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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’armée reprend Baba Amr, la résistance continue ; 39 morts hier

Le Conseil de sécurité unanime pour un accès humanitaire.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé à Damas que ses équipes se rendraient aujourd’hui dans le quartier de Baba Amr à Homs avec celles du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) « pour convoyer une aide humanitaire et évacuer les blessés ». À Genève, le CICR a en outre affirmé avoir reçu « des indications positives » de Damas sur son initiative de trêve humanitaire. C’est un « pas dans la bonne direction », ont réagi les États-Unis tout en se disant « méfiants » quant aux promesses du régime syrien.
Face à la dégradation de la situation sur le terrain, le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé unanimement aux autorités syriennes « d’autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin d’être secourues ». Ce communiqué « déplore la situation humanitaire en rapide aggravation », notamment dans les régions où les combats se poursuivent comme Homs, Deraa, Hama et Idlib. Sans doute pour convaincre Russes et Chinois, la déclaration du Conseil fait référence à la nécessité pour « toutes les parties prenantes », pouvoir et opposition, de faire preuve de bonne volonté pour évacuer les blessés. Après avoir lu à la presse cette déclaration, l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, dont le pays assume la présidence tournante du Conseil, a « condamné sans réserve l’offensive totale » contre Homs.

La recommandation de Moscou
Le Conseil des droits de l’homme avait plus tôt adopté une résolution par 37 voix contre trois, Russie, Chine et Cuba, appelant Damas à autoriser un « accès sans entrave » à l’aide humanitaire. Les autorités syriennes se sont quant à elles dit prêtes à discuter d’une visite de la responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Valerie Amos, qui n’avait pas pu se rendre à Damas ces derniers jours. La Russie a recommandé « avec insistance » à Damas de recevoir Mme Amos en signe de « bonne volonté ». « Ce n’est un secret pour personne que nos propositions (concernant la crise syrienne) sont rejetées par l’Occident ou bloquées par l’opposition radicale syrienne sans parler d’unités armées au sein desquelles luttent des combattants d’el-Qaëda et d’autres extrémistes contre les forces gouvernementales », a néanmoins déclaré le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch cité par l’agence de presse ITAR-Tass.
Signalons que l’annonce du CICR intervient quelques heures après la prise de contrôle par l’armée syrienne de tout le quartier rebelle de Baba Amr, selon une source au sein des services de sécurité à Damas. « Les soldats sont en train de distribuer de la nourriture à la population qui était bloquée et d’évacuer les blessés », a assuré cette source, précisant que « les rebelles sont encore dans les quartiers de Hamadiyé et Khaldiyé et que les opérations allaient se poursuivre pour les déloger ».
La neige qui est tombée sur la ville, à 150 km au nord de Damas, a ralenti la progression des soldats d’Assad, mais après le retrait du gros des forces rebelles, les soldats gouvernementaux ont pénétré dans le quartier et ont commencé à pourchasser les insurgés encore présents sur place.
Le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), le colonel Riad el-Assaad, a évoqué de son côté un retrait « tactique » de ses combattants « par souci pour les vies des civils restants. Nous promettons aux révolutionnaires de Syrie de bien nous préparer pour frapper à nouveau ce régime occupant afin de le faire disparaître », ont annoncé de leur côté plusieurs brigades rebelles locales dans un communiqué dénonçant « le terrible silence arabe, islamique et international ».
Le Conseil national syrien (CNS) a quant à lui appelé la communauté internationale à « intervenir immédiatement pour prévenir un éventuel massacre » après la prise de Baba Amr. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une vaste opération de perquisitions et d’arrestations était en cours dans le quartier.

L’armée ouvre le feu à Damas
Selon l’OSDH, les violences ont fait au moins 39 morts hier. À Homs, 17 civils ont été tués dans les combats aux abords de Baba Amr, et quatre autres par des tireurs embusqués dans d’autres quartiers. En outre, trois civils ont été tués dans les provinces de Hama et de Damas. Et huit soldats et sept insoumis ont été tués dans des combats dans une zone frontalière avec le plateay du Golan. À Qousseir, petite ville régulièrement bombardée au sud-ouest de Homs et où tout commençait à manquer (nourriture, carburant, médicaments...), le chef local de la révolte s’est montré pessimiste : « Nous attendons. Nous pensons que l’armée d’Assad viendra ici après en avoir fini avec Homs. »
Les forces de sécurité syriennes ont par ailleurs ouvert le feu sur des manifestants hostiles au président Assad à Damas, blessant cinq jeunes gens. « Nous sommes descendus (dans les rues du quartier de Hajar el-Assouad) pour démontrer que l’occupation de Baba Amr ne mettra pas fin à la révolution en Syrie », a lancé l’un des manifestants, Abou Abdallah, précisant avoir vu « au moins dix policiers armés de pistolets-mitrailleurs AK-47 ».

Berne et Londres ferment leur ambassade
En raison de la dégradation des conditions de sécurité, la Grande-Bretagne a annoncé le retrait de son personnel diplomatique de Syrie et la suspension de l’activité de son ambassade à Damas, ne rompant pas pour autant ses relations diplomatiques. La Suisse a également annoncé la fermeture définitive de son ambassade, trois semaines après l’avoir fermée temporairement.
Par ailleurs, la semaine prochaine à Riyad, les ministres des Affaires étrangères des pays du Golfe vont s’entretenir de la situation en Syrie avec leur homologue russe Sergueï Lavrov.
En attendant, des responsables américains ont déclaré devant le Congrès des États-Unis que le régime de Bachar el-Assad subit une pression « plus forte » qu’il y a encore deux ou trois mois et que sa chute est inévitable. « Cela vient en partie du fait que l’armée (syrienne) rencontre une plus forte opposition. Ils font aussi face à un flot régulier de désertions », a déclaré l’ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, ajoutant que « l’armée, les forces de l’ordre, ont jusqu’ici gardé leur cohésion, mais elles subissent une pression de plus en plus grande ».
(Sources : agences et rédaction)
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé à Damas que ses équipes se rendraient aujourd’hui dans le quartier de Baba Amr à Homs avec celles du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) « pour convoyer une aide humanitaire et évacuer les blessés ». À Genève, le CICR a en outre affirmé avoir reçu « des indications positives » de Damas sur son initiative de trêve...

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