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Moyen Orient et Monde - Venezuela

Funérailles en grande pompe pour Chavez

L’opposition boycotte la prestation de serment de Nicolas Maduro comme président par intérim.

Nicolas Maduro, l’ancien vice-président d’Hugo Chavez, a promis loyauté « au-delà de la mort » au « président-comandante » lors d’une cérémonie à l’Académie militaire de Caracas, en présence de 32 chefs d’État. Handout/Reuters

Le Venezuela a organisé hier en grande pompe les funérailles d’État du président Hugo Chavez, en présence de 32 chefs d’État et de gouvernement étrangers. Dans un roulement de tambour, l’Orchestre symphonique Simon Bolivar a d’abord entonné l’hymne de la République vénézuélienne pour ouvrir la cérémonie. Le cercueil d’Hugo Chavez, entièrement recouvert du drapeau jaune, bleu et rouge étoilé du Venezuela, était exposé au centre du salon d’honneur de l’Académie militaire, plein à craquer de dignitaires et hauts responsables militaires du pays en uniformes de grand apparat.

Nicolas Maduro a déposé sur le cercueil de Chavez une réplique de l’épée en or du libérateur sud-américain Simon Bolivar, grande référence historique du défunt ayant inspiré sa « révolution bolivarienne ». Il a ensuite promis « loyauté au-delà de la mort » au défunt président dans un discours enflammé et lyrique d’une demi-heure. « La lutte continue ! Vive Chavez ! Vive Chavez ! Jusqu’à la victoire toujours, Comandante ! » a scandé Nicolas Maduro, acclamé debout par la foule de dignitaires et militaires vénézuéliens, et applaudi par les dirigeants étrangers rassemblés autour du cercueil d’Hugo Chavez, dans le salon d’honneur de l’Académie militaire de Caracas.

 

(Repère : Quelques unes des déclarations les plus fameuses du président Chavez)


Puis les chefs d’État et de gouvernement ont été invités par petits groupes à former des haies d’honneur successives autour du cercueil. La première était réservée aux plus proches alliés latino-américains, dont le Cubain Raul Castro, le Bolivien Evo Morales et l’Équatorien Rafael Correa. Un peu plus tard, ce fut au tour de deux des alliés les plus controversés du régime chaviste : le Biélorusse Alexandre Loukachenko, et l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad, mine sombre, dont les lèvres semblaient réciter une prière. À son arrivée à Caracas, M. Ahmadinejad avait exprimé ses condoléances « les plus profondes au peuple vénézuélien et à tous les peuples du monde, en particulier latino-américains », ajoutant que « le président Chavez a été le symbole de tous ceux qui cherchent la justice, l’amour et la paix dans le monde ». La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, venue s’incliner jeudi soir devant la dépouille d’Hugo Chavez, et la présidente argentine Cristina Kichner sont en revanche rentrées dans leurs pays avant la cérémonie. Les États-Unis, cibles de prédilection des diatribes enflammées d’Hugo Chavez, et les Européens n’ont envoyé que des délégations de second rang, à l’exception de l’Espagne, qui, protocole oblige, a dépêché le prince héritier Felipe.


À l’extérieur de l’Académie, tandis que la cérémonie se poursuivait avec une messe, une foule de « chavistes » vêtus de rouge, canalisée par des barrières métalliques et des militaires, attendait de pouvoir reprendre leur procession vers la dépouille de M. Chavez. « On est ici pour voir le cercueil. On aurait bien aimé voir les funérailles, mais on les verra à la télévision ce soir ou demain », se résignait Francis Porteloro, 50 ans. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers et leur file serpentait sur plusieurs kilomètres, selon des journalistes sur place. La journée a été déclarée fériée au Venezuela, où la cérémonie était retransmise en direct par toutes les télévisions. De même, l’alcool est interdit à la vente pendant une semaine. La dépouille du président Chavez aura donc été vénérée par deux millions de partisans depuis mercredi selon les autorités. Embaumé « comme Lénine », selon Nicolas Maduro jeudi, son corps sera exposé au public au moins sept jours de plus.


Alors que débutait la cérémonie, les députés de la Table de l’unité démocratique (MUD), principale coalition de l’opposition, ont annoncé qu’ils boycottaient la prestation de serment dans la soirée de Nicolas Maduro, chargé de convoquer une élection présidentielle sous 30 jours, comme président par intérim, qu’ils considèrent comme une « violation » de la Constitution. L’opposition conteste l’interprétation de la Constitution faite par le gouvernement après le décès du président Chavez, assurant que c’est le président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello qui devrait assurer la transition menant à une élection présidentielle anticipée et non le vice-président. Le 11 décembre, avant de s’envoler pour Cuba pour une quatrième opération du cancer dont il ne s’est jamais remis, Hugo Chavez avait également adoubé M. Maduro, 50 ans, comme le candidat au parti au pouvoir pour d’éventuelles élections anticipées.

Haine et division
L’annonce de la mort du chef de file de la gauche latino-américaine a provoqué une onde de choc au Venezuela et ouvre une période d’incertitude. « La seule chose que Chavez a faite a été de répandre la haine et la division. Ils veulent faire de lui un martyr. Cela me fait rire », grognait José Mendez, un programmateur informatique de 28 ans. En 14 ans de pouvoir, Hugo Chavez a ravivé la flamme de la gauche latino-américaine « anti-impérialiste » sur le continent latino-américain. Au Venezuela, il a forgé sa popularité dans les couches défavorisées avec des programmes sociaux financés par une manne pétrolière infinie, et grâce à son charisme exubérant. Mais il a aussi fortement creusé les clivages de la société vénézuélienne, stigmatisant l’opposition et la presse privée, sans parvenir à endiguer les pénuries et une violence urbaine croissante.
(Source : AFP)

 

Portrait

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