Dix-huit centres de la douleur à l’hôpital George Washington

Le point de vue du Dr Jehane el-Bayoumi, professeur associée à l'hôpital George Washington, à la tête du département de médecine générale.
« Il faut dire que dans le domaine de la douleur chronique, "l'establishment" médical a parcouru un long chemin, explique-t-elle. On n'en est plus à se demander si une personne se plaignant d'une douleur qui dure a un quelconque trouble mental ou qu'elle cherche à se procurer une drogue donnée. Certes, la douleur chronique est une entité difficile à cerner car elle n'a rien de visible et de mesurable. Cependant, au cours de la dernière décennie, on a mieux compris ce qui pouvait la provoquer et donc la cure adéquate. »
Distinguant entre la douleur immédiate, comme celle causée par les fractures ou les brûlures, à titre d'exemple, et celle qui perdure, comme la fibromyalgie, une condition des plus pénibles qui atteint plus de femmes que d'hommes, le Dr Bayoumi précise que pour cette dernière, les antidépresseurs se sont avérés efficaces, non que la personne souffre de dépression, mais parce que ce genre de remède agit sur la chimie du cerveau, alors que pour la migraine, l'attention est axée sur le système des vaisseaux sanguins.
Et le Dr Bayoumi d'ajouter : « Le progrès effectué dans la compréhension de la douleur chronique a mené à la création d'une sous-spécialisation médicale axée sur la gestion de cette douleur. Ainsi, à lui seul, l'hôpital de l'Université George Washington possède dix-huit centres pour la gestion de la douleur chronique. Les spécialistes de ces centres, compétents dans les diverses modalités de contenir la douleur chronique, collaborent de près avec des physiothérapeutes, des acupuncteurs et autres praticiens. Même s'il reste beaucoup à faire dans ce domaine, il est à noter que ces cliniques en plein essor sont en train d'accélérer les procédés pour sortir la douleur chronique de sa nébuleuse. »