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Liban

À Beit-Méry, Aoun évoque le « complot » pour l’abattre le 13 octobre 1990

Le chef du CPL prononçant son allocution samedi, à Beit-Méry. Photo Ibrahim Tawil

Le Courant patriotique libre (CPL) a fait célébrer samedi une messe à Deir el-Kalaa, à Beit-Méry, à la mémoire des martyrs de l’armée tombés le 13 octobre 1990, suite à une offensive syrienne contre les unités restées fidèles au général Michel Aoun. L’office, célébré par le père Nagy Baaklini, s’est déroulé en présence d’un grand nombre de cadres et d’alliés du parti.


« Ce jour n’est ni une fête ni des funérailles, mais un jour de fierté, même si mélangée à la douleur », a indiqué d’emblée Michel Aoun dans son allocution, totalement axée sur la période 1988-1990, sans aucune allusion aux thèmes politiques actuels.

 

Le 13 octobre était « la fin d’une longue guerre qui a divisé le Liban en partis et communautés et qui a aussi divisé les communautés en confessions et les partis en ailes », a-t-il indiqué, évoquant le degré de difficulté de sa mission lorsqu’il a pris la tête du gouvernement militaire de transition le 22 septembre 1988. « Le gouvernement partageait avec les milices un pouvoir sur une étendue de presque trois cazas. Les autres cazas étaient sous le contrôle des forces syriennes et palestiniennes », a-t-il ainsi rappelé. 

Survol historique
Exprimant sa volonté de « couper court à une entreprise de falsification de l’histoire et d’occultation des faits visant à semer en permanence la confusion dans l’esprit de différentes générations, en glorifiant le comportement des comploteurs et en dénonçant celui des héros qui ont fait de ces générations de citoyens des êtres libres ayant tous leurs droits », Michel Aoun a dressé son propre historique de son parcours. Il a ainsi évoqué la responsabilité des milices et d’Israël dans la guerre libanaise, avant de pointer un doigt accusateur sur la position américaine en 1988, qui avait placé les Libanais devant le choix suivant : le chaos ou la nomination du président de la République. « Dans un communiqué du commandement de l’armée, nous avons rejeté le principe de la nomination, parce que (...) le choix du président appartient exclusivement à la Chambre (...). Nous avons exprimé notre détermination à assurer l’élection présidentielle, à condition que les Libanais soient traités avec un minimum de décence diplomatique. Et le peuple a adopté cette position. L’armée et la patrie ont réalisé une unité inédite dans l’histoire du Liban », a-t-il dit.
« Après l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle, il fallait former un cabinet de transition avant la fin du mandat présidentiel. Lorsque le président n’a pu le faire, j’ai été convoqué au palais présidentiel deux heures avant la fin du mandat, et il m’a été proposé de former un gouvernement mixte militaro-civil. J’ai préféré un cabinet militaire formé du conseil militaire, qui représentait le cabinet démissionnaire à l’époque et qui était composé des différentes composantes communautaires du pays. Ainsi, nous étions en train d’assurer une continuité transitoire en attendant l’élection présidentielle. (...) Nous avons accepté la mission, tout en sachant qu’il s’agissait d’une boule de feu, parce que nous sommes des militaires et nous ne fuyons pas nos responsabilités, quelle que soit la difficulté de la mission. Nous sommes préparés aux missions fatales », a poursuivi M. Aoun.
Il a ensuite évoqué les différentes étapes de cette période : la réunion arabe de Tunis en janvier 1989, la création du comité des six pour résoudre la crise libanaise, son départ pour Tunis, puis les premiers affrontements avec les milices à partir du 14 février 1989, ainsi que la controverse sur l’affaire des ports et des services publics, qu’il voulait confisquer aux milices et remettre sous le contrôle de l’État.

La guerre de libération
Il a ensuite fait assumer la guerre de libération aux « provocations du général Ghazi Kanaan, qui a incité le gouvernement démissionnaire et certains de ses collaborateurs à Beyrouth-Ouest » contre cette dernière mesure. « Les bombardements contre le port de Beyrouth ont commencé et ont duré huit jours successifs », suite à quoi la guerre de Libération a commencé le 14 mars 1989, après une tentative d’assassinat contre lui à travers le bombardement du palais de Baabda.
« Nous avons été stupéfaits lorsque nous avons reçu l’information selon laquelle le palais de l’Unesco avait été bombardé par l’artillerie et qu’il y avait beaucoup de victimes. Nous avons accepté à l’époque la proposition Hoss d’une commission arabe pour enquêter sur l’origine du tir. J’ai personnellement estimé qu’il s’agissait d’un complot contre le gouvernement de transition (...)» a-t-il indiqué, faisant assumer la responsabilité de ce massacre aux Forces libanaises sans les nommer. « À ceux qui continuent de nous accuser du massacre de l’Unesco, nous disons : ou bien vous êtes complices du crime, ou bien vous répétez comme des perroquets tout ce que vous entendez sans aucun sens critique ou analytique. De toute façon, le dicton populaire dit bien que l’imbécile est le frère du malhonnête » , a souligné le chef du CPL.


Michel Aoun a évoqué le sommet de Rabat et la formation de la commission tripartite, évoquant un accord syro-américain James Baker-Saoud el-Fayçal pour empêcher toute solution hors de la sphère d’influence de ces deux pays. « Nous nous sommes retrouvés en confrontation avec les États-Unis, devenue seule superpuissance, alors que nous avions réussi à gagner le sommet arabe à notre cause. Ces derniers ont demandé à l’Arabie saoudite de nous écarter quel qu’en soit le prix, parce que j’avais mis en échec tous les complots américains », a-t-il noté.


Il a enfin évoqué les préparatifs de l’accord de Taëf, avec, en filigrane, un accord implicite entre l’Arabie saoudite et la Syrie pour se partager le pouvoir au Liban : la Syrie prenant en charge l’aspect politique et sécuritaire, et l’Arabie l’aspect économique et financier. « Nous avons critiqué l’accord de Taëf parce qu’il n’a été signé que par des parties libanaises et n’a obligé personne à se retirer du Liban, à lever la tutelle et à restaurer la souveraineté perdue. Et lorsque nous avons tenu à cette position, tout le monde a comploté contre nous et nous a poignardé dans le dos en suscitant des guerres internes créées par les milices pour provoquer une intervention des forces étrangères. C’est alors que le 13 octobre s’est produit », a indiqué M. Aoun, évoquant le souvenir des pères antonins Cherfane et Abi Khalil « qui sont considérés comme étant disparus (à Beit-Méry) et que nous souhaitons être en vie ».


Et le chef du CPL de conclure : « Nous avons commencé à atteindre les buts pour lesquels nous avons combattu. Et quelles que soient les difficultés, nous les surmonterons afin d’élever la nation et d’assurer une vie respectable aux citoyens. »

 

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commentaires (6)

Bon..allons y....quand GMA parle de complot,il n' a pas tort...le feu vert à l'intervention aérienne syrienne a été donné par Israël et les USA...oui ou non?Ce qui me fait m'interroger encore plus sur le retournement de GMA,à dire vrai...que s'est il vraiment passé entretemps? çà me parît tellement invraisemblable que je me pose la question tous les jours...mais pourle complot,c'est vrai.En même temps,quelle idée,cette guerre sans objet contre le marounistan de l'époque...

GEDEON Christian

11 h 00, le 16 octobre 2012

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Commentaires (6)

  • Bon..allons y....quand GMA parle de complot,il n' a pas tort...le feu vert à l'intervention aérienne syrienne a été donné par Israël et les USA...oui ou non?Ce qui me fait m'interroger encore plus sur le retournement de GMA,à dire vrai...que s'est il vraiment passé entretemps? çà me parît tellement invraisemblable que je me pose la question tous les jours...mais pourle complot,c'est vrai.En même temps,quelle idée,cette guerre sans objet contre le marounistan de l'époque...

    GEDEON Christian

    11 h 00, le 16 octobre 2012

  • C'est marrant comme au final, toutes les entreprises "Malsaines" fonctionnent avec les mêmes sbir es pions. Si, si, c’est bien cela, suite à la longue expérience dans ce milieu de ces pâmés à la "truffe" encore vive et l'œil au vent. On peut, sans exagérer, discerner les différentes "personnes" récurrentes à tout ce milieu "Malsain". Il y a donc les sous sous-fifres de service Pan-Grand Syriens, petits affidés Pseudo-laïcisés des Maîtres "baassyriens", qui leur rappellent chaque jour aux "Malsains" que ça serait bien qu'ils "s’aplatissent" encore un peu plus de jour en jour, alors qu'ils le pratiquent tous les jours de plus en plus, cet "Aplatissement-là" depuis un long moment déjà. Et des "Grimpions" familiers qui leur font une formation d’un quart d’une petite heure par jour pas plus ; ils ne supporteraient pas lez-ébaubis ; sur comment manœuvrer et faire des croche-pieds cachés derrière cette ferraillerie "exotique" presque rouillée car non-étamée par les enturbannés "Persés". Et, faites attention "Malsains", à ce que disent "les Déshérités", les Anthracites et les Nusayrîsés ya hassértééh, car c'est tout de même pas mal compliqué d’après leur insignifiante "insignifiance" brevetée ; surtout quand faut à chaque fois y ajouter leur fichue potion populo-sectariste "alaouito-chiitique nusayrïsée".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 23, le 15 octobre 2012

  • J'avoue qu'il a dit quand meme une verite indiscutable: "l’imbécile est le frère du malhonnête". Il l'est tellement "malhonnete" qu'il continue a nous bombarder de fausses informations et verites et tellement imbecile pour encore croire que les gens ne savent toujours pas qui fut celui qui s'en est prit a l'autre et a provoque tant de catastrophes. L'histoire est a present bien connue et continuer a mentir pour glanner quelque voies par ci par la ne changera pas la donne sur le terrain: Les Aounistes sont finis electoralement. Il arrive malheureusement que parfois les eleves, aussi intelligents qu'ils soient, n'arrivent pas a suivre un professeur incapable et incompetant dans sa matiere.

    Pierre Hadjigeorgiou

    06 h 44, le 15 octobre 2012

  • Je ne sais pas si vous avez remarqué,mais il y a de moins en moins de réactions...c'est qu'il est bien difficile de dire quelque chose de sensé compte tenu de la nullité générale des déclarations de nos politiques.Ils rabachent toujours les mêmes histoires...mille fois répetées.Ils sont fossilisés.Alors,nous,nous n'avons plus rien à dire que nous n'ayons déjà dit...

    GEDEON Christian

    04 h 13, le 15 octobre 2012

  • Un bon professeur devant des élèves bornes doit répéter son cours plusieurs fois afin qu'il soit bien assimile par ses élèves tout cancre qu'ils soient. Mais nul n'est sourd que celui qui ne veut pas entendre

    Chadarev

    02 h 08, le 15 octobre 2012

  • On en a vraiment ras-le-bol, par dessus la casquette comme on dit en France, de tous ces hommes politiques du Liban qui font tant de mal à ce pays, puis cassent les pieds des citoyens avec leurs plaidoyers répétés des centaines de fois, en vue de se justifier et jeter la faute et la responsabilité sur les "autres". Cela dit, deux autres choses doivent être dites : 1-Il n'y a aucune raison pour que le couvent de Deir el-Kalaa accueille une telle exhibition politique du général Aoun. Pourquoi encore un faux pas de l'Eglise, qui n'est point rassembleur ? 2-C'est stupéfiant de voir le général Aoun évoquer à la vitesse du son le souvenir des pères antonins du couvent de Deir el-Kalaa même, Albert Cherfane et Sleimane Abi Khalil, dont l'enlèvement criminel par les soldats syriens a été permis par sa fuite de Baabda, et de l'entendre dire : "ils sont considérés comme étant disparus et nous souhaitons qu'ils soient en vie" ! Et pourquoi lors de ses multiples contacts et embrassades avec le président Bachar el-Assad, devenu son ami intime et son allié, il ne lui a jamais demandé avec insistance que le sort des deux moines -et de tant d'autres libanais dans les geôles de son ami et allié- lui soit dévoilé une fois pour toutes ?

    Halim Abou Chacra

    22 h 15, le 14 octobre 2012

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