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Moyen Orient et Monde - Maroc

Des voix s’élèvent contre la cérémonie d’allégeance au roi

Appelée Beyâa, la cérémonie d’allégeance au roi du Maroc se déroule chaque 30 juillet, date à laquelle Mohammad VI a succédé en 1999 à son père Hassan II. Comme de coutume, le roi a paradé en tenue d’apparat sur un cheval noir protégé d’une ombrelle. Azzouz Boukallouch/AFP

La cérémonie d’allégeance au roi du Maroc, qui commémore l’accession au trône de Mohammad VI, s’est déroulée cette année pour la première fois en présence de ministres islamistes, mais des voix diverses se sont élevées de manière plus explicite pour la critiquer. Appelée Beyâa, elle se déroule chaque 30 juillet, date à laquelle Mohammad VI a succédé en 1999 à son père Hassan II. Cette année, en raison du ramadan, elle ne s’est toutefois tenue que mardi dernier, dans la grande cour du palais royal de Rabat, en présence d’un millier de notables, d’élus et de membres du gouvernement islamiste issu des législatives de 2011 remportées par le Parti justice et développement (PJD). Comme de coutume, les dignitaires se sont prosternés, par groupes successifs, face au roi, en tenue d’apparat sur un cheval noir protégé d’une ombrelle.
Dans une réaction officielle, le ministre des Affaires islamiques, Ahmad Taoufiq – qui n’est pas membre du PJD –, a justifié cet acte d’allégeance à l’égard du roi, « commandeur des croyants ». Il s’agit d’un « renouvellement de la part des Marocains de l’allégeance au roi au titre du contrat politique et religieux global », a-t-il affirmé. « L’État, qui a été instauré par le Prophète (Mohammad), est basé sur l’acte d’allégeance qui s’est déroulé sous l’arbre », a-t-il précisé.
Mais cette déclaration est intervenue après une rare série de critiques à l’encontre de la cérémonie, organisée pour la première fois en 1934 en guise de protestation contre la colonisation française du Maroc. Initialement, elle ne se déroulait qu’au moment de l’intronisation du nouveau roi, mais a été annualisée en 1962 par Hassan II. Cette année, la décision de son report avait été interprétée par des médias marocains comme un prélude à la suppression de la cérémonie, avant que les autorités ne signalent qu’il était dû au ramadan.
Mercredi, quelques dizaines de personnes ont manifesté devant le Parlement à Rabat pour appeler à sa suppression, avant d’être dispersées brutalement par les forces de l’ordre. Un « manifeste de la dignité » a par ailleurs été signé par une centaine de personnes, appartenant à des ONG et au mouvement contestataire du 20-Février, initié dans le sillage du printemps arabe. En outre, des hommes politiques de gauche et du PJD sont également signataires. Peu avant les élections de novembre 2011, marquées par la nette victoire des islamistes modérés, le futur Premier ministre, Abdelilah Benkirane, avait lui-même pris position, estimant que « certains aspects » de la cérémonie devaient « être révisés pour se conformer à la modernité ». « On est au XXIe siècle », avait-il ajouté. Un responsable du PJD, Abdelali Hamiddine, juge, lui, que la cérémonie d’allégeance « n’est pas nécessaire chaque année », avant d’ajouter : « Nous devons abandonner ces rituels humiliants pour la dignité humaine. C’est en contradiction avec la modernité politique. » « Le respect dû au roi n’a rien à voir avec la prosternation et l’humiliation », souligne encore M. Hamiddine.
© AFP
La cérémonie d’allégeance au roi du Maroc, qui commémore l’accession au trône de Mohammad VI, s’est déroulée cette année pour la première fois en présence de ministres islamistes, mais des voix diverses se sont élevées de manière plus explicite pour la critiquer. Appelée Beyâa, elle se déroule chaque 30 juillet, date à laquelle Mohammad VI a succédé en 1999 à son père...

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