Dans une déclaration à l’agence locale al-Markaziya, M. Geagea a fait état de contacts entrepris par le commandement de son parti avec tous les blocs parlementaires, dont le Hezbollah et Amal, pour discuter avec eux d’une proposition de loi électorale fondée sur la petite circonscription, « que les FL considèrent comme étant la plus juste et la plus représentative ».
Il a indiqué que la commission électorale de Bkerké s’est fixé pour cela un délai de dix jours, au terme desquels elle se réunira de nouveau pour évaluer les résultats de ses consultations et présenter au patriarche maronite, Béchara Raï, un texte de loi électorale proposant un découpage fondé sur la petite circonscription.
Mais, selon M. Geagea, au cours de la réunion de lundi à Bkerké, le député Alain Aoun, qui représentait le CPL, « a essayé de court-circuiter les priorités définies par la commission au cours des six derniers mois ». « Malheureusement, le CPL a essayé de retourner à la case départ, mais tout le monde a refusé. Certaines personnes présentes sont intervenues pour confirmer l’attachement aux petites circonscriptions », a affirmé le leader des FL.
M. Geagea a ensuite commenté en ces termes la proposition de loi des deux députés aounistes, qui rejoint, comme on le sait, celle qui avait été suggérée par le Rassemblement orthodoxe de M. Élie Ferzli et en vertu de laquelle chaque communauté élirait ses représentants à la Chambre sur base de la proportionnelle, dans une circonscription unique : « Nous ne pouvons voir dans leur initiative qu’une tentative de contourner l’accord de Bkerké autour de la petite circonscription. De l’avis de tous les spécialistes en la matière, cette formule est la plus représentative, d’autant que les 61 circonscriptions proposées sont composées chacune de deux ou de trois sièges, voire d’un seul, et sont toutes équilibrées. Ce découpage met fin aux bulldozers électoraux. Cependant, comme le CPL se conforme avec son allié, le Hezbollah, au projet de loi électorale présenté par le gouvernement, il a dû opérer une fuite en avant en reprenant à son compte le texte avancé par le Rassemblement orthodoxe et en le présentant à la Chambre sous la forme d’une proposition de loi. »
Selon M. Geagea, les contacts entrepris par son parti avec les blocs parlementaires sont d’une importance capitale, « parce que s’il s’avère qu’un minimum d’entente se dégage autour de la petite circonscription, le CPL sera tenu de l’agréer ».
Faisant écho au chef des FL, le député Ahmad Fatfat a indiqué, également dans une interview à al-Markaziya, que le courant du Futur est lui aussi favorable à la petite circonscription. « Mais le projet des FL doit faire l’objet de discussions détaillées, notamment avec le chef du PSP, Walid Joumblatt », a-t-il dit.
Parallèlement, le député Abi Nasr a répondu à M. Geagea en affirmant que « la manœuvre est devenue une proposition de loi », invitant ses détracteurs à participer aux réunions de la commission parlementaire pour « s’assurer de son bien-fondé et pour adopter la position qui s’impose ». Il n’en demeure pas moins que si l’initiative des deux parlementaires a suscité des interrogations dans les milieux politiques, c’est essentiellement parce que leur bloc parlementaire est signataire du projet de loi électorale soumis par le gouvernement à la Chambre. Le député Joseph Maalouf s’est ainsi étonné, dans une interview à la radio, « du changement constant des positions du CPL par rapport à la loi électorale ». « Ce que le Courant patriotique libre effectue est un signe de confusion », a-t-il noté.
Dans le camp opposé, on insiste toujours sur la proportionnelle, qu’on présente comme étant la formule la plus représentative. C’est ce que l’ancien ministre Wi’am Wahhab a notamment déclaré après un entretien avec l’ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss.
Loin de ce débat, le coordonnateur spécial des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, a examiné avec le président de la Chambre, Nabih Berry, les préparatifs des législatives, l’an prochain. À la presse, M. Plumbly a indiqué qu’il a informé son hôte que les Nations unies sont en train de mettre sur pied une unité de soutien technique qu’elles mettront à la disposition du ministère de l’Intérieur, comme lors des dernières élections parlementaires.
commentaires (3)
Bien vu, Samir. Salut à toi l'Ami !
Antoine-Serge KARAMAOUN
09 h 19, le 12 septembre 2012