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Moyen Orient et Monde - syrie

Quand les rebelles déminent pour protéger les réfugiés

Armé d’un détecteur de métaux rudimentaire, l’ingénieur Abou Baeda arpente la frontière syro-turque sans relâche. La mission de ce rebelle : éviter que les mines antipersonnel ne continuent de faire de ravages parmi les Syriens qui fuient les violences.
Samer Mohammad el-Ater a perdu une jambe il y a près de trois mois. Comme beaucoup d’habitants du Nord syrien, il avait trouvé refuge en Turquie pour se protéger des combats. Un jour qu’il traversait clandestinement la frontière dans l’autre sens pour apporter de la nourriture à son village de Khirbet el-Joz dans la province d’Idleb, il a été victime de l’une de ces mines posées, selon les rebelles, par l’armée. « Nous avons passé les barbelés et nous avons marché près de 200 mètres sur une petite route. La météo était mauvaise et il y avait de la boue. Soudain, j’ai ressenti quelque chose et j’ai été projeté en arrière », raconte le jeune homme, qui porte toujours un imposant bandage sur sa jambe, amputée au-dessus du genou. « Quand la mine a explosé, un éclat a touché celui qui marchait derrière moi, il a perdu un œil », ajoute-t-il. Soigné dans un hôpital en Turquie, il est depuis revenu vivre dans son village de Khirbet el-Joz. La zone est désormais contrôlée par les rebelles, et nombre de combattants et d’habitants traversent chaque jour la frontière, clandestinement ou non.

 

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Pour éviter que d’autres civils ne fassent les frais des mines, les rebelles ont donc chargé Abou Baeda, ancien ingénieur militaire qui a déserté l’armée régulière, de parcourir les vergers qui bordent la frontière. Son détecteur est rudimentaire, mais il a déjà permis d’extraire près de 450 mines non explosées. Et il y en a encore beaucoup, dit-il. « Ici, on a une mine prête à exploser. Elle a été déposée au cœur d’une ferme d’oliviers dans la région de Khirbet el-Joz. Quand les réfugiés traversent la frontière, l’explosion leur coupe les jambes », explique Abou Baeda, membre de la brigade rebelle Kaws el-Nasr. D’après Abdelwahed Wahoud, commandant d’une brigade rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL) à Khirbet el-Joz, le régime a miné la frontière pour empêcher les Syriens de se réfugier en Turquie, malgré un conflit qui a déjà fait plus de 45 000 morts en 21 mois. « C’est l’armée de Bachar el-Assad qui a posé ces mines dans ces régions. Ils les ont plantées il y a plus d’un an, le long de la frontière. Certaines ont été posées dans les fermes, d’autres près de la frontière avec la Turquie », explique-t-il.
À chaque fois qu’il trouve une mine, Abou Baeda observe le même rituel : il attache un sac rempli de pierres à une corde et le pose sur l’engin pour le faire exploser. Mais les rebelles ne font exploser que les mines qu’ils ne peuvent pas déplacer et récupérer. Des centaines d’autres sont stockées dans une ancienne usine, où elles ne peuvent plus blesser les habitants.
(Source : AFP)

 

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