Samedi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que l'adoption éventuelle de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU ne ferait pas reculer l'Iran « d'un iota » sur son programme nucléaire. « Ils ont émis plusieurs résolutions et sanctionné l'Iran (...) Ils pensent qu'ils vont ainsi mettre les Iraniens à genoux, mais ils se trompent », a-t-il déclaré. « Nous ne recherchons pas les conflits, mais vous avancez sans cesse de nouvelles exigences », a-t-il souligné à l'adresse des puissances occidentales. M. Ahmadinejad a par ailleurs rejeté les critiques des pays occidentaux sur la répression contre l'opposition iranienne pendant et après les manifestations antigouvernementales du 27 décembre. Le même jour, le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a apporté son soutien à la répression des manifestations, appelant les autorités à faire « leur devoir contre les corrompus et les émeutiers ». Il a également estimé que les grandes contremanifestations organisées trois jours plus tard par le régime constituaient un « dernier avertissement » à l'opposition. L'ayatollah Khamenei a toutefois mis ses partisans en garde contre tout dérapage dans la confrontation avec l'opposition. Plusieurs figures de l'opposition, dont certains religieux influents, ont fait l'objet d'agressions physiques ou d'intimidations au cours des dernières semaines.
Parallèlement, une commission parlementaire a mis en cause hier l'ancien procureur de Téhéran, Saïd Mortazavi, pour avoir envoyé des manifestants de l'opposition dans une prison de la capitale où trois d'entre eux ont trouvé la mort victimes de sévices. Ce rapport d'enquête constitue le premier commentaire critique officiel sur le traitement réservé aux opposants. La prison de Kahrizak, au sud de Téhéran, a « déshonoré et porté atteinte à la République islamique », a déclaré la commission. « Les autorités judiciaires (...) doivent prendre des mesures sérieuses envers tous ceux qui sont derrière ces événements difficiles, sans réserves et sans tenir compte de leurs fonctions », ajoute le rapport. La commission accuse également, sans les citer nommément mais en les désignant clairement, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi d'avoir provoqué les violences postélectorales. Les deux dirigeants « doivent être tenus pour responsables et la justice ne doit pas négliger leur comportement », ajoute la commission, dominée par les conservateurs.
Par ailleurs, les forces de sécurité ont arrêté une trentaine de membres du groupe dit des « mères en deuil » qui protestaient à Téhéran contre la mort ou la disparition de leurs enfants lors des manifestations postélectorales, a rapporté hier un site Internet d'opposition. Enfin, le journaliste syrien Reza al-Bacha a été libéré hier, 15 jours après son arrestation le 27 décembre lors des manifestations de l'opposition, a-t-on appris de source judiciaire et auprès d'un collègue. « Il va bien et il est content de retrouver sa famille », a dit à l'AFP ce collègue de la chaîne de télévision émiratie Dubai-TV sous le couvert de l'anonymat, après lui avoir parlé au téléphone.
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