Cet accord, paraphé la semaine dernière par le Fateh et le Hamas et signé mardi au Caire par l'ensemble des factions palestiniennes, prévoit la constitution d'un gouvernement composé de technocrates, en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici à un an. « Abou Mazen (Mahmoud Abbas) veut aller en septembre à l'ONU avec une représentation palestinienne unifiée. Il est très important pour lui de convaincre la communauté internationale que les Palestiniens ont un seul leadership », explique l'expert palestinien Abdelmajid Souilem. « La situation est différente des précédentes tentatives, quand la pression pour la réconciliation venait de puissances régionales », estime pour sa part Samir Awad, notant les difficultés traversées par les régimes égyptien et syrien. « Désormais la pression vient des manifestations de Palestiniens dans les rues » de Cisjordanie et de Gaza, qui ont culminé le 15 mars, auxquels les dirigeants rivaux sont contraints de répondre, poursuit-il. « Cet accord est positif mais il faut lui donner vie, certaines questions doivent être clarifiées, comme les élections », a ajouté un militant du Mouvement du 15-Mars sous le couvert de l'anonymat.
Dans la rue, l'accord a été célébré par des manifestations de joie de jeunes Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie brandissant des drapeaux. Une étudiante a assuré qu'il s'agissait « d'un des jours les plus importants de la cause palestinienne ».
Cet accord est depuis son annonce vivement dénoncé par Israël, qui y voit un renforcement du Hamas, considéré par l'État hébreu comme une organisation terroriste. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite à Londres, a dénoncé « un coup dur pour la paix et une grande victoire pour le terrorisme ». M. Netanyahu a, à de multiples reprises, affirmé que l'entente Fateh-Hamas était une menace pour la reprise de pourparlers de paix avec Israël, actuellement bloqués par les divergences sur la question de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Il estime également que cet accord doit dissuader la communauté internationale de reconnaître un État palestinien sans accord préalable avec l'État hébreu. M. Abbas a répondu à ces critiques en déclarant que « nous sommes certains de réussir tant que nous serons unis, (...) la réconciliation ouvre la voie non seulement à la remise en ordre de la maison palestinienne, mais aussi à une paix juste ». M. Mechaal a de son côté plaidé pour l'« établissement d'un État palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avec Jérusalem pour capitale, sans renoncer d'un pouce au droit au retour » des Palestiniens.
« Le roi Abdallah II de Jordanie s'est félicité de l'accord de réconciliation, qui devrait mettre fin à la division et unir le peuple palestinien », a rapporté de son côté l'agence officielle Petra. La France envisage quant à elle de transformer une conférence des donateurs pour le futur État palestinien prévue fin juin à Paris en « une vraie conférence politique » sur la relance du processus de paix, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
La cérémonie s'est déroulée en présence de représentants d'une dizaine de factions palestiniennes, en plus du Fateh et du Hamas. Malgré les promesses d'unité retrouvée, elle a débuté avec environ une heure de retard, en raison, selon des sources palestiniennes, de questions de protocole entre MM. Abbas et Mechaal.
(Source : AFP)
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