Waël Kobrosli : Me qualifier aux JO après trois ans d’entraînement sans relâche est une consécration pour moi

Comment as-tu appris la nouvelle de ta participation aux Jeux olympiques ?
Tout a commencé lorsque j’ai été sélectionné avec mon compatriote Abbas Raad pour les championnats du monde de natation l’année passée à Shanghai. On a tout de suite compris que la qualification pour les JO allait se jouer entre nous deux, puisqu’il n’y avait qu’une place à prendre pour Londres. Étant donné que les résultats et les temps chronos que j’ai enregistrés durant les saisons 2011 et 2012 étaient les plus rapides, j’ai été choisi par le Comité olympique libanais pour participer aux JO de Londres. C’est en fait, Nassib Saab et Adel Yammout, les directeurs de mon club, al-Jazira, qui m’ont annoncé la nouvelle.
Je n’oublierai jamais ce jour qui est pour moi une consécration après trois ans d’entraînement intensif sans relâche.

Comment te prépares-tu à ces olympiades et qui couvre financièrement tes entraînements et ta préparation ?
Je suis arrivé au Havre en 2009 dans le cadre d’un projet de 3 ans entre le club nautique havrais et mon club de natation al-Jazira. Le but était de me préparer pour les JO et faire en parallèle un master en marketing international à l’université du Havre.
Durant ces trois années je me suis entraîné 12 fois par semaine : 9 entraînements de natation et 3 de gym.
Bien que mon club et le club nautique français aient financé une part du projet, j’ai dû couvrir la majeure partie des frais. Mais depuis 2011 je suis sponsorisé par Bank Audi, ce qui m’a été d’une grande aide. Je tiens à les remercier pour leur soutien et leur confiance. J’ai aussi un accord de partenariat avec le groupe ProSwim dont je serai l’ambassadeur aux JO de Londres. Le ministère des Sports et le Comité olympique libanais ont quant à eux promis de financer une partie de l’aventure. Je tiens aussi à les remercier en espérant qu’ils tiendront parole.

Quels sont tes objectifs pour ces JO ?
Mon objectif premier était tout d’abord de me qualifier pour les JO de Londres. Maintenant que c’est fait, je vais essayer d’améliorer mes temps en espérant pulvériser mon record personnel. Je sais que je suis loin du podium. Même si je m’entraîne sans relâche depuis trois ans et que j’ai atteint un excellent niveau, gagner une médaille sera extrêmement difficile. De nos jours, forger un champion commence dès son plus jeune âge, c’est un plan à long terme qui est financé par les fédérations qui ont des budgets faramineux. Par exemple, le budget de la Fédération australienne de natation est de 20 millions de dollars. Donc on ne peut pas dans des conditions pareilles demander les même résultats aux athlètes libanais. Ce que je veux, c’est m’imprégner au maximum des athlètes qui m’entourent et essayer d’amasser un maximum d’expérience. Le simple fait de côtoyer les meilleurs au monde, de nager, s’entraîner et vivre cette aventure avec eux est un rêve pour moi.

Que ressentez-vous en tant que représentant de votre
pays ?
Je suis très fier de représenter mon pays et je me sens comme responsable de donner une bonne image du Liban. Être un des 10 athlètes libanais qui seront de l’aventure londonienne est un gros poids sur mes épaules. J’aimerais placer le Liban sur la carte sportive mondiale. Finalement, j’espère que je rendrai fiers tous mes amis et ma famille, que je tiens à remercier, ainsi que tous les fans libanais qui n’ont pas arrêté de me soutenir durant toutes ces années.