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Moyen Orient et Monde

Zone frontalière avec la Turquie : des gains cruciaux pour l’ASL

En s’emparant mercredi d’un nouveau poste-frontière avec la Turquie, celui de Tall al-Abyad, les rebelles syriens consolident des gains territoriaux cruciaux, adossés à un pays qui les soutient, soulignent des experts. Mais ils approchent aussi dangereusement des régions tenues par les milices kurdes syriennes, ce qui pourrait accroître les tensions entre Kurdes et insurgés de l’Armée syrienne libre (ASL), ajoute l’un d’eux.
« Pour une rébellion, il est fondamental de pouvoir s’adosser à une frontière sûre, un pays allié, afin d’installer des filières d’approvisionnement en hommes, armes et matériel, d’infiltration et d’exfiltration » indique un ancien directeur des services français de renseignements. « Ce fut le cas avec le FLN algérien et la frontière tunisienne », ajoute-t-il, joint au téléphone depuis Antakya. Astreint au devoir de réserve, il demande à rester anonyme. « Plus la zone frontalière amie est étendue, mieux c’est. En termes de stratégie politique, cela leur sert aussi à démontrer qu’ils contrôlent une grande région, qui pourrait préfigurer une zone libérée aux yeux de la communauté internationale. »
Pour Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie au Groupe de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo) à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée à Lyon, cette prise du poste-frontière de Tall al-Abyad « illustre la stratégie de conquête du nord de la Syrie par les rebelles ». Le fait que d’importants renforts n’aient pas été envoyés par Damas, comme le fait que des centaines de kilomètres de la frontière syro-turque échappent désormais au contrôle du régime, « montre que le gouvernement syrien a décidé d’abandonner ces petites garnisons isolées, trop difficiles à défendre et à ravitailler », estime-t-il.
Les deux experts jugent que, face à la multiplication des fronts dans le pays, l’armée syrienne, qui n’est pas sûre de la loyauté de tous ses soldats, notamment sunnites, est contrainte de hiérarchiser ses engagements au sol et n’a plus la capacité de contrer par des déploiements de troupes toutes les offensives rebelles. « L’armée syrienne doit maintenant faire des choix », estime l’ancien responsable des renseignements. L’un des buts de l’ASL serait donc de multiplier les fronts, pour forcer l’armée à étirer excessivement ses lignes ou à abandonner des secteurs entiers. Toutefois, « avec la prise de Tall al-Abyad, l’ASL s’approche dangereusement des régions majoritairement kurdes », explique Fabrice Balanche. « Même si les Kurdes pour l’instant affichent une certaine neutralité et se contentent de contrôler leurs zones, cette avance de l’ASL va augmenter la tension. Il y a déjà eu un affrontement armé, dans lequel l’ASL a perdu des hommes. »
(Source : AFP)
En s’emparant mercredi d’un nouveau poste-frontière avec la Turquie, celui de Tall al-Abyad, les rebelles syriens consolident des gains territoriaux cruciaux, adossés à un pays qui les soutient, soulignent des experts. Mais ils approchent aussi dangereusement des régions tenues par les milices kurdes syriennes, ce qui pourrait accroître les tensions entre Kurdes et insurgés de...

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