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Moyen Orient et Monde - Conflit

Très gros acquis dans l’escarcelle des rebelles : l’aéroport de Taftanaz

Pas d’accord russo-US, annonce Brahimi à l’issue d’une réunion à Genève ; l’opposition réclame le siège de la Syrie à la Ligue arabe et à l’ONU.

Le petit train selon les rebelles de Kafranbel : les Syriens prorégime léchant la botte de Bachar el-Assad qui lèche celle de l’Iran... Photo Reuters

Les rebelles syriens ont remporté hier une importante victoire en s’emparant du plus grand aéroport militaire du nord du pays. « Les combats dans l’aéroport militaire de Taftanaz ont cessé vers 11h00 et cette base est totalement aux mains des insurgés », a ainsi déclaré le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. « Il s’agit de la prise de la plus importante base aérienne depuis le début de la révolte il y a 22 mois. Elle a été conquise par le Front al-Nosra, Ahrar al-Cham et Taliaa el-Islamiya », trois groupes radicaux islamistes, a-t-il précisé.


Selon M. Abdel Rahmane, « le régime a toutefois réussi à déplacer vers la ville d’Idleb un grand nombre de véhicules militaires mais une partie est tombée aux mains des rebelles ». Peu après la capture de la base, l’armée de l’air a bombardé les pistes et bâtiments de l’aéroport, selon l’OSDH qui fait état de la mort de huit soldats loyalistes et deux miliciens prorégime ainsi que sept rebelles dans les combats. Ahrar al-Cham a plus tard affirmé dans un communiqué que « la prise de l’aéroport ouvre la porte à la libération de toute la province d’Idleb, car il s’agit du plus grand aéroport d’hélicoptères du nord de la Syrie et le deuxième en importance pour les hélicoptères de toute la Syrie ».

 

(Lire aussi : Les islamistes se battront-ils entre eux dans le Nord ?)

« Camps de la mort » 
Dans le même temps, les militants de l’opposition ont manifesté aux quatre coins du pays pour dénoncer « les camps de la mort », en référence aux rudes conditions de vie des réfugiés syriens dans les pays voisins. « Beaucoup de réfugiés hébergés ou non dans des camps sont confrontés au froid et à l’humidité. Beaucoup de ceux qui arrivent sont pieds nus, avec des vêtements couverts de boue et de neige », a déclaré à Genève le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards. Selon lui, le nombre de réfugiés syriens enregistrés dans les pays voisins et en Afrique du Nord a dépassé les 600 000, leur nombre a augmenté de 100 000 en un mois.
L’Arabie saoudite a pour sa part annoncé l’envoi d’une aide d’urgence d’une valeur de dix millions de dollars aux réfugiés syriens en Jordanie.


Les violences ont fait hier, selon un bilan provisoire, au moins 88 morts, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya.

Hollande et le terrorisme
Parallèlement, la Coalition de l’opposition syrienne, reconnue par plusieurs pays occidentaux et arabes, a réclamé hier le siège de la Syrie à la Ligue arabe et aux Nations unies. « La Coalition de la révolution syrienne et des forces d’opposition appelle la communauté internationale à aller de l’avant dans la suppression de toute légitimité au régime d’Assad en attribuant les sièges de la Syrie à l’ONU et à Ligue arabe au gouvernement provisoire et en lui transférant les sommes qui correspondent aux avoirs gelés du régime », indique ainsi un communiqué. La Coalition affirme que ses efforts actuels visent à la mise sur pied « d’un gouvernement transitoire après avoir déjà unifié le commandement militaire. Dans cette perspective, la Coalition travaille actuellement avec des commissions composées de technocrates qui serviront de noyaux pour les nouveaux ministères », précise le communiqué.

 

(Lire aussi : « Nous ne sommes l’organe de personne, nous sommes des journalistes »)


La France apportera « tout l’appui nécessaire » à l’opposition syrienne à condition « que le terrorisme ne puisse pas trouver sa place et soit écarté de tout processus », a déclaré pour sa part le président François Hollande. « La France agira dans toutes les enceintes internationales pour soutenir » la Coalition nationale syrienne et « sur le terrain lui apportera tout l’appui nécessaire, à condition toujours que le terrorisme ne puisse pas trouver sa place et soit écarté de tout processus », a ainsi déclaré le président français lors de ses vœux au corps diplomatique.

« Ils ont leurs idées... » 
Pendant ce temps, à Genève, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, le secrétaire d’État adjoint américain William Burns et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov ont lancé un appel à une solution politique en Syrie mais ne sont parvenus à aucune avancée. Le diplomate algérien a exhorté les puissances mondiales à « créer une ouverture » diplomatique pour mettre fin au bain de sang et il a précisé qu’il rendrait compte de ses dernières consultations ce mois-ci au Conseil de sécurité. « Nous avons une nouvelle fois souligné qu’à notre avis, il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. Nous avons insisté sur la nécessité de parvenir à une solution politique fondée sur le communiqué de Genève du 30 juin 2012 », a répété M. Brahimi en lisant une déclaration commune à l’issue de la réunion. Répondant à la question d’un journaliste, il a poursuivi : « Si vous me demandez si une solution est au coin de la rue, je ne suis pas sûr que ce soit le cas. » Prié de dire si Mikhaïl Bogdanov avait présenté de nouvelles propositions en vue d’une transition politique à Damas, M. Brahimi a répondu : « Nous avons discuté de beaucoup de choses. Ils ont leurs idées, d’autres ont les leurs. »

 

Reportage

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