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Nos Lecteurs ont la Parole

La mondialisation, outil de démocratisation

Par Salim F. DAHDAH
Depuis que la mondialisation s'est invitée à la table des États indépendants, les moyens de communiquer se sont emballés et l'interactivité, tous domaines et secteurs confondus, s'est imposée comme un indicateur de mutation et de changement, et un outil incontournable de développement économique et de croissance. Tel le clonage et ses conséquences éthiques et scientifiques indiscutables sur l'humanité, ce nouveau statut structurel des nations ne peut lui aussi être réalisé sans conséquences profondes sur l'ordre mondial. Nous n'en voulons pour preuve qu'une observation objective de l'évolution de l'Occident et de l'Orient depuis que la globalisation a imprégné les régimes y établis de son empreinte. Les distances géographiques, politiques, sociales et économiques se diluent en faveur d'un rapprochement entre les citoyens du monde et la désintégration furtive, mais réelle des barrières nationales. Cette démarche qui est irrémédiable évolue toutefois à un rythme inversement proportionnel au niveau de développement économique et démocratique de chaque État. Cela s'explique aussi par la désintégration des modules structurels traditionnels qui soutenaient les États et les peuples, et la recherche de nouveaux codes de gestion des institutions et des modalités de leurs relations avec les citoyens.
Le panorama qui se profile donc aujourd'hui aux quatre coins du globe suite à ce bouleversement est troublant (parce qu'inédit). On assiste en effet à la naissance de plusieurs chaînes médiatiques de solidarité mondiale qui vont permettre aux citoyens de chaque pays de s'exprimer librement sur des sujets divers qui intéressent leurs vies quotidiennes et leurs inquiétudes, grâce à un système de communications horizontales infiniment large et sans aucune censure. Ils deviennent de ce fait des « citoyens du monde » et ne se sentent plus aussi fortement prisonniers des pressions et des chaînes que leur imposaient les rapports verticaux qui régissaient jusque-là de façon exclusive leurs relations avec leurs institutions ou avec leurs régimes politiques. Pour confirmer cette thèse et comprendre la portée stratégique et logistique de ce grand changement, il suffit d'observer ce qui s'est passé ces derniers mois dans certains pays arabes et essayer de décrypter les processus qui ont été utilisés par les mouvements populaires pour enclencher, accompagner et renverser des régimes politiques profondément ancrés depuis des décennies sur leurs territoires nationaux et considérés par tous intouchables et indétrônables.
Pour la première fois depuis des siècles peut-être, les peuples d'Orient ont le sentiment d'être plus libres et d'avoir pris en main leurs propres destinées, après avoir longtemps ployé sous le joug des régimes politiques totalitaires ou de pays colonisateurs. Ce printemps arabe, qui est porteur d'espoir pour certains de ces États, fleurit et s'épanouit ; il porte en lui les germes d'un renouveau auquel souhaitent accéder d'autres encore. Le vent qui souffle aujourd'hui sur cette région du monde est en effet bien celui de son affranchissement et la mondialisation en aura été incontestablement l'élément détonateur.
Est-ce à dire que le monde s'achemine, grâce à ces nouveaux outils, vers une très grande anarchie ou, profitant des mouvements populaires, vers une mainmise tentaculaire et stratégique des grands de ce monde sur les ressources économiques, principalement énergétiques, des plus faibles et des plus vulnérables, ou tout simplement vers une réévaluation de l'échelle des valeurs socioculturelles des hommes dans leur univers géo environnemental et politique ? La troisième voie nous paraît la plus probable et la plus vraisemblable.
Mais alors les promoteurs de la mondialisation avaient-ils mûrement réfléchi sur les différentes alternatives qui pourraient se dégager de cette nouvelle superstructure ? Avaient-ils anticipé son impact réel sur tous les États qui peuplent la planète et ses réactions potentielles sur chacun d'eux ?
Rien n'est moins sûr, car en observant le cheminement actuel de l'Occident, on perçoit par contre une très grande fébrilité au sein des États développés face aux mouvements populaires et à leurs effets, et à la façon qu'ils ont eu de les appréhender en rangs dispersés, les uns les encourageant, les autres cherchant à les contenir. À cela vient s'ajouter aussi le cafouillage législatif de ces mêmes nations, face à l'entrée en masse de mains- d'œuvre étrangères sur leurs territoires, et les déséquilibres socio-économiques qu'ils ont occasionnés. À la lumière de cette nouvelle dynamique il apparaît de plus en plus évident que ces politiques sont à la recherche de décisions adéquates pour endiguer les conséquences diverses de cette nouvelle démographie sur les panoramas nationaux. Ce qui porte donc à croire que ce nouveau modèle structurel n'avait pas été suffisamment bien réfléchi par ses initiateurs et l'Occident, lui aussi, devra s'attendre à vivre des changements dont l'issue et les contours ne sont pas encore bien définis.
Mais dorénavant il faudra certainement introduire dans la gestion du monde une plus grande transparence, plus de justice et plus d'équilibre entre les États et les peuples du globe, car la mondialisation s'est imposée à tous, non seulement comme un indicateur, mais aussi comme un « balancier » et un baromètre du processus de démocratisation au sein des régimes politiques.
Depuis que la mondialisation s'est invitée à la table des États indépendants, les moyens de communiquer se sont emballés et l'interactivité, tous domaines et secteurs confondus, s'est imposée comme un indicateur de mutation et de changement, et un outil incontournable de développement économique et de croissance. Tel le clonage et ses conséquences éthiques et scientifiques...

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