres aujourd'hui. Il faut dire que M. Salam a été encouragé à le faire en voyant que les alliés du CPL, comme les Forces libanaises et le Hezbollah, ne le suivaient pas dans sa volonté d'escalade et de recours à la rue. Il n'y a pas à craindre, d'ailleurs, que des sujets controversés soient débattus en Conseil des ministres, M. Salam étant un homme de sagesse autant que de fermeté.

S'expliquant sur sa décision, lors de l'ouverture en soirée des travaux du comité de dialogue libano-palestinien au Grand Sérail, M. Salam a insisté à deux reprises sur la « fidélité au gage » (amana) – reçu de la Chambre et, donc, de la volonté populaire – qu'est la bonne marche des institutions, en particulier le Conseil des ministres.
« Le Liban et les Libanais sont notre souci et notre cause, a dit M. Salam. Un effort extraordinaire, persévérant, engagé, patriotique par excellence, est nécessaire pour faire face à un conflit politique qui mérite qu'on s'en préoccupe par le biais d'un travail institutionnel (...). Ce gage est entre nos mains à tous, et je m'efforce de jouer au mieux mon rôle comme gardien de cette entité, en espérant que tout le monde se mettra au service de ce travail institutionnel. Le Conseil des ministres est aujourd'hui la première, la plus efficiente et la plus agissante des instances de gestion du pays et la préservation de sa présence et de son rôle et de sa vocation est pour moi un gage auquel je resterais fidèle, comme je souhaite que tout le monde le soit. »

Que va faire le CPL aujourd'hui ? Que vont faire ses alliés ? Des informations puisées à des sources informées affirment que Michel Aoun a demandé à être reçu par le secrétaire général du Hezbollah, la rencontre étant « une question d'heures ». Le leader du CPL parviendra-t-il à persuader Hassan Nasrallah du bien-fondé de sa stratégie présidentielle et à l'entraîner dans son sillage ? Ou se laissera-t-il convaincre par la volonté de conciliation prêtée au Hezbollah ?
« C'est la tendance à l'apaisement qui va l'emporter », croient savoir des sources proches de la crise, qui ont fait état de contacts en soirée entre le Hezbollah et le PSP pour assurer « le maintien de la stabilité sécuritaire, politique et économique ». Il reste que les ministres du Hezbollah pourraient s'abstenir d'assister aujourd'hui à la séance du cabinet afin de paver la voie à des démarches de conciliation.

 

(Lire aussi : L'escalade du CPL, du bluff pur et simple ?)

 

Appelé à présider la délégation libanaise à la réunion du Conseil de la Ligue arabe, qui s'ouvre aujourd'hui au Caire, M. Gebran Bassil y a délégué le secrétaire général du ministère des AE, Wafic Rouhaymi, et de suivre de près le tempo de la journée qui s'ouvre. Les heures qui viennent diront dans quelle voie se dirige le pays, sans oublier qu'Amine Gemayel et Nabih Berry sont convenus que la campagne du CPL est « suicidaire ».

Du reste, aussi omniprésente que soit la crise politique, elle est loin d'occuper tout le champ public. La crise des déchets – qui est une crise d'imprévoyance autant que d'affairisme – pèse en effet de tout son poids dans les régions du Kesrouan et du Metn. Elle en était toujours hier au point mort, même si certaines municipalités ont repris la collecte des déchets. Car le verrou de Bourj Hammoud n'a toujours pas sauté et la disparition des monticules de déchets de la rue n'a été rendue possible que par le choix d'un terrain loti de la marina de Dbayé, transformé en zone de stockage provisoire.

Des manifestations contre l'insécurité ont marqué la journée, hier, dans certaines régions de la Békaa. Un projet d'attentat contre Walid Joumblatt a été éventé, dont on attend les détails. L'heure est gravissime. Certes, à l'issue d'une tournée d'inspection sur le front est, le général Kahwagi a rassuré la population, tout comme le gouverneur de la BDL rassurait la population sur la stabilité de la livre. Mais faut-il pour autant continuer à tirer le diable par la queue ?

 

 

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commentaires (3)

3ALA DAL3ONA... LAW BI SADDONA... I 3IFFOU 3AN TIZNA KIL IL MAL3ONA...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 55, le 08 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • 3ALA DAL3ONA... LAW BI SADDONA... I 3IFFOU 3AN TIZNA KIL IL MAL3ONA...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 55, le 08 septembre 2016

  • QUI A DE L,ÉNERGIE ENCORE POUE LIRE CES ARTICLES ? PAS MOI

    Gebran Eid

    12 h 36, le 08 septembre 2016

  • Nos voisins directs au Sud et à l'Est doivent bien s'amuser de tout ce qui se passe dans notre pays...! Messieurs nos soi-disant RESPONSABLES de ce malheureux pays, avez-vous définitivement perdu tout sens de l'honneur ? Puisque vous êtes incapables de trouver des solutions à aucun des problèmes après tout "courants et normaux" de notre pays, rentrez chez vous et laissez la place à d'autres ! Le Liban compte plein de personnes capables pour vous remplacer ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 27, le 08 septembre 2016

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