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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Mur budgétaire : Obama accuse les républicains d’intransigeance

« La tuerie de Newtown a été le pire jour de ma présidence »...

Barack Obama a été très ferme hier envers les républicains en dépit de négociations cruciales avec son opposition. Mandel Ngan/AFP

Le président américain Barack Obama a fait monter la tension dans la crise du mur budgétaire en mettant en cause l’intransigeance des républicains, en pleines négociations hier pour éviter in extremis aux États-Unis la cure d’austérité brutale qui les menace dès aujourd’hui à minuit. Dans un entretien à la télévision NBC diffusé hier, M. Obama a assuré que ses adversaires politiques, qui contrôlent une partie du Congrès, n’arrivaient pas à accepter l’idée que « les impôts des Américains les plus riches devraient augmenter un petit peu ». M. Obama, qui depuis sa réélection début novembre négocie avec les républicains pour éviter l’entrée en vigueur automatique le 1er janvier de hausses d’impôts généralisées et de coupes claires dans les dépenses de l’État, a déploré dans cet entretien enregistré samedi que la protection des revenus des contribuables les plus aisés « semble être leur seul thème unificateur ».
Les chefs de file républicains et démocrates du Sénat tentaient hier d’accoucher d’un compromis de dernière minute acceptable aussi bien par cette Assemblée aux mains des démocrates que par la Chambre des représentants où les républicains dominent, et ce dernier camp a relevé le ton peu conciliant du dirigeant. « Alors que le président enregistrait ces déclarations de discorde, le sénateur (Mitch) McConnell œuvrait à rassembler les républicains et les démocrates autour d’une solution », a remarqué Don Stewart, porte-parole du chef de la minorité républicaine dans cette Assemblée. De son côté, le président républicain de la Chambre, John Boehner, a vigoureusement riposté aux déclarations de M. Obama, affirmant que le président avait été élu « pour diriger, pas pour accuser ». Le Sénat et la Chambre devaient tenir tous deux hier de rares sessions spéciales. Si leurs efforts étaient infructueux, les mesures d’austérité qui se mettraient automatiquement en œuvre risqueraient de faire retomber à terme la première économie mondiale dans la récession, ont prévenu des économistes, tandis que les marchés ont fait preuve de nervosité ces derniers jours.

« Bravo ! »
Au centre du blocage figurent les allègements fiscaux hérités de la présidence du républicain George W. Bush. M. Obama veut les laisser expirer pour les foyers aux revenus supérieurs à 250 000 dollars par an, tandis que les républicains ne veulent pas entendre parler d’une hausse des taux d’imposition et visent surtout les dépenses de l’État pour réduire le déficit. Paradoxalement, aucun camp n’a vraiment intérêt à la réussite des négociations en cours, dans cette énième crise depuis que les républicains ont pris le contrôle de la Chambre il y a deux ans. Si le « mur budgétaire » se produisait, M. Obama obtiendrait la hausse des contributions pour les plus riches qu’il recherche. Et les républicains n’auraient plus qu’à voter après le 1er janvier de nouveaux allègements pour la classe moyenne, donc sans trahir leur promesse de ne pas augmenter les impôts. L’influent sénateur républicain Lindsey Graham a pris acte de cette situation hier sur Fox News. « Bravo au président. Il a tenu bon. Il va obtenir des hausses de taux d’imposition », a-t-il dit. Mais « la mauvaise nouvelle pour ce pays est que nous avons peu avancé (...) pour sortir de notre endettement », a-t-il ajouté.
Le Sénat devait se réunir à 13h00 (18h00 GMT) et la session s’ouvrir à la Chambre des représentants une heure plus tard. Aucun vote ne devait avoir lieu avant 18h30 (23h30 GMT). Selon le Washington Post d’hier, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, et M. McConnell ont fixé à 15h00 (20h00 GMT) la limite pour trouver un accord. Une fois ce délai expiré, toujours selon le quotidien, les deux hommes présenteront à leurs groupes respectifs les éventuelles avancées dans les discussions pour décider si un texte peut recueillir suffisamment de soutien pour être soumis au vote. Dans ce cas, le Sénat voterait le texte d’ici à lundi en milieu de journée, laissant le reste de la journée à la Chambre pour évaluer et éventuellement adopter cet accord, toujours selon le Washington Post.

Fondamentalement changer...
Par ailleurs, dans le même entretien diffusé par NBC, M. Obama a affirmé que la tuerie survenue dans une école primaire à Newtown (Connecticut), le 14 décembre, avait constitué le « pire jour de (sa) présidence ». « Je ne veux pas que cela se reproduise », a-t-il ajouté. M. Obama, qui a chargé son vice-président Joe Biden de présenter des recommandations d’ici à la fin du mois de janvier, a promis qu’il jetterait « tout son poids » politique dans ce dossier extrêmement sensible aux États-Unis, où le droit à s’armer est garanti par la Constitution. « J’aimerais y parvenir pendant la première année (de son second mandat). Je présenterai une proposition très précise, sur la base des recommandations élaborées par le groupe de Joe Biden », a-t-il assuré. Sollicité sur la proposition du puissant lobby des fabricants d’armes, la NRA, de poster des sentinelles armées dans chaque établissement scolaire américain, M. Obama est resté prudent. « Je ne vais pas préjuger des recommandations qui me seront livrées. Je suis sceptique sur le fait que la seule réponse soit de mettre davantage d’armes dans les écoles. Et je pense que la grande majorité des Américains peinent à croire que cela va résoudre notre problème », a-t-il indiqué. « Quiconque était à Newtown, a parlé aux parents, a parlé aux familles (des victimes) comprend qu’il faut que quelque chose change fondamentalement aux États-Unis », a-t-il encore remarqué.

 

(Pour mémoire: La tuerie de Newtown a libéré et transformé Obama)



Benghazi
En outre, concernant l’attaque contre le consulat américain de Benghazi en Libye qui avait fait en septembre quatre morts dont l’ambassadeur, M. Obama a déclaré : « Nous ne cherchons pas d’excuses (...) Nous n’allons pas dire qu’il n’y a pas eu de problème, il y a eu un énorme problème. » Il a indiqué que toutes les recommandations faites dans un rapport très critique à l’égard du département d’État seraient mises en œuvre, assurant que les services américains traquaient ceux qui sont responsables de l’attaque et prenant la défense de son ambassadrice à l’ONU, Susan Rice, accusée par des élus républicains d’avoir trompé le public et le Congrès concernant les circonstances de l’attaque.
Enfin, M. Obama a apporté un soutien appuyé à l’ancien sénateur républicain Chuck Hagel, donné comme l’un des favoris pour la succession de Leon Panetta à la tête du Pentagone. Toutefois, il a pris soin de préciser qu’il n’avait pas encore fait son choix. L’ex-sénateur du Nebraska, qui a quitté la haute Assemblée en 2008, a été critiqué pour ses positions considérées par certains comme parfois hostiles à Israël et pour des propos sur les homosexuels.
(Source : agences)

 

Pour mémoire:

Une fin d’année sous le signe de l’incertitude

Le président américain Barack Obama a fait monter la tension dans la crise du mur budgétaire en mettant en cause l’intransigeance des républicains, en pleines négociations hier pour éviter in extremis aux États-Unis la cure d’austérité brutale qui les menace dès aujourd’hui à minuit. Dans un entretien à la télévision NBC diffusé hier, M. Obama a assuré que ses adversaires...

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