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Moyen Orient et Monde - Sommet

Le changement climatique, un lourd tribut pour le monde arabe

La Banque mondiale a publié un rapport en marge de la conférence de Doha.

Un manifestant appelle le monde arabe à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, lors d'une marche organisée à Doha, en marge d'un sommet sur le changement climatique, le 1er décembre 2012. AFP/AL-WATAN DOHA/KARIM JAAFAR

Les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord seront particulièrement affectés par le réchauffement climatique, la hausse des températures et la sécheresse accrue ayant des répercussions dévastatrices, de l’agriculture au tourisme, a averti hier la Banque mondiale. Si la tendance actuelle se poursuit, les températures moyennes dans les pays arabes devraient augmenter de 3 °C d’ici à 2050, la température nocturne augmentant de 6 °C, selon un rapport publié en marge de la conférence de l’ONU sur la lutte contre le changement climatique à Doha.


« Le climat des pays arabes va connaître des extrêmes de température sans précédent », avertit le rapport. Les pluies dans la région, qui dispose des plus basses quantités au monde d’eau douce, devraient être de plus en plus aléatoires et les crues éclair plus fréquentes. « L’eau sera moins disponible et avec la croissance de la population, cette région déjà pauvre en eau pourrait ne pas avoir les ressources suffisantes pour irriguer les récoltes, soutenir l’industrie et fournir l’eau potable », ajoute la Banque mondiale. L’eau issue des précipitations devrait diminuer de 10 % d’ici à 2050, alors que la demande en eau, potable ou pas, devrait croître de 60 % sur cette période. Selon le rapport, « le changement menacera les piliers essentiels du développement ».

 

(Lire aussi : Fonte de la banquise, chaleur, froid... 2012, année des records)


Le changement climatique a déjà affecté ou devrait bientôt affecter la plupart des 340 millions d’habitants du monde arabe, mais les 100 millions les plus pauvres seront les plus durement touchés. Le réchauffement affectera les moyens de subsistance, provoquant une baisse des revenus des ménages d’environ 7 % en Syrie et en Tunisie et 24 % au Yémen.


Outre la rareté de l’eau et un thermomètre qui bat des records, les agriculteurs seront confrontés à de nouveaux insectes ravageurs et une baisse de la fertilité du sol. La production agricole devrait croître moins rapidement au cours des prochaines décennies et commencer à baisser vers 2050. « C’est un phénomène alarmant car près de la moitié de la population dans le monde arabe vit dans les zones rurales, et 40 % des emplois sont liés à l’agriculture », souligne le rapport.


Le tourisme, qui rapporte environ 50 milliards de dollars aux pays arabes aujourd’hui, devrait également souffrir lorsque les touristes préféreront des climats plus modérés. Ce secteur représente près de 3 % du PIB des pays arabes et emploie 6 % de la population active. « Les récifs coralliens de la mer Rouge et plusieurs monuments historiques dans la région sont menacés par le changement climatique », affirme le rapport.
La hausse des températures devrait également poser des problèmes sanitaires, des maladies comme le paludisme et la dengue atteignant de nouvelles régions. La Banque mondiale appelle à une action urgente pour s’assurer que les plans d’adaptation aux changements climatiques soient intégrés dans les politiques nationales. « Le climat devenant plus extrême, ses répercussions sur la vie et le bien-être des gens le seront aussi », a averti Inger Andersen, vice-président pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) de la BM. « Il est temps de prendre des mesures au double niveau national et régional », a-t-il ajouté.
Les gouvernements doivent recueillir des données sur le climat, promouvoir une gestion plus efficace des terres agricoles, financer la recherche sur les cultures résistantes à la sécheresse et investir dans les usines de traitement des eaux usées, précise le rapport.

 

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