Damas accuse notamment l’Arabie saoudite ou le Qatar de financer ces groupes extrémistes. De leur côté, les États-Unis ont promis jeudi à l’opposition 60 millions de dollars supplémentaires en équipements non létaux, notamment destinés à l’ASL, force d’opposition armée lancée par des soldats dissidents. Selon Abdel Salam Tabsah, qui dirige la brigade Ahfad Mohammad, l’une des plus actives de la ville, sur les 1 000 combattants rebelles à Deir ez-Zor, environ 200 sont membres de groupes jihadistes. « Tous ceux qui viennent en Syrie combattre Assad sont les bienvenus (...). Mais les étrangers qui viennent rejoindre le Front al-Nosra sont des extrémistes qui interprètent l’islam de façon erronée », estime-t-il. Ce groupe jihadiste, inconnu avant le début des violences en Syrie il y a près de deux ans, a connu une ascension fulgurante à partir de mi-2012, s’imposant partout comme le fer de lance de la rébellion au détriment de l’ASL. Il a revendiqué des centaines d’attaques et des dizaines d’attentats-suicide, ce qui lui a valu d’être placé sur la liste des organisations terroristes par Washington.
Lundi, pour célébrer sa promotion de bataillon à brigade, l’unité islamiste Hamza ibn Abdel Mottalleb, qui opère indépendamment d’al-Nosra, a envoyé ses combattants défiler dans la rue. « Nous voulons qu’après la chute d’Assad, la Syrie devienne un pays islamique », a déclaré un porte-
parole du groupe. Une idée qui n’enthousiasme pas les chefs de différentes brigades de l’ASL à Deir ez-Zor. « Nous essaierons de renvoyer tous ceux (...) dont l’unique objectif est la création d’un État islamique en Syrie », clame Abou Ammar, qui dirige un bataillon de l’ASL. « L’ASL veut en Syrie un islam modéré comme en Turquie, loin des extrémismes de l’Arabie saoudite, du Pakistan ou de l’Afghanistan », souligne-t-il. « Nous commençons à avoir des soucis avec al-Nosra et avec les brigades islamiques car ils poursuivent des objectifs différents des nôtres », renchérit l’autre commandant, Abdel Salam Tabsah. « Nous sommes en train de mener une révolution, et ils viennent à la recherche du jihad et du martyre, explique-t-il. Nous luttons pour nous débarrasser d’un dictateur, non pas pour laisser des étrangers nous en imposer un nouveau. ». Nous avons peur qu’al-Nosra ne s’approprie le pays une fois tombé le clan Assad. On espère qu’ils partiront à la recherche du jihad dans un autre pays, sinon je crains qu’il faille un jour les contraindre à partir », avertit-il.
Bien financé et organisé, le groupe vise les points stratégiques, puits gaziers et pétroliers notamment, et recrute localement, attirant les combattants en leur payant une solde, ce que l’ASL n’a pas les moyens de faire. « Les jihadistes venus de l’étranger sont venus pour le martyre, mais les locaux le font pour l’argent, car nombre d’entre eux ont une famille à nourrir », assure Abou Ammar. « Le jihad est un honneur », souligne Abdel Salam Tabsah, mais l’extrémisme islamiste « ne peut pas triompher en Syrie car les gens rêvent de liberté, pas de soumission à la dictature d’un cheikh », affirme-t-il.
(Source : AFP)
commentaires (4)
Ils vont les laisser se taper dessus en veux tu en voila et le Hezbollah y laissera des plumes. Beaucoup de plumes. Il le fait deja.
Pierre Hadjigeorgiou
21 h 13, le 04 mars 2013