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Moyen Orient et Monde - Société

Une majorité de musulmans de France préfèrent inhumer leurs défunts à l’étranger

Face au manque de carrés confessionnels et à l’interdiction de la crémation par l’islam, des milliers de musulmans morts en France sont inhumés chaque année dans leur pays d’origine.
Selon le ministère français de l’Intérieur, entre 75 et 80 % des musulmans morts en France sont de fait rapatriés dans le pays d’origine de leur famille pour y être inhumés. Un chiffre « en diminution douce mais constante », a toutefois noté la même source. En 2011, plus de 2 300 défunts ont été rapatriés de la France vers le Maroc, et plusieurs centaines d’autres vers la Tunisie et vers l’Algérie, ont indiqué les consulats respectifs de ces pays.
Pour Yassine Chaïb, auteur de L’émigré et la mort, le choix du rapatriement est un « choix par défaut », en raison notamment du manque de carrés musulmans en France, pays de tradition laïque. Historiquement, le cimetière de Bobigny, dans la banlieue parisienne, a été le premier cimetière musulman, créé sous statut privé dans les années 1930. En février 2012, un cimetière musulman municipal a été inauguré à Strasbourg, une ouverture possible car la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ne s’applique pas dans cette région. La France compte au total au moins 200 carrés musulmans, selon une estimation du ministère de l’Intérieur.
D’après l’islam, les défunts doivent être enterrés dans un cimetière où est respecté le rite funéraire qui veut notamment que la tête du mort soit tournée vers La Mecque. Mais même lorsque les familles musulmanes trouvent un lieu où enterrer leurs proches en France, les concessions à durée déterminée qui leur sont proposées leur posent des soucis : « Le côté provisoire insécurise les musulmans. Ils ne veulent pas qu’on vienne déranger la dépouille de leurs défunts », explique Yassine Chaïb.
Dans l’Hexagone, les particuliers peuvent en effet acheter des concessions d’une durée de 10, 30 ou 50 ans. Passé ce laps de temps, les restes du défunt sont incinérés. Or l’islam bannit la crémation. Reste l’option d’une concession perpétuelle, possible dans certaines communes mais qui s’avère coûteuse, plus de 3 000 euros au cimetière parisien de Thiais, par exemple.

 « Intégration ultime »
Face à ces considérations, le rapatriement apparaît pour beaucoup comme une solution moins coûteuse et plus simple. « L’inhumation en France reste plus chère que le rapatriement », assure ainsi Slim Ameur, directeur de la société de pompes funèbres La voie éternelle. Il faut quand même compter entre 2 500 et 3 000 euros pour un rapatriement vers le Maghreb. Mais pour les ressortissants tunisiens, ce coût est entièrement pris en charge par les autorités.
Ceux qui choisissent d’être inhumés en France le font aussi pour des raisons symboliques, relève Yassine Chaïb : « On élit une dernière demeure qui correspond à notre identité. » Dans les carrés musulmans des cimetières français, les tombes les plus anciennes se rapprochent de celles du Maghreb, avec une ornementation réduite au strict minimum, et parfois un petit panneau indiquant en arabe le nom et les dates de vie et de mort du défunt. Les tombes les plus récentes sont composées d’une semelle (qui délimite l’emplacement) avec souvent une pierre ornementale ou un monument, des inscriptions en arabe et en français et la présence de fleurs ou de plaques, sur le modèle de sépulture le plus courant dans l’Hexagone.
Une évolution révélatrice, selon Yassine Chaïb : l’enterrement en France constitue « l’ultime geste d’intégration ».
(Source : AFP)
Face au manque de carrés confessionnels et à l’interdiction de la crémation par l’islam, des milliers de musulmans morts en France sont inhumés chaque année dans leur pays d’origine.Selon le ministère français de l’Intérieur, entre 75 et 80 % des musulmans morts en France sont de fait rapatriés dans le pays d’origine de leur famille pour y être inhumés. Un chiffre « en...

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Aucun intêret ce genre d'article,vraiment!

GEDEON Christian

07 h 38, le 31 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • Aucun intêret ce genre d'article,vraiment!

    GEDEON Christian

    07 h 38, le 31 octobre 2012

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