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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’ONU renvoie dos à dos gouvernement et rebelles

Les USA demandent une prolongation du mandat de la commission d’enquête indépendante sur les crimes perpétrés par les deux camps.
Le haut-commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU a jugé hier qu’aussi bien le gouvernement du président Bachar el-Assad que les rebelles étaient responsables d’atteintes aux droits de l’homme en Syrie. « L’usage d’armes lourdes par le gouvernement et le pilonnage de zones habitées par les forces loyalistes ont causé un grand nombre de victimes, notamment parmi la population civile, obligé un grand nombre de Syriens à fuir à l’intérieur de leur pays et au-dehors, et engendré une crise humanitaire dévastatrice », a déclaré Navi Pillay devant les 47 États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève. « Je suis également préoccupée par des violations des droits perpétrées par les forces antigouvernementales, notamment des meurtres, des exécutions sommaires et des actes de torture, ainsi que l’usage croissant d’engins explosifs improvisés », a-t-elle ajouté, précisant que l’opposition ne devait pas « se faire d’illusions » quant au fait qu’elle pourrait échapper à des poursuites.
Dans son dernier rapport, publié le 15 août, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU écrivait que les forces loyalistes et milices « chabbiha » avaient commis des crimes de guerre, dont des meurtres de civils et des actes de torture, dans ce qui semblait être une politique dictée par le pouvoir.

Les membres de l’ONU divisés
Les États-Unis ont par ailleurs appelé hier à la prolongation du mandat, qui doit expirer ce mois-ci, de cette commission dirigée par le Brésilien Paulo Pinheiro. La Suisse a de son côté déjà proposé que l’ex-procureure du tribunal international sur l’ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, se joigne à la commission pour la renforcer. « Il incombe au Conseil de faire en sorte que ceux qui commettent semblables violations haineuses des droits de l’homme fassent l’objet d’enquêtes et soient identifiés afin que leurs auteurs puissent rendre des comptes devant la justice », a pour sa part déclaré la représentante américaine, Eileen Chamberlain Donahoe.
Navi Pillay, ancienne magistrate sud-africaine de la Cour pénale internationale, demande régulièrement que le conflit syrien soit renvoyé devant cette juridiction. Pareille requête ne peut être validée que par le Conseil de sécurité de l’ONU. Or, les Nations unies sont divisées sur la question syrienne, la Chine et la Russie étant opposées à toute intervention extérieure et ayant usé de leur droit de veto à plusieurs reprises. Le Conseil des droits de l’homme a déjà voté plusieurs fois la condamnation du gouvernement syrien pour sa répression violente de ce qui était au départ une protestation pacifique. Moscou, Pékin et Cuba ont eux systématiquement exprimé leur opposition contre ces résolutions.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déploré de son côté que les recommandations du Conseil des droits de l’homme n’aient pas été suivies par d’autres instances de l’ONU et a appelé le Conseil à rester vigilant sur le dossier syrien. « Il faut nous assurer que quiconque, quel que soit son camp, se rende coupable de crime de guerre, de crime contre l’humanité ou d’autre violation des droits de l’homme ou droit humanitaire international réponde de ses actes devant la justice », a-t-il déclaré devant le Conseil des droits de l’homme.
Lors des débats ultérieurs, plusieurs pays ont soutenu l’appel du chef de l’ONU, alors que Mme Pillay a redemandé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Dénonçant une fois de plus les « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » en Syrie, elle a par ailleurs demandé « une enquête immédiate et approfondie » sur le massacre de Daraya où plus de 500 corps ont été découverts.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres et proche des rebelles, environ 23 000 personnes sont mortes dans la révolte contre le président Bachar el-Assad depuis mars 2011. En outre, quelque 200 000 Syriens ont trouvé refuge dans les pays avoisinants.
(Source : agences)
Le haut-commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU a jugé hier qu’aussi bien le gouvernement du président Bachar el-Assad que les rebelles étaient responsables d’atteintes aux droits de l’homme en Syrie. « L’usage d’armes lourdes par le gouvernement et le pilonnage de zones habitées par les forces loyalistes ont causé un grand nombre de victimes, notamment parmi la population...

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