La Cour suprême israélienne a rejeté l'appel d'un détenu palestinien, en grève de la faim depuis plus de deux mois, qui avait demandé à ne plus être attaché à son lit d'hôpital, suscitant mercredi les critiques d'une ONG.
Bilal Kayed poursuit une grève de la faim depuis la mi-juin pour protester contre son maintien en détention sans nouvelle inculpation alors qu'il a purgé l'intégralité de sa peine.
Âgé de 34 ans, il n'ingère que de l'eau et des vitamines. Son état de santé s'est dégradé au point qu'il a été hospitalisé à l'hôpital Barzilai, à d'Ashkelon dans le sud d'Israël, où l'une de ses jambes est attachée à son lit.
Ses défenseurs avaient fait appel à la Cour suprême israélienne pour qu'il soit détaché.
La plus haute instance judiciaire a rejeté cette demande en expliquant qu'entraver partiellement un détenu était une pratique courante.
La section israélienne des Médecins pour les Droits de l'Homme a jugé cette décision "décevante".
"Bilal Kayed restera entravé pour de nombreux jours, bien qu'il soit hospitalisé dans une unité de soin intensif et que sa vie soit en danger", a indiqué cette ONG dans un communiqué.
Bilal Kayed "souffre au niveau respiratoire, rénal, a des problèmes de vue et d'audition et de forts maux de tête", a rapporté récemment Addameer, une ONG palestinienne de défense des prisonniers palestiniens.
Malgré sa santé vacillante, son appel pour obtenir sa libération devant la Cour suprême n'est prévu que le 5 octobre, selon Addameer.
Arrêté fin 2001, en pleine deuxième Intifada, M. Kayed a été condamné en 2002 par la justice israélienne à 14 ans et demi de prison pour ses activités au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, formation de gauche), considéré comme un groupe terroriste par l'Etat hébreu.
Il devait être libéré mi-juin mais Israël a décidé de le garder en prison, sous le régime de la détention administrative.
Ce régime extrajudiciaire controversé permet de détenir un prisonnier sans inculpation ni procès pour une période de six mois renouvelable indéfiniment. Il est dénoncé par l'ONU et les ONG de défense des droits de l'Homme.
Amnesty International a estimé que le fait qu'il soit attaché à son lit constitue une "punition et un traitement cruel, inhumain et dégradant".
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