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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Assad « n’est plus un président dépendant de son équipe »

Après avoir longtemps fait appliquer ses directives par son entourage, le président syrien Bachar el-Assad mène désormais au quotidien et en première ligne la lutte contre les insurgés. Sa transformation en chef de guerre date de l’attentat du 18 juillet contre le siège de la Sécurité nationale, au cours duquel plusieurs membres du « premier cercle », dont son beau-frère, le ministre de la Défense et un général avaient péri. Aujourd’hui, la photo de M. Assad en uniforme sur Facebook symbolise le nouveau rôle du président-général en chef. Ceux qui lui ont récemment rendu visite parlent d’un homme déterminé, confiant et combatif, persuadé de sa capacité à l’emporter sur le terrain militaire. La semaine dernière, il était présent à Alep, la deuxième ville du pays, pour diriger au plus près ses troupes.
« Ce n’est plus un président dépendant de son équipe et dirigeant par le truchement de ses conseillers. Il s’agit d’un changement fondamental dans le mode de pensée d’Assad », souligne un homme politique libanais proche du chef d’État syrien. Il est vrai que la donne a aujourd’hui changé. « Personne ne parle plus d’un contrôle total du pays par le régime, mais de la capacité de ce régime à perdurer », ajoute cet homme. Il y a peu, on se demandait chaque matin quelle serait la prochaine défection, note ce politicien. Mais cela fait quelque temps aujourd’hui qu’un responsable militaire de premier plan n’a pas rejoint les rangs des insurgés.
Submergés par la supériorité militaire de l’ennemi, les insurgés ont perdu bon nombre des bases conquises dans la banlieue de Damas et ailleurs. Par défaut, ils optent aujourd’hui pour les attentats-suicide et les opérations coups de poing. Soutenu encore fermement par Moscou et Téhéran, le gouvernement concentre quant à lui ses efforts sur quelques zones-clés : Damas, Alep ainsi que les principaux axes routiers.
Pour d’autres observateurs, M. Assad se leurre s’il pense pouvoir l’emporter. « Le problème avec ce régime, c’est qu’il vit dans son propre monde. Il est clair que le peuple rejette la version du régime : un État laïc attaqué par des extrémistes, une bataille entre le bien et le mal pour laquelle on rendra un jour justice à Bachar », estime un diplomate occidental. « Bachar n’est pas la victime, il est la cause de la violence », ajoute-t-il.
Un dirigeant d’un pays arabe pense que le problème va bien au-delà de la personnalité du président syrien. « Tout le monde se focalise sur le fait de savoir si Bachar est président ou pas, s’il va partir ou pas. Je crains que la question soit beaucoup plus vaste que cela », dit-il. « Le problème, c’est de savoir comment la Syrie va survivre, comment une nouvelle Syrie va pouvoir accoucher de cela », juge-t-il.
Les divisions de l’opposition, son incapacité à se regrouper sous un commandement unique ont contribué au maintien de M. Assad au pouvoir. De l’aveu même de certains rebelles, des affrontements armés ont eu lieu entre les différentes factions, libéraux modérés ou extrémistes religieux. Leurs désaccords s’affichent ouvertement chaque jour au travers des insultes échangées sur les sites Internet islamistes. « L’opposition doit grandir en maturité, être plus cohérente et cesser de se satisfaire de la litanie : Bachar doit partir, Bachar doit partir. Elle doit passer à autre chose et penser à s’unir », suggère le dirigeant arabe.
Malgré tout, les pays ayant clairement affiché leur opposition à Bachar el-Assad demeurent convaincus que l’homme tombera un jour ou l’autre. « Il y aura un événement quelconque qui provoquera la fin du régime : la chute de Damas, un coup d’État ou autre chose. Je ne sais pas quand interviendra le facteur déclenchant, mais le régime tombera », prédit le diplomate occidental.

©Reuters
Après avoir longtemps fait appliquer ses directives par son entourage, le président syrien Bachar el-Assad mène désormais au quotidien et en première ligne la lutte contre les insurgés. Sa transformation en chef de guerre date de l’attentat du 18 juillet contre le siège de la Sécurité nationale, au cours duquel plusieurs membres du « premier cercle », dont son beau-frère, le...

commentaires (1)

Assad devient un "président général en chef" bien belliqueux et résolu. Il y a de quoi : c'est notre général des généraux du Liban et de tout l'Orient qui est son conseiller sur le "nettoyage" de la Syrie (du peuple syrien terroriste).

Halim Abou Chacra

13 h 45, le 12 octobre 2012

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Commentaires (1)

  • Assad devient un "président général en chef" bien belliqueux et résolu. Il y a de quoi : c'est notre général des généraux du Liban et de tout l'Orient qui est son conseiller sur le "nettoyage" de la Syrie (du peuple syrien terroriste).

    Halim Abou Chacra

    13 h 45, le 12 octobre 2012

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