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Moyen Orient et Monde - Bande de Gaza

Israël a asséné des coups au Hamas, mais ne l’a pas mis K-O

Israël et le Hamas affirment tous deux être sortis vainqueurs de leur dernier round de violence à Gaza. Mais les experts doutent qu’Israël puisse emporter une victoire décisive sans une réoccupation de Gaza, dont il ne veut pas.
« Il n’est pas impossible pour un État de vaincre une telle organisation (de guérilla), mais pour cela, il faut que la bataille soit livrée sur son propre territoire », estime Shlomo Brom, ancien patron des affaires stratégiques de l’armée israélienne, aujourd’hui professeur à l’Université de Tel-Aviv. « Je ne pense pas qu’il y ait de précédent d’une victoire sur une organisation qui opère à partir d’un territoire qui n’est pas le vôtre », souligne M. Brom. Or le Hamas contrôle sans partage la bande de Gaza depuis juin 2007, dont il a chassé son rival nationaliste, le Fateh, soldant une épreuve de force larvée depuis sa victoire aux élections législatives palestiniennes de 2006. « À long terme, un conflit entre deux sociétés ou deux peuples ne peut être résolu uniquement par des moyens militaires, en annihilant physiquement l’adversaire », poursuit Shlomo Brom.


À la tête d’une armée bien entraînée, dotée des technologies les plus avancées, Israël n’aurait pas de mal à reconquérir la bande de Gaza, qu’il a évacuée en 2005, tout en continuant à en contrôler la quasi-totalité des frontières et l’espace aérien, mais à un coût militaire et politique jugé exorbitant. « Peut-on reprendre Gaza au Hamas ? Oui, sans aucun doute, si nous voulons le faire, nous le pouvons », a répondu Dan Meridor, vice-Premier ministre israélien chargé des services de renseignements, à un journaliste. « Après, il faudrait se demander ce que nous ferions une fois là-bas. Cette fois-ci, nous avons décidé que cela n’était pas notre objectif et nous espérons ne pas avoir à en arriver là », a-t-il souligné. « Nous n’avons jamais dit que nous allions gagner la guerre contre le Hamas. Nous voulions les pousser à se demander si (leur combat) en valait la peine », a expliqué M. Meridor. « C’est un objectif limité, et je pense qu’il a été rempli », a insisté le ministre.


Au moment du lancement de l’opération « Pilier de défense » le 14 novembre, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a fixé quatre objectifs principaux : rétablir la capacité de dissuasion d’Israël, affaiblir les capacités des groupes armés de Gaza à tirer des roquettes, infliger « un coup cinglant au Hamas et aux autres organisations terroristes », et protéger la population du sud d’Israël. Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu mercredi soir, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a affirmé qu’Israël avait « échoué dans tous ses objectifs ». « Les sionistes ont été obligés de se soumettre aux conditions de la résistance », a-t-il estimé. Avant même l’annonce officielle du cessez-le-feu, le spécialiste des questions de défense du quotidien israélien Yediot Aharonot, Alex Fishman, lui donnait raison, concluant à « une victoire du Hamas » dans cette confrontation dont Israël a pris l’initiative en assassinant le chef militaire du mouvement islamiste, Ahmad Jaabari. « Malgré des informations qui assurent le contraire depuis quelques jours, écrivait-il, l’appareil de sécurité n’a pas réussi à atteindre d’importants agents terroristes, ou en tout cas certainement pas dans les proportions qui auraient réellement fait mal à l’adversaire. »


Sur le terrain à Gaza, un Palestinien, Anouar Abdelhadi Qdeih (20 ans), a été tué hier par l’armée israélienne près de la frontière, premier véritable test pour la trêve. Dix-neuf autres Palestiniens ont été blessés par les tirs des soldats israéliens sur un groupe d’agriculteurs dans le village de Khouzaa, à l’est de Khan Younès. Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé « une première violation israélienne », précisant que l’Égypte, médiateur de l’accord, en serait saisie. Jeudi, six Palestiniens avaient déjà été blessés dans des incidents à la frontière.
Et en Cisjordanie, l’armée israélienne poursuivait ses arrestations à la suite de manifestations, parfois violentes, de solidarité avec la bande de Gaza. Hier, elle a arrêté 28 Palestiniens, dont cinq députés du Hamas, après 55 autres la veille.

 

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commentaires (5)

PAR K-O A CHAQUE FOIS !

ANATOLE VASILIS

12 h 16, le 25 novembre 2012

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Commentaires (5)

  • PAR K-O A CHAQUE FOIS !

    ANATOLE VASILIS

    12 h 16, le 25 novembre 2012

  • Le Hamas c'est comme le Hommos, Netanyahu, à force d'en manger, pète... des roquettes téléguidées ! Et la Victoire, est au HOMMOS, bien sûr...

    SAKR LEBNAN

    11 h 01, le 25 novembre 2012

  • K-O pour bientôt.

    ANATOLE VASILIS

    02 h 27, le 25 novembre 2012

  • Les paroles ne paient pas de douane !

    SAKR LEBNAN

    10 h 00, le 24 novembre 2012

  • Je préfère cette analyse, même si elle vient du côté barbare et fanatique israélien, aux autres fanatiques qui, poussés par leur susceptibilité exacerbée après avoir vécu l'enfer et des pertes importantes pendant une semaine, revendiquent une victoire écrasante et divine ! Même le barbu enterré "se félicite de la nouvelle victoire contre Israël" ! J'ai vraiment du mal à croire que certains Libanais soi-disant intelligents peuvent encore se laisser berner et embobiner par de tels irresponsables, sources intarissables des plus grosses conneries jamais entendues.

    Robert Malek

    06 h 32, le 24 novembre 2012

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