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Liban - Controverse

Affaire des deux Libanais jugés pour « frivolité » : la justice continue de tergiverser

« Le Liban est de nouveau entré dans le Guinness Book : Edmund Hedded est le premier Libanais à être condamné à la prison à cause de son caleçon. »

Rassemblement de soutien aux deux acteurs devant le Palais de justice hier.

L’affaire du caleçon superman continue. Hier, le procès des deux comédiens Edmund Hedded et Rawya el-Chab, poursuivis pour atteinte à la pudeur, a été ajourné au 30 mai prochain.


Répondant à l’appel lancé par les deux accusés sur les réseaux sociaux, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées dès le matin devant le Palais de justice pour soutenir la liberté d’expression. Sur les affiches brandies par les protestataires, l’on pouvait lire : « La comédie n’est pas un crime ! », « Quelle honte ! », etc. Plusieurs manifestants ont accompagné les deux jeunes gens à la salle d’audience, bondée avant le début du procès. Le public a ensuite été invité à quitter la salle et la séance s’est tenue à huis clos pendant environ une heure.


L’affaire du caleçon d’Edmund Hedded remonte au 23 décembre 2009, date à laquelle le comédien libanais et sa collègue, Rawya el-Chab, avaient organisé dans un pub à Gemmayzé une stand-up comedy comprenant une vente burlesque d’hommes aux enchères. Le bénéfice du spectacle avait été reversé à l’association « Brave Heart Fund », qui œuvre en faveur des enfants malades du cœur.


Un journaliste était présent. Il écrit un article qui sera repris dans Nahar el-Chabab, le supplément jeunesse du quotidien libanais an-Nahar. Dans l’article sont notamment évoquées les blagues grivoises qui ont émaillé le spectacle et le fait qu’Edmund ait dévoilé quelques centimètres carrés de son caleçon à l’effigie de Superman. Suffisant pour faire grimper aux rideaux un responsable dont l’identité n’a pas été dévoilée. Le fonctionnaire zélé fait en sorte que la justice se saisisse de l’« affaire ».


Convoqués et interrogés, Edmund Hedded et Rawya el-Chab sont condamnés en novembre 2010 « au nom du peuple libanais et conformément à l’article 532 du code pénal pour “frivolité”, terminologie et gestes indécents sur scène ». Leur peine : un mois de prison et une amende de 200 000 livres libanaises. Les deux jeunes Libanais font appel.


Hier, l’affaire du caleçon d’Edmund a enflammé les réseaux sociaux : en moins de 24 heures, le nombre de fans sur leur page Facebook (Support Lebanese Comedians Rawya and Edmund) a triplé. « Nous remercions tous ceux qui nous ont soutenus et tous ceux qui pensent à nous », ont-ils écrit sur leur mur. Un compte Twitter a également été créé afin de garder le public informé du déroulement du procès d’hier. « Le Liban est de nouveau entré dans le Guinness Book : Edmund Hedded est le premier Libanais à être condamné à la prison à cause de son caleçon », écrivent les deux comédiens sur leur compte Twitter. « C’est le comédien qui doit tenir l’État pour responsable (de ses actions) et non le contraire », ajoutent-ils. Edmund avait également diffusé une vidéo et un communiqué sur Internet dans lesquels il dénonce l’État pour l’avoir poursuivis en justice pour « une affaire tellement ridicule. Mon langage vulgaire sur scène est du même niveau que les discours politiques quotidiens à base d’insultes », dit-il dans ce communiqué.

 

Pour mémoire

Liban : Edmund Hedded et Rawya el-Chab au tribunal pour une histoire de caleçon...

L’affaire du caleçon superman continue. Hier, le procès des deux comédiens Edmund Hedded et Rawya el-Chab, poursuivis pour atteinte à la pudeur, a été ajourné au 30 mai prochain.
Répondant à l’appel lancé par les deux accusés sur les réseaux sociaux, des dizaines de personnes s’étaient rassemblées dès le matin devant le Palais de justice pour soutenir la liberté...

commentaires (3)

Il vaut mieux être sans caleçon ! Comme ça tu es sûr de passer...

SAKR LEBNAN

15 h 35, le 27 avril 2012

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Commentaires (3)

  • Il vaut mieux être sans caleçon ! Comme ça tu es sûr de passer...

    SAKR LEBNAN

    15 h 35, le 27 avril 2012

  • y aura t'il, un contrôle des caleçons à l'arrivé à Beyrouth ?

    Talaat Dominique

    03 h 04, le 26 avril 2012

  • Affaire plus que ridicule. Il aurait fallu y mettre fin immédiatement. En imagine-t-on les répercussions à l'extérieur, notamment dans les milieux de nos émigrés, qui doivent avoir honte de tant de mesquineries ? Comme si celles de la politique ne suffisaient pas ! République de banane, et maintenant République des caleçpns !! Qu'on ait honte enfin dans ce pays !

    Halim Abou Chacra

    20 h 33, le 25 avril 2012

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