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Politique - Liban-Sud

Bilan de sept mois de guerre : 1,5 milliard de dollars de dégâts et plus de 350 morts

« L’été pourrait être très chaud », avertit Gallant ; cinq tués mercredi côté libanais.


Bilan de sept mois de guerre : 1,5 milliard de dollars de dégâts et plus de 350 morts

Un habitant inspectant les dégâts après une frappe israélienne qui a visé la localité de Kfar Hamam, au Liban-Sud, le 8 mai 2024. Rabih Daher/AFP

La facture est salée. L’ampleur des dégâts causés par les bombardements israéliens au Liban-Sud depuis le 8 octobre s’élève à environ 1,5 milliard de dollars, a indiqué le chef du Conseil du Sud, Hachem Haidar, à l’AFP. L’escalade entre Israël et le Hezbollah a causé des dégâts massifs aux infrastructures, estimés par le Conseil, institution officielle chargée de constater les dégâts au sud du Liban, à « environ 500 millions de dollars ». Les dégâts ont touché principalement les services essentiels et les routes. « 80 % des statistiques ont été recueillies par nos équipes sur le terrain », a ajouté M. Haidar. Il précise également avoir basé son estimation sur des données transmises par « des ingénieurs, des maires et des élus locaux ». Israël affirme viser les infrastructures et positions du Hezbollah, mais des milliers de logements ont été partiellement ou totalement endommagés, selon les autorités. Le Conseil estime qu’il y a « 1 700 maisons complètement démolies », en plus de « 14 000 habitations endommagées ». Les bombardements ont également visé les moyens de subsistance des habitants et les champs agricoles.

Les autorités libanaises attendent un cessez-le-feu pour pouvoir mesurer les dégâts, mais le flou règne autour du processus d’indemnisation, dans un pays en proie depuis 2019 à une crise économique sans précédent. À l’issue de la dernière guerre dévastatrice à l’été 2006 entre le Hezbollah et Israël, les pays du Golfe, le Qatar notamment, et l’Iran ont financé la reconstruction.

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Concernant le bilan humain, le ministère de la Santé a publié mercredi une étude sur le nombre de morts provoquées par les affrontements au Liban-Sud entre le 8 octobre et le 7 mai. Se basant sur les données des hôpitaux, le ministère dénombre un total de 1 413 victimes (tués et blessés), dont 319 qui ont été hospitalisées depuis le début des hostilités, et 351 décès. Aucune distinction n’est faite entre les morts civils ou les combattants du Hezbollah. Selon un décompte de L’Orient-Le Jour, les seuls miliciens du parti chiite tués en sept mois de guerre sont au nombre de 290, en comptant ceux tombés au Liban et en Syrie.

Sur le nombre total de victimes enregistrées, morts et blessés, le ministère de la Santé indique que 88 % sont des hommes et 95 % des ressortissants libanais. Environ 58 % des victimes ont entre 25 et 44 ans. Parmi les blessures répertoriées, 45 % sont dues à des traumatismes causés par les bombardements israéliens, 35 % à des explosions, 17 % à une exposition à des produits chimiques. Citant l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le ministère révèle par ailleurs que 93 040 personnes ont été déplacées du Liban-Sud depuis le début du conflit.

11 attaques du Hezbollah
Ces bilans présentés par les autorités libanaises pourraient bien augmenter dans la période à venir, les Israéliens ne cessant de menacer d’une grande bataille contre le Hezbollah dans la prochaine phase. Mercredi encore, leur ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’est rendu à la frontière libano-israélienne pour s’entretenir avec ses troupes. Lors d’une allocution, il a fait allusion à une escalade encore plus violente dans les jours à venir si un accord permettant le retour des Israéliens évacués des localités frontalières n’est pas trouvé rapidement. « L’été pourrait être très chaud », a-t-il averti.

Sur le terrain, la journée de mercredi était particulièrement violente. Des avions de combat israéliens ont mené des raids sur les villages de Jabal el-Blat, Yaroun, Blida, Iqlim al-Touffah, Aïta el-Chaab et Ramiyé. En outre, une frappe israélienne contre le village de Adaïssé a fait deux morts dans les rangs du Hezbollah et deux blessés, selon une source sécuritaire. Une autre frappe visant la localité de Khiam a fait au moins trois morts, tous palestiniens du Jihad islamique, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Des tirs d’artillerie israéliens ont également visé les abords de Halta, Naqoura, Kfar Hamam, Aïtaroun et Blida. Du phosphore blanc a été utilisé dans les frappes contre ces deux villages, ce qui a provoqué des incendies.

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De son côté, le Hezbollah a revendiqué au moins 11 opérations contre Israël. Il a notamment mené une attaque sur le site de Malikiya, en face de la localité libanaise de Aïtaroun, ciblant une caserne et du matériel d’espionnage. Le parti chiite a également revendiqué une attaque de drone « en piqué sur le nouveau quartier général de la Brigade occidentale à Ya’ra », en face de Alma el-Chaab, assurant avoir « atteint sa cible avec précision ». La milice chiite a, en outre, revendiqué une série d’attaques contre des bâtiments utilisés, selon elle, par des soldats israéliens. Elle a affirmé avoir visé un bâtiment à Avivim (face à Maroun el-Ras), un autre sur le site de Hanita (face à Alma el-Chaab), un 3e à Manara (face à Houla), un 4e à Metula et deux autres à Chlomi (en face de Naqoura). L’armée israélienne a pour sa part indiqué, selon le Haaretz, qu’un missile antichar tiré depuis le Liban a touché une maison à Metula sans faire de blessé.

La facture est salée. L’ampleur des dégâts causés par les bombardements israéliens au Liban-Sud depuis le 8 octobre s’élève à environ 1,5 milliard de dollars, a indiqué le chef du Conseil du Sud, Hachem Haidar, à l’AFP. L’escalade entre Israël et le Hezbollah a causé des dégâts massifs aux infrastructures, estimés par le Conseil, institution officielle chargée de constater...
commentaires (5)

C’est au Hezbollah de payer l’addition. Toute l’addition y compris le manque à gagner qui doit s’élever à plusieurs milliards supplémentaires. Il faut y ajouter les dégâts de 2006, 2008 ainsi que les dommages et intérêts pour les familles des assassinés et cela n’a pas de prix. L’Iran et la Syrie se doivent d’être tenus responsables du remboursement de la dette du Liban pour l’avoir détruit, volé et occupé. Il est temps que les Libanais leur intente un procès près de la CPI pour crimes contre l’humanité.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

11 h 37, le 09 mai 2024

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Commentaires (5)

  • C’est au Hezbollah de payer l’addition. Toute l’addition y compris le manque à gagner qui doit s’élever à plusieurs milliards supplémentaires. Il faut y ajouter les dégâts de 2006, 2008 ainsi que les dommages et intérêts pour les familles des assassinés et cela n’a pas de prix. L’Iran et la Syrie se doivent d’être tenus responsables du remboursement de la dette du Liban pour l’avoir détruit, volé et occupé. Il est temps que les Libanais leur intente un procès près de la CPI pour crimes contre l’humanité.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    11 h 37, le 09 mai 2024

  • En attendant, nos vendus locaux continuent de compter les morts et évaluer les dégâts sans jamais protester ni condamner les agissements de ce parti armé par pays étranger pour détruire le notre. Si ca n’est pas de la haute trahison, ca y ressemble. A qui vont ils envoyé la facture? Et bien aux pays arabes qu’ils ont pris le soin d’insulter et qui les combattent à travers leurs proxy. Ces assassins n’ont jamais eu froid aux yeux et le pire c’est qu’à la fin du fin, les pays arabes et autres finissent par céder à leurs exigences sans moufeter. Alors pour quoi ne pas recommencer?

    Sissi zayyat

    10 h 55, le 09 mai 2024

  • Merci qui ? Moi je dis merci l'entubané. Et qui va payer l'addition ?

    Zeidan

    23 h 40, le 08 mai 2024

  • Non, correction, c'est pas une guerre. C'est un soutient a Gaza !! Heureusement, sinon cela aurait ete beaucoups 3500 morts et USD 15 milliards de dégâts

    LH

    21 h 40, le 08 mai 2024

  • "… « L’été pourrait être très chaud », avertit Gallant …" - sacré réchauffement climatique…

    Gros Gnon

    21 h 37, le 08 mai 2024

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