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Moyen Orient et Monde - Révolte

Le vieux Alep en feu, attentat-suicide à Qamichli

Les combats toujours aussi violents font au moins 120 morts ; Morsi soutient le combat pour renverser Assad.

Le vieux marché d’Alep, qui regroupe un réseau d’allées cintrées en pierres pavées et de façades sculptées dans du bois, était l’une des principales attractions touristiques de la ville.

Une grande partie des souks couverts d’Alep, les plus grands au monde et classés au patrimoine mondial de l’Unesco, est partie en fumée dans les combats qui ont opposé ce week-end les forces gouvernementales aux rebelles. Le vieux marché, dont l’histoire remonte au XIVe siècle, avait réussi à échapper aux précédentes attaques, mais ses échoppes ont pris feu samedi matin lors de combats.


Les flammes se sont propagées rapidement, en partie parce que de nombreuses échoppes, serrées contre les voûtes du vieux souk, renferment de précieuses étoffes. Au moins 1 500 boutiques ont pris feu et continuent encore de brûler. « Il n’y a pas que le souk qui brûle, mon cœur aussi brûle », a confié Hashem, un opposant.


Selon l’Unesco, cinq des six sites syriens classés au patrimoine mondial, parmi lesquels figurent les ruines de Palmyre, le Krach des chevaliers et plusieurs quartiers du vieux Damas, ont été endommagés par les affrontements.

 

(Voir aussi, le reportage et diaporama : A Alep, les commerçants pleurent leur souk détruit par les flammes)

 

Les circonstances de l’incendie du vieux souk d’Alep n’ont pas encore été élucidées. Les activistes de l’opposition accusent les forces gouvernementales d’avoir utilisé des balles incendiaires pour attaquer les rebelles qui avaient pris position dans le marché après avoir lancé une nouvelle offensive contre la ville jeudi. « Les combattants (rebelles) ont tenté d’éteindre le feu mais ils ont échoué à cause des tirs de tireurs embusqués », a déclaré un activiste.

Colère
Le vieux marché d’Alep, qui regroupe un réseau d’allées cintrées en pierres pavées et de façades sculptées dans du bois, était l’une des principales attractions touristiques de la ville, après avoir longtemps été un important centre de commerce sur la « route de la soie » venant de Chine. Les activistes ont dit être en train d’évaluer l’étendue des dégâts, alors que les réparations sont déjà estimées à plusieurs millions de dollars.

 

(Pour mémoire : A Alep, le patrimoine oublié)


Certains membres de l’opposition ont exprimé en privé leur colère envers leurs propres combattants, leur reprochant d’avoir pris position dans la vieille ville. « Nous savons tous que c’est un régime criminel et qu’il fera n’importe quoi », a déclaré un rebelle sous couvert d’anonymat. « C’est pourquoi les combattants n’avaient rien à faire dans le souk. Pourquoi sont-ils allés là-bas ? » D’autres ont en revanche défendu leur comportement. « Le feu a pris jusqu’à la mosquée des Omeyyades, les combattants ont réussi à le maîtriser », a dit Yasser, un autre activiste. « À ceux qui demandent pourquoi ils se trouvaient dans la vieille ville, nous répondons que nous sommes seulement entrés pour la libérer. »

 

Les rebelles ont par ailleurs rapporté avoir participé à de violents affrontements hier et avoir attaqué la base aérienne militaire de Neirab. Ils ont fait état de combats à Radoub, dans l’est de la ville.


Qamichli
Un attentat-suicide meurtrier à la voiture piégée a par ailleurs frappé hier pour la première fois en 18 mois de conflit une ville à majorité kurde, Qamichli. L’attentat a fait au moins 4 morts et plusieurs blessés selon la télévision d’État syrienne, qui n’a pas précisé la cible de l’attaque. Le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a fait état d’un bilan d’au moins 8 morts et plus de 15 blessés parmi les forces de l’ordre, ajoutant qu’il s’agissait du premier attentat de ce genre dans cette ville. Les comités locaux de coordination (LCC), un groupe formé de militants antirégime, ont évoqué de leur côté une « énorme explosion » et un incendie « dans un complexe de la Sécurité ». Cette ville est habitée en grande majorité par des Kurdes qui se sont prudemment engagés dans la révolte contre Damas, cherchant surtout à tenir leur région à l’abri des violences. Selon M. Abdel Rahmane, l’armée s’est retirée il y a plusieurs mois des régions kurdes du Nord et le bâtiment visé par l’attentat est le siège principal de la Sécurité pour l’ensemble de la zone kurde. L’ASL n’est pas présente dans cette région qui ne compte que quelques groupes rebelles autonomes. Une vidéo postée sur YouTube par des militants montre un épais nuage de fumée s’échappant des bâtiments de la ville. Les habitants ont été effrayés par la puissance de la déflagration. « J’ai parlé avec ma famille qui habite à trois kilomètres du lieu de l’attentat, ils étaient terrifiés », a déclaré Massoud Akko, militant kurde en exil.


Les violences ont aussi touché les provinces de Deraa, Idleb, Hama et Deir ez-Zor, cibles de bombardements intensifs de l’armée contre les rebelles. À l’ouest de Damas, neuf soldats ont par ailleurs été tués dans une attaque rebelle contre un barrage militaire.


Dans la capitale même, les corps de huit hommes qui avaient disparu lors d’une opération de l’armée ont été retrouvés près de l’hôpital militaire Techrine, dans le quartier de Barzé.
Selon la chaîne satellitaire al-Arabiya, au moins 120 personnes ont été tuées hier.

Morsi
Alors qu’aucune issue au conflit n’est en vue en raison des divisions de la communauté internationale, le représentant à Damas de l’émissaire international Lakhdar Brahimi, Mokhtar Lamani, a selon l’ONU rencontré le colonel Qassem Saadeddine, porte-parole en Syrie de l’ASL, dans la province de Homs.


Parallèlement, le président égyptien Mohammad Morsi s’est dit partisan d’une solution diplomatique facilitée par la Ligue arabe, les Nations unies et certains autres pays, alors qu’il s’exprimait lors du congrès de l’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, à Ankara. Il a ainsi déclaré que le peuple syrien était « massacré et tué jour et nuit » et qu’il soutenait totalement son combat pour renverser Bachar el-Assad. « Ce régime oppresseur verse le sang de la population et le peuple syrien doit gagner sa pleine liberté », a-t-il martelé.

 

 

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commentaires (6)

"PURS?" Avatars NAZIS, ces "baassyriens Assadiques" !

Antoine-Serge KARAMAOUN

23 h 04, le 01 octobre 2012

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Commentaires (6)

  • "PURS?" Avatars NAZIS, ces "baassyriens Assadiques" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    23 h 04, le 01 octobre 2012

  • Sute de mon message: Là je m'adresse aux conseillers de Aoun et Geagea: Laissez tomber le régime ASSAD pour le premier. Laissez tomber le printemps syrien pour le 2e. Qui vaincra?? Nous verrons. Ce ne sont pas nos oignons. Que le régime soit Baassiste, salafiste ou même taliban ( en syrie) si vous êtes unis, il n'y aura AUCUNE crainte pour nous chrétiens du Liban. Chers conseillers, mettez vos leaders autour d'une table pour parler de la pérénnité du Liban. Pour parler d'élections dans l'intérêt des chrétiens du Liban. Non celui du hezbollah. Pour parler d'une alliance inter-chrétienne. Vous verrez à ce moment les leaders sunnites et chiites courir, accourir, pour prendre "votre bénédiction" pour les réconcilier dans leurs querelles. Pour que nos voix élisent nos représentants. Nos représentants chrétiens soient élus par les chrétiens et non qu'ils dépendent des sunnites et chiites. La syrie future ne sera pas pire que celle d'assad. Elle sera différente mais à notre désavantage si vos leaders s'entêtent. Surtout ce Aoun qui tend la main à l'étranger irano syrien, avant même de la tendre à Bkerké ou aux libanais. Il en va de vos postes, de votre avenir, de celui de vos enfants. Laissez la région à la région, pensez plutôt au Liban à LONG TERME...Non aux élections diverses... Faites de la GRANDE politique. Non celle des quartiers et des ruelles. Merci de votre lecture.

    jean-Pierre EL KHOURY

    09 h 52, le 01 octobre 2012

  • Pareilles catastrophes, perpétrées par un régime contre son pays et ses villes, même les bolchéviques n'en ont pas fait aux pays qu'ils envahissaient. Le barbarisme TOTAL !

    SAKR LEBNAN

    09 h 16, le 01 octobre 2012

  • Dire que je pleure pour la destruction de la syrie? Que je suis triste que leur pseudo économie soit à terre? Qu'alep soit détuite? Damas et les autres villes? NON....Même si je suis triste pour les morts innocents..Oui mais cela s'arrête là...Au fond de moi, malgré moi ( et je sais que cela n'est pas bien, Pardon Mon Dieu) mais un fond de satisfaction, de revanche, de vengeance ( plat qui se mange froid dit on? ) de retour de baton que la syrie connait...Tout ceci oui, je le sens, je le pense et toutes mes prières durant plus de 20 ans, ces années passées hors de mon pays à cause de ASSAD, KISSINGER et la bande. A cause d'eux, nous, libanais avons été éparpillés de par le monde...Donc maintenant que leur pays brule, je vais pleurer? Mais ce pays mérite tout ce qu'il lui arrive. Je l'ai DEJA DIT: Même les rebelles d'aujourd'hui avaient participé à la destruction de notre pays à l'époque main dans la main avec ASSAD. Les brigades du YARMOUK qui combattent ASSAD étaient au liban à l'époque pour détruire notre pays. Donc, arrêtons de pleurnicher sur un pays (entres autres) qui nous a forcé à émigrer et qui a mis le Liban à terre. Merci de publier svp.

    jean-Pierre EL KHOURY

    05 h 09, le 01 octobre 2012

  • Même désastre ! que pendant les années d'occupations du Liban par l'armée syrienne and Co. , bon maintenant, c'est juste un peu mieux depuis qu'ils sont parti....quand l'armée du dictateur criminogène quittera la Syrie ....ça ira beaucoup mieux aussi pour le peuple syrien...

    M.V.

    04 h 51, le 01 octobre 2012

  • Véritable retour de bâton, dû à la façon avec laquelle ils avaient maltraiter Beyrouth en la détruisant et l'incendiant elle aussi en quelques mois.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    23 h 29, le 30 septembre 2012

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