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Liban

Nasrallah appelle les responsables et l’ensemble des Libanais à boycotter les enquêteurs du TSL

« Assez d’atteintes et de spoliation de notre souveraineté », a martelé hier le secrétaire général du Hezbollah. Photo d’archives

« J'appelle les responsables politiques à boycotter les enquêteurs (internationaux) et à cesser toute coopération avec eux car toute information acquise par ces derniers parvient automatiquement à Israël. »
C'est ce qu'a affirmé hier le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui n'a pas attendu pour réagir à l'agression perpétrée mercredi dernier par un groupe de femmes contre deux enquêteurs du Tribunal spécial pour le Liban qui étaient en mission dans un cabinet médical à Ouzaï, dans la banlieue sud, qui, de l'aveu même du dignitaire chiite, « accueille les femmes de plusieurs responsables et membres du parti ».
Hassan Nasrallah a également invité les Libanais en général, et les responsables en particulier, à « revenir à leur conscience ainsi qu'à leur sens de l'honneur, et à ne pas accepter cet état de fait qui permet aux enquêteurs de violer notre sécurité sous le couvert de l'enquête ».
« Toute coopération supplémentaire avec le tribunal équivaudrait à une attaque contre la résistance », a dit Hassan Nasrallah.
Le message du numéro un du parti chiite est on ne peut plus clair : les enquêteurs relevant du bureau du procureur du TSL ont « dépassé la ligne rouge en portant atteinte à l'honneur de nos femmes », et le parti ne saurait plus « tolérer désormais un tel comportement, sachant qu'il s'était gardé d'intervenir auparavant dans le travail des investigateurs ». « Nous avons atteint un point très dangereux, notre honneur a été violé », a-t-il insisté.
Dans un exposé relativement succinct d'une trentaine de minutes, Hassan Nasrallah a passé en revue la série de « violations » commises, selon lui, dans le cadre de la collecte d'informations pour l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, citant au passage les dossiers des universitaires remis aux enquêteurs, les données relatives aux communications, les empreintes de 893 personnes réclamées à la Sûreté générale, les bases de données ADN, le système d'information géographique ( GIS), la liste des abonnés de l'EDL, bref, « autant d'informations qui aboutissent inéluctablement aux mains des Israéliens », a-t-il répété.
« Jusque-là, nous avons gardé le silence pour ne pas que l'on nous reproche d'entraver le travail de l'investigation. » « Mais à partir d'aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous taire, quel que soit le motif », a ajouté le numéro un du parti chiite qui s'est demandé à plusieurs reprises en quoi des dossiers « médicaux concernant nos filles et nos femmes » peuvent intéresser les enquêteurs. Et de souligner que de toute manière, « l'enquête est déjà terminée, et cela depuis bien longtemps ».
« L'acte d'accusation est déjà écrit depuis 2006. C'est le même qui a été évoqué par le Der Spiegel, Le Monde ou Le Figaro », a-t-il dit, rappelant que lui-même avait été mis au courant de la teneur de l'acte d'accusation en 2008. Il a relevé au passage qu'il vient d'apprendre d'ailleurs que « des pressions sont actuellement exercées sur le procureur du TSL, Daniel Bellemare, pour hâter la publication de l'acte d'accusation, avant la date prévue, en décembre ».
Évoquant les réactions suscitées à la suite de l'incident du cabinet médical - « même le département d'État a eu son mot à dire en stigmatisant l'affaire » - le secrétaire général du Hezb n'a pas ménagé au passage le procureur libanais, le juge Saïd Mirza, qui « n'a pas perdu une minute pour réagir, alors qu'il s'est tu pendant des années sur la question des faux-témoins ». Par ailleurs, Hassan Nasrallah a dénoncé les tentatives américaines de saboter les efforts syro-saoudiens déployés en vue de la stabilité dans la région, en allusion aux propos tenus récemment par la secrétaire d'État US et son adjoint pour le Proche-Orient, Hillary Clinton et Jeffrey Feltman.
« J'appelle les responsables politiques à boycotter les enquêteurs (internationaux) et à cesser toute coopération avec eux car toute information acquise par ces derniers parvient automatiquement à Israël. »C'est ce qu'a affirmé hier le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui n'a pas attendu...

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