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Moyen Orient et Monde - Égypte

Morsi demande à l’armée d’assurer la sécurité

Le président a annulé des hausses de taxes sur des produits de base et de grande consommation, quelques heures après les avoir décidées.

Un char de l’armée déployé aux abords du palais présidentiel au Caire. Des manifestations massives de pro et anti-Morsi sont prévues aujourd’hui dans la capitale égyptienne: Gianluigi Guercia/AFP

Le président égyptien Mohammad Morsi a chargé l’armée d’assurer la sécurité jusqu’aux résultats du référendum constitutionnel de samedi, au centre d’une grave crise politique et d’appels à manifester aujourd’hui qui font planer la menace de nouvelles violences. Par ce décret qui a pris effet hier, l’armée retrouve aussi le pouvoir d’arrêter des civils, un droit très décrié pendant la période où les militaires ont dirigé le pays, de la chute de Hosni Moubarak en février 2011 à l’élection de M. Morsi en juin 2012. Le chef de l’État a demandé à l’armée « d’appuyer les services de police et de coopérer avec elle » jusqu’aux résultats du référendum. « Les officiers et sous-officiers des forces armées participant aux missions de préservation de la sécurité et de protection des installations vitales de l’État (...) ont tous les pouvoirs d’arrestation judiciaire », selon le décret.
Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a dénoncé le texte, disant y voir une « faille dangereuse qui pourrait bien se traduire par des procès de civils devant des tribunaux militaires ».
Signe supplémentaire d’un climat politique et social tendu, M. Morsi a dans la nuit suspendu des hausses de taxes sur des produits de base (acier, ciment) et de grande consommation (cigarettes, sodas notamment), en attendant la conclusion d’un « dialogue » sur leurs effets pour la population. Le parti des Frères musulmans, Liberté et Justice (PLJ), dont est issu M. Morsi, avait publié dans la nuit un communiqué rejetant ces hausses susceptibles « d’alourdir le fardeau des plus pauvres ».
Après plus de deux semaines d’une crise marquée par de nombreuses manifestations parfois meurtrières, les deux camps appellent à de nouveaux rassemblements rivaux aujourd’hui dans le pays. Des affrontements entre militants des deux bords mercredi soir dernier près du palais présidentiel au Caire avaient fait sept morts et des centaines de blessés. L’armée a déployé des chars et des soldats pour protéger les abords de la présidence, dans le quartier d’Héliopolis. Hier soir, une grosse centaine d’opposants manifestaient dans le calme devant le bâtiment. L’armée égyptienne, toujours influente après l’élection de M. Morsi, premier président civil du pays, a appelé samedi au « dialogue », ajoutant qu’elle ne permettrait pas que le pays connaisse un « désastre ».
M. Morsi a cherché à calmer les critiques en décidant samedi soir l’annulation d’un décret du 22 novembre qui lui accordait de quasi-pleins pouvoirs en plaçant ses décisions au-dessus de tout contrôle judiciaire. Mais il a maintenu néanmoins au 15 décembre le référendum sur un projet de Constitution qui provoque la colère de l’opposition libérale et de gauche, ainsi que des milieux laïques et des Églises chrétiennes. L’opposition estime que le texte ouvre la voie à une extension de l’application de la loi islamique (charia) et offre peu de garanties pour les libertés.
« C’est vrai, la Constitution est ambiguë », a déclaré dimanche soir le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans l’émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. L’un des articles « peut permettre une “confessionnalisation” beaucoup plus poussée du régime et (il y a) toute une série de dispositions qui, si elles étaient assorties de lois liberticides, pourraient être dangereuses », a-t-il ajouté.
Le président américain Barack Obama et l’Union européenne ont exprimé leur inquiétude ces derniers jours face à la situation en Égypte et appelé le pays à poursuivre la démocratisation engagée après la chute de Hosni Moubarak.

(Source : AFP)
Le président égyptien Mohammad Morsi a chargé l’armée d’assurer la sécurité jusqu’aux résultats du référendum constitutionnel de samedi, au centre d’une grave crise politique et d’appels à manifester aujourd’hui qui font planer la menace de nouvelles violences. Par ce décret qui a pris effet hier, l’armée retrouve aussi le pouvoir d’arrêter des civils, un droit très...

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