Rechercher
Rechercher

À La Une - JO 2012

JO : les larmes du boxeur maudit

Une décision des juges sur le match opposant des boxeurs français et ukrainien suscite la polémique.

Le boxeur français Alexis Vastine, mardi 7 août 2012, à Londres, après l'annonce de sa défaite en quarts de finale des JO.  AFP / Jack GUEZ

"La décision est tombée. Le verdict initial est confirmé. Cauchemar". Alexis Vastine a le moral au fond des gants et une impression de sale déjà-vu.

 

Vastine, boxeur français (-69 kg), vient d'apprendre la confirmation de sa défaite quelques heures plus tôt, mardi soir, en quarts de finale des jeux olympiques de Londres, face à l'Ukrainien Taras Shelestiuk. Et il s'estime victime d'une injustice. Comme lors des JO de Pékin en 2008.

 

Alexis Vastine, médaillé de bronze à Pékin mais éliminé en demi-finales après une décision d'arbitrage controversée, a perdu son combat face à Shelestiuk, champion du monde en 2011, sur décision des juges (18-18 à l'issue des trois manches).

 

"Je ne pensais pas que ça arriverait une seconde fois. Je ressens de l'injustice, un gros ras le bol", avait confié à des journalistes, juste après le match, Alexis Vastine, qui était passé une première fois devant eux sans s'arrêter, en larmes et incapable de s'exprimer.

 

"Je dis clairement, c'est de la politique, ce n'est pas du sport", avait-il ajouté alors qu'il attendait le résultat d’une réclamation déposée par la délégation française.

 

"Ce n'est pas forcément l'Ukraine (qui est favorisée). Je ne sais pas, je ne veux pas dire des choses... Mais ça existe, j'en suis sûr".

 

"C'est une décision insupportable", avait renchéri l'entraîneur français Jean Savarino. "Sur la troisième reprise Alexis fait cavalier seul, c'est lui qui marque toutes les touches. Il a pour nous six touches de différence sur la dernière reprise. Il faut que les arbitres s'achètent des lunettes, ce n'est pas possible!".

"Pékin, c'était un vol manifeste. Il ne faut pas qu'il subisse cette même injustice", avait ajouté l'entraîneur.

 

Très en colère juste après la décision des juges mardi soir, Vastine, 25 ans, a frappé de son poing nu dans l'un des coins du ring. Ce geste lui a valu plusieurs encouragements et applaudissements du public anglais, qui semblait ne pas comprendre la décision des juges.

Même Shelestiuk semblait surpris, tant la dernière reprise est apparue à l'avantage du Français (6-6 pourtant après 5-5 et 7-7 dans les deux premières).

L'Ukrainien a quitté la salle acclamé par quelques supporteurs ukrainiens mais aussi sous les sifflets d'une partie importante du public.

 

Deux entraîneurs olympiques interrogés par la radio RMC, indique l'hebdo français L'Express, ont estimé que le Français aurait dû gagner le match. "Je n'ai pas vu tout le combat parce que j'étais en train de préparer mon boxeur, mais pour moi Vastine gagne. Il gagne confortablement", affirme ainsi Lee Cullen, l'un des coaches britanniques. "Je donne le combat à Vastine. Alexis a dominé les 2e et 3e rounds. C'est une victoire serrée mais une victoire du Français, sans aucun doute", ajoute Daniel Trepanier, directeur de l'équipe de boxe du Canada.

 

Dans la nuit de mardi à mercredi, le verdit final est tombé. La réclamation a été rejetée. Et Vastine s'effondre.

 

"Quand je pense à mon avenir, je ne vois rien, dit le boxeur. Je voulais tellement ce titre. J'ai accepté de vivre jusqu'à 25 ans dans une chambre à l'Insep (institut formant les athlètes de haut niveau, ndlr) loin des miens, j'ai sué, j'ai saigné, j'ai pris des coups dans les pays où les boxeurs sont les plus forts."

"Il va falloir digérer et réfléchir, a-t-il conclu. Le plus dur combat n'était peut-être pas hier soir..."

 

 


"La décision est tombée. Le verdict initial est confirmé. Cauchemar". Alexis Vastine a le moral au fond des gants et une impression de sale déjà-vu.
 
Vastine, boxeur français (-69 kg), vient d'apprendre la confirmation de sa défaite quelques heures plus tôt, mardi soir, en quarts de finale des jeux olympiques de Londres, face à l'Ukrainien Taras Shelestiuk. Et il s'estime victime...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut