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Moyen Orient et Monde - Révolte

Clinton appelle à une opposition syrienne élargie qui résiste aux extrémistes

Attentats et raids aériens en série en Syrie ; volonté de créer un gouvernement en exil.

Une fillette, blessée hier lors d’un des nombreux attentats qui ont secoué Damas et sa région, reçoit des soins dans un hôpital de la capitale syrienne. Photo SANA/AFP

Face aux appels persistants de la communauté internationale à unifier les rangs de l’opposition, plus de 150 opposants syriens, dont de nombreux membres du Conseil national syrien (CNS) et des chefs de l’Armée syrienne libre (ASL), ont préconisé la formation rapide d’un gouvernement en exil, lors d’une réunion à Silivri, en Turquie. « La conférence s’est accordée sur la nécessité de mettre de côté nos différences idéologiques et de créer un gouvernement en exil », ont ainsi indiqué dans un communiqué les participants. « Il prendra la forme d’un gouvernement de transition, afin d’obtenir un meilleur soutien politique de la part des pays arabes et de la communauté internationale à notre révolution », poursuit le communiqué. Auparavant en journée, de Zagreb où elle se trouvait, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a affirmé que son pays voulait « aider l’opposition à s’unir fermement pour résister au régime d’Assad », et à s’élargir au-delà du CNS. « Le CNS ne peut plus être vu comme le leader visible de l’opposition. Il peut être une partie de l’opposition, mais l’opposition doit inclure des gens à l’intérieur de la Syrie et d’autres », a-t-elle dit. Les États-Unis veulent voir l’opposition syrienne « résister plus fortement aux efforts des extrémistes pour détourner la révolution » en cours, a-t-elle ajouté. « Il y a des informations inquiétantes sur des extrémistes qui se rendent en Syrie et tentent de détourner à leurs fins ce qui était jusqu’ici une révolution légitime contre un régime oppressif », a-t-elle encore précisé.
Sur le plan diplomatique, le médiateur international Lakhdar Brahimi a déclaré hier à Pékin espérer un « rôle actif de la Chine » pour trouver une solution au conflit. M. Brahimi a été reçu par le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi. Ce dernier a « salué les efforts » du médiateur. « La Chine a joué un rôle important et positif en poussant pour une résolution politique de la question syrienne et nous allons continuer à travailler avec la communauté internationale », a déclaré plus tard Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. M. Brahimi doit revenir au cours du mois de novembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU avec de nouvelles propositions pour amener le président Bachar el-Assad et l’opposition syrienne à la table des négociations.
Sur le terrain, des attentats meurtriers ont frappé hier la région de Damas et l’armée a multiplié ses frappes contre les bastions rebelles, régime et insurgés se disant déterminés à se battre jusqu’au bout.
Au sud-est de Damas, un attentat à la bombe à Sitt Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite, a fait 11 morts et 39 blessés, selon l’agence SANA. Le 14 juin, l’explosion d’une voiture piégée avait endommagé le mausolée de Zeinab, l’un des lieux les plus sacrés de l’islam chiite près de Damas, et fait 14 blessés. Zeinab, fille d’Ali et petite-fille du prophète Mohammad, y est enterrée. L’agence SANA a fait en outre état du « tir par des terroristes d’un obus de mortier contre un immeuble résidentiel à Sitt Zeinab, qui a causé des morts et des blessés ». Elle n’a pas donné de bilan précis. Au sud-ouest de la capitale, un attentat à la voiture piégée a secoué la localité de Maadamiyat tuant une personne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « De nombreuses ambulances se sont dirigées vers le lieu de l’attentat et il y a eu ensuite de très violents combats », a assuré un habitant. Et dans la nuit, des activistes ont rapporté qu’une violente explosion a secoué le quartier al-Tadamon à Damas. À son tour, l’aviation syrienne a bombardé la banlieue est de la capitale, où les rebelles sont solidement retranchés, au lendemain du premier raid d’un chasseur-bombardier sur Damas même, selon l’OSDH. Des avions de combat ont aussi largué leurs bombes dans la province d’Idleb, sur les localités de Deir Charqi, Maar Chemcha et Maaret al-Noomane, un ville stratégique située sur l’autoroute reliant Damas à Alep.
À Alep, les rebelles ont pris position dans des usines et des bâtiments à Leiramoun, un quartier du nord-ouest, selon un industriel. En outre, les familles du quartier limitrophe de Khalidiyé, tenu par l’armée, ont pris la fuite à l’approche des combats, a indiqué un autre habitant. Dans l’est du pays, des combattants du Front al-Nosra sont engagés dans une bataille à Deir ez-Zor, où l’armée tente de reprendre des quartiers rebelles et l’aviation a bombardé la ville de Mohassen, qui est selon l’Observatoire une importante place forte des rebelles.
Les violences ont encore fait hier, selon un bilan provisoire de l’OSDH, 102 morts : 30 civils, 43 soldats et 29 rebelles. Selon d’autres sources, 113 personnes au moins auraient péri hier. Plus de 36 000 personnes ont péri dans le conflit déclenché à la mi-mars 2011 par la répression brutale du mouvement de contestation populaire, a également indiqué l’OSDH. La répression a militarisé la révolte et les violences ont dévasté le pays, poussant à la fuite des centaines de milliers de Syriens.
Enfin, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a demandé à Berlin l’aide de l’Allemagne pour faire face au flot de réfugiés syriens, dont 105 000 se trouvent sur son territoire.

(Sources : agences et rédaction)
Face aux appels persistants de la communauté internationale à unifier les rangs de l’opposition, plus de 150 opposants syriens, dont de nombreux membres du Conseil national syrien (CNS) et des chefs de l’Armée syrienne libre (ASL), ont préconisé la formation rapide d’un gouvernement en exil, lors d’une réunion à Silivri, en Turquie. « La conférence s’est accordée sur la...

commentaires (2)

Et quand l'opposition syrienne est infiltrée par les extrémistes à cause du pourrissement de la situation par le boucher, comment on fait ?

Robert Malek

13 h 50, le 01 novembre 2012

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Commentaires (2)

  • Et quand l'opposition syrienne est infiltrée par les extrémistes à cause du pourrissement de la situation par le boucher, comment on fait ?

    Robert Malek

    13 h 50, le 01 novembre 2012

  • Durant vingt mois de soulèvement contre la dictature tyrannique de Damas et malgré tous les avertissements, Washington se fige dans la brillante sottise de ne pas fournir une aide adéquate à l'opposition syrienne. Il en résulte l'infiltration, de plus en plus ample, des "extrémistes". Alors maintenant Washington réclame de l'opposition syrienne un barrage aux extrémistes". Peut-il y avoir une politique plus sotte ?

    Halim Abou Chacra

    04 h 35, le 01 novembre 2012

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