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Après les excuses d'Israël, la Turquie attend le retour des touristes israéliens

"Il y a encore du chemin avant que tout soit clarifié entre les deux nations".

Hôteliers et voyagistes turcs rêvent de renouer leur ancienne idylle avec les touristes israéliens. AFP PHOTO/ADEM ALTAN

Après les excuses du Premier ministre israélien pour la mort de neuf Turcs dans un raid de Tsahal contre une flottille humanitaire en 2010, hôteliers et voyagistes turcs rêvent de renouer leur ancienne idylle avec les touristes israéliens, mais ceux-ci veulent d'abord être sûrs d'être bienvenus en Turquie.


Timur Bayindir est résolument optimiste. Pour le président de l'Union turque des hôteliers et gérants de tourisme (TÜROB), l'acte de contrition présenté le 22 mars par Benjamin Netanyahu à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, a "levé les obstacles" à l'arrivée des vacanciers israéliens en Turquie.
"Après ces excuses, je pense qu'on va approcher les 500.000 touristes (israéliens) dès cette année", assure-t-il.
"La coopération entre les deux pays va reprendre comme avant. Avec le processus de réchauffement des relations, les appréhensions du peuple israélien ont disparu", s'enflamme également Basaran Ulusoy, président de l'Union des agences de voyage de Turquie (TÜRSAB), dans le quotidien pro-gouvernemental Sabah.


L'objectif des deux hommes est clair: retrouver les records d'affluence d'avant la "grande brouille" turco-israélienne, quand une véritable histoire d'amour unissait les vacanciers de l’État hébreu aux établissements de la Riviera méditerranéenne turque.


En 2008, 558.000 touristes, soit environ un israélien sur 13, se sont rendus en Turquie, destination touristique numéro un pour eux, avec pour principal point de ralliement la station balnéaire d'Antalya (sud), à seulement 650 km de Tel Aviv par avion. Mais la politique a eu raison, en deux temps, de cet engouement.

D'abord, les réactions virulentes de M. Erdogan, issu de la mouvance islamiste, à l'opération militaire israélienne "Plomb durci" dans la bande de Gaza, en décembre 2008-janvier 2009, ont provoqué une levée de bouclier en Israël, les principaux syndicats appelant au boycott de la Turquie. Résultat: plus que 312.000 touristes israéliens sur les plages turques en 2009.


Puis, le 31 mai 2010, un commando israélien donne l'assaut contre une flottille d'aide humanitaire qui s'apprêtait à briser l'embargo sur la Bande de Gaza. Neuf activistes turcs périssent dans l'opération. Ankara expulse l'ambassadeur d'Israël et suspend la coopération militaire tandis que des foules en colère brûlent des drapeaux israéliens dans plusieurs villes turques.
Depuis, les touristes israéliens ont boudé la Turquie: 110.000 en 2010, 79.000 en 2011, 84.000 en 2012.

 

(Pour mémoire: Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de "la flottille de la liberté")


Avec les excuses de M. Netanyahu, l'activité des voyagistes a repris entre les deux rives de la Méditerranée orientale.
"Avant les excuses, nous avons mis en avant la Grèce et la Bulgarie, mais depuis la semaine dernière nous faisons de notre mieux pour pousser les produits turcs", déclare à l'AFP Eyal Kashdan, PDG de Flying Carpet Travel, un des leaders du tourisme israélien en Turquie.
"En fait les clients (israéliens) préfèrent les produits et hôtels de Turquie, à cause du luxe des hôtels et des formules +tout compris+, et ils trouvent que la cuisine turque est proche de la cuisine israélienne", souligne M. Kashdan.
Mais l'homme d'affaires reste prudent. "Je pense que les clients ont besoin de plus de temps pour se sentir mieux en termes d'hospitalité" du peuple turc à leur égard, estime-t-il.


"Les Israéliens doivent être rassurés à 100% sur le fait qu'ils n'ont rien à craindre s'ils viennent en Turquie", confirme Daniel Zimet, président de l'agence Zimet Marketing Communications, en charge de la promotion de la Turquie en Israël.
Et l'attitude actuelle d'Ankara est, selon lui, encore loin de lever toutes les inquiétudes.
"M. Erdogan attaque encore très dur avec ses déclarations", qui laissent notamment planer le doute sur l'abandon des poursuites judiciaires lancées en Turquie contre les auteurs du raid de 2010", commente M. Zimet. "Il y a encore du chemin avant que tout soit clarifié entre les deux nations", ajoute-t-il.

 

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