Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Reportage

Les rebelles syriens achètent des armes aux agents du régime

Des rebelles syriens, à Salaheddine, un quartier de Alep, dans le nord de la Syrie. AFP/PHILIPPE DESMAZES

Bachar el-Assad est leur ennemi juré, mais les rebelles qui cherchent à renverser le président syrien n’hésitent pas à payer cher ses agents pour se procurer des armes et des munitions. Furieux du refus des puissances occidentales de leur fournir les armes lourdes qu’ils réclament à cor et à cri, les nombreux groupes de l’opposition armée expliquent qu’ils n’ont pas vraiment d’autre choix que de remplir les poches de partisans peu scrupuleux de M. Assad. Dans un pays où le service militaire est obligatoire et où des frères se retrouvent dans des camps opposés, parfois contre leur gré dans le cas des soldats, les rebelles assurent qu’il est facile de trouver un « intermédiaire » ou un « vieil ami » pour faciliter les transactions.


« Nous achetons aux espions d’Assad », explique le major Abou Mahar en tirant une bouffée de cigarette dans une salle de gym réquisitionnée comme base par son réseau rebelle à Alep. Selon lui, les 200 combattants qu’il dirige mènent des « missions spéciales » contre les forces d’Assad. Mais comme les autres groupes rebelles, ils disposent seulement de mitraillettes, de roquettes antichars, de fusils de précision, et de bombes et roquettes fabriquées artisanalement. L’homme a fait défection cet été de l’armée de l’air. Et comme d’autres rebelles, il a encore des connaissances dans les forces armées et de sécurité. « Nous (...) achetons auprès d’agents doubles, ils ont besoin d’argent (...) », déclare-t-il. Néanmoins, il reste évasif sur la fréquence et les endroits où ces échanges se déroulent.


Les rebelles ne semblent pas trop perturbés par l’idée de financer des partisans de leur ennemi. « Ils ont déjà pris notre argent durant les 40 dernières années, notre or, nos esprits, où est la différence ? » déclare un membre de l’Armée syrienne libre (ASL). Pour Youssef Aboud, un commandant de la brigade Tawhid de l’ASL, il s’agit d’une question de survie, bien qu’il affirme n’avoir acheté des balles du régime « qu’une ou deux fois ». « Qu’est-ce que je peux faire ? Parfois je n’ai pas assez d’armes ou de balles. Je n’aime pas ça, mais sans ces balles et armes, de nombreux combattants de l’ASL seraient morts », souligne-t-il. Le lieutenant Ahmad Saadeen (24 ans) ne voit pas non plus d’inconvénient à acheter des armes du régime, critiquant vigoureusement le refus occidental de fournir des armes antiaériennes et antichars aux rebelles. « À qui d’autre pouvons-nous les acheter ? » demande-t-il.
Les rebelles prennent aussi des armes sur des soldats tués sur le champ de bataille. D’autres, des militaires ayant fait défection, ont emmené leur arme avec eux.
(Source : AFP)

Bachar el-Assad est leur ennemi juré, mais les rebelles qui cherchent à renverser le président syrien n’hésitent pas à payer cher ses agents pour se procurer des armes et des munitions. Furieux du refus des puissances occidentales de leur fournir les armes lourdes qu’ils réclament à cor et à cri, les nombreux groupes de l’opposition armée expliquent qu’ils n’ont pas vraiment...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut