Dans son dernier rapport, publié le 15 août, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU écrivait que les forces loyalistes et milices « chabbiha » avaient commis des crimes de guerre, dont des meurtres de civils et des actes de torture, dans ce qui semblait être une politique dictée par le pouvoir.
Les membres de l’ONU divisés
Les États-Unis ont par ailleurs appelé hier à la prolongation du mandat, qui doit expirer ce mois-ci, de cette commission dirigée par le Brésilien Paulo Pinheiro. La Suisse a de son côté déjà proposé que l’ex-procureure du tribunal international sur l’ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, se joigne à la commission pour la renforcer. « Il incombe au Conseil de faire en sorte que ceux qui commettent semblables violations haineuses des droits de l’homme fassent l’objet d’enquêtes et soient identifiés afin que leurs auteurs puissent rendre des comptes devant la justice », a pour sa part déclaré la représentante américaine, Eileen Chamberlain Donahoe.
Navi Pillay, ancienne magistrate sud-africaine de la Cour pénale internationale, demande régulièrement que le conflit syrien soit renvoyé devant cette juridiction. Pareille requête ne peut être validée que par le Conseil de sécurité de l’ONU. Or, les Nations unies sont divisées sur la question syrienne, la Chine et la Russie étant opposées à toute intervention extérieure et ayant usé de leur droit de veto à plusieurs reprises. Le Conseil des droits de l’homme a déjà voté plusieurs fois la condamnation du gouvernement syrien pour sa répression violente de ce qui était au départ une protestation pacifique. Moscou, Pékin et Cuba ont eux systématiquement exprimé leur opposition contre ces résolutions.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a déploré de son côté que les recommandations du Conseil des droits de l’homme n’aient pas été suivies par d’autres instances de l’ONU et a appelé le Conseil à rester vigilant sur le dossier syrien. « Il faut nous assurer que quiconque, quel que soit son camp, se rende coupable de crime de guerre, de crime contre l’humanité ou d’autre violation des droits de l’homme ou droit humanitaire international réponde de ses actes devant la justice », a-t-il déclaré devant le Conseil des droits de l’homme.
Lors des débats ultérieurs, plusieurs pays ont soutenu l’appel du chef de l’ONU, alors que Mme Pillay a redemandé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Dénonçant une fois de plus les « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » en Syrie, elle a par ailleurs demandé « une enquête immédiate et approfondie » sur le massacre de Daraya où plus de 500 corps ont été découverts.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres et proche des rebelles, environ 23 000 personnes sont mortes dans la révolte contre le président Bachar el-Assad depuis mars 2011. En outre, quelque 200 000 Syriens ont trouvé refuge dans les pays avoisinants.
(Source : agences)
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