« J’ai reçu des menaces de mort et je possède des dizaines de photos des cadavres de manifestants »

L’observateur algérien démissionnaire Anouar Malek a vertement répliqué aux propos du chef des opérations de la mission arabe en Syrie Mohammad al-Dabi, qui avait assuré que M. Malek était resté à son hôtel et qu’il ne s’était pas déplacé avec ses collègues à Homs.
« Oui, je suis resté à l’hôtel, mais uniquement au cours des quatre derniers jours, parce que des collègues et moi-même étions souffrants à cause du changement de climat. Mais au cours des douze premiers jours, je remplissais ma mission à Homs et Bab Amro. Vous savez, il suffit d’un jour, un seul, pour chacun d’entre nous, pour voir et comprendre ce qui se passe en Syrie », a-t-il déclaré hier, interrogé par la chaîne de télévision al-Arabiya.
« Il existe de nombreuses vidéos sur YouTube et ailleurs où j’apparais aux côtés de M. al-Dabi, et je possède des dizaines de photographies où j’apparais devant des cadavres de manifestants. Je publierai tout cela dans un livre que j’intitulerai : J’étais observateur en Syrie », a-t-il dit, précisant que ce recueil sera disponible dans deux mois.
M. Malek a indiqué en outre avoir reçu « plus de dix menaces de mort en Syrie » après qu’il eut posté sur sa page Facebook des remarques sur ce qu’il avait vu comme assassinat de manifestants et qu’il eut tout raconté aux médias. « Voilà pourquoi ils ont menacé par téléphone de m’égorger ; voilà pourquoi j’ai quitté précipitamment la Syrie en payant moi-même mon billet d’avion », a-t-il expliqué, précisant avoir informé M. al-Dabi de sa maladie et de son souhait de partir. « Il m’y a autorisé, a-t-il dit, précisant qu’il fallait que j’attende trois jours parce que la mission était à court d’argent et ne pouvait directement acheter le billet pour la France. »