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Moyen Orient et Monde - Révolte

La Turquie met en garde contre une « guerre civile et de religions » en Syrie

L’opposition islamiste s’en prend à la Ligue arabe ; au moins 18 morts hier.

Le ministre syrien de la Défense, le général Daoud Rajha, a visité un groupe de navires de guerre russes arrivés la veille dans la base navale de Tartous. Photo AFP

Encore une nouvelle mise en garde d’Ankara à Damas. « La situation qui se développe là-bas (en Syrie) conduit à une guerre civile, une guerre raciale, de religions et de communautés. Cela doit cesser », a lancé hier le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse télévisée. « La Turquie doit jouer un rôle. Une guerre civile qui surviendrait nous mettrait en difficulté... et ferait peser sur nous une menace », a-t-il ajouté, martelant que « la Syrie a un gouvernement qui assassine ses propres citoyens. Personne ne peut approuver (...) les régimes autoritaires ». M. Erdogan a en outre indiqué que son pays avait commencé à appliquer les sanctions contre Damas et que ces dernières seraient renforcées selon l’évolution de la situation.
Auparavant, un porte parole du ministère turc des Affaires étrangères avait indiqué que le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a appelé l’opposition syrienne à continuer sa résistance contre le régime de Damas par des « voies pacifiques », lors d’une rencontre avec une délégation du Conseil national syrien (CNS) comprenant son président, Bourhan Ghalioun.

Le CNS dénonce « un pas en arrière »
D’autre part, la mission arabe continue de décevoir l’opposition syrienne. « Il est clair que la mission des observateurs (arabes) cherche à couvrir les crimes du régime syrien en lui donnant davantage de temps et d’occasions pour tuer notre peuple et briser sa volonté », a ainsi affirmé le porte-parole des Frères musulmans syriens, Zouhair Salem. Ce dernier déplore le fait que la Ligue arabe n’ait pas « mentionné la responsabilité du régime dans la mort de milliers de Syriens, dont des centaines d’enfants ». Le rapport de la mission des observateurs, chargés de veiller à l’application du protocole arabe prévoyant la fin des violences, « met sur un pied d’égalité le bourreau et la victime et fait un parallèle entre la machine à tuer officielle avec les chars et les roquettes et les opérations individuelles d’autodéfense », a-t-il accusé. Le CNS a affirmé de son côté que « le rapport sur le travail des observateurs représent(ait) un pas en arrière dans les efforts de la Ligue et ne reflét(ait) pas la réalité constatée par les observateurs sur le terrain », appelant au transfert du dossier au Conseil de sécurité de l’ONU et à « la création de zones de sécurité et d’exclusion aérienne » afin de protéger les civils. Pour la Commission générale de la révolution syrienne, un groupe chapeautant les militants sur le terrain, le rapport des observateurs est « en deçà des attentes du peuple syrien », et la Ligue arabe « doit annoncer l’échec de son initiative, faute de moyens nécessaires pour arrêter les tueries ». « La présence des observateurs et la manière dont ils s’y prennent sont un service rendu au régime », a renchéri le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. À titre d’exemple, selon lui, hier à Homs deux personnes ont été blessées par des tirs d’un barrage militaire « en présence d’observateurs arabes. Cela constitue une violation claire du protocole et rien n’est fait ».
Malgré ces vives critiques, la France continue de soutenir la mission arabe. « Il est désormais clair que cette mission doit être significativement renforcée à la fois dans ses effectifs et dans sa capacité à évaluer pleinement et partout la réalité de l’application des quatre points du plan de la Ligue arabe, sans que le régime ne puisse l’entraver ou maquiller la situation », a affirmé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.
Le pape Benoît XVI a, de son côté, demandé hier l’ouverture d’« un dialogue fructueux entre les acteurs politiques » de Syrie, « favorisé par la présence d’observateurs indépendants ». Benoît XVI a renouvelé aussi son appel de Noël pour une « rapide fin des effusions de sang » en Syrie.

Discours d’Assad aujourd’hui
Malgré ces vives critiques et pressions, rien n’y fait, la répression se poursuit sur le terrain. Al-Arabiya a ainsi rapporté hier qu’au moins 18 civils ont perdu la vie sous les tirs des forces de sécurité. Près de Damas, les funérailles d’un adolescent de 16 ans et d’un soldat tués par les tirs des forces de sécurité se sont par ailleurs transformées en une manifestation antirégime à Douma à laquelle ont participé près de 20 000 personnes, selon l’OSDH. Al-Jazira a montré de son côté une énorme manifestation dans le quartier de Baba Amro, à Homs, alors que des élèves de Damas ont été dispersés à balles réelles par les forces de sécurité tandis qu’ils effectuaient un sit-in contre le régime.
Face à ces violences, « le président Bachar el-Assad doit prononcer aujourd’hui avant-midi un discours au cours duquel il évoquera les questions internes en Syrie et les développements de la situation dans la région », a rapporté hier soir l’agence de presse officielle SANA. Le régime, par la voix du quotidien Techrine, s’en est par ailleurs pris au chef de la diplomatie du Qatar Hamad ben Jassem al-Thani, qui préside le comité ministériel arabe sur la Syrie, l’accusant d’« inciter à la violence » et de « déployer tous les efforts possibles » pour entraver la mission des observateurs.
Signalons enfin que le ministre syrien de la Défense, le général Daoud Rajha, a visité un groupe de navires de guerre russes arrivés la veille dans la base navale de Tartous, la seule dont la Russie dispose en mer Méditerranée, a rapporté hier SANA. Dans une allocution, le ministre a rendu hommage à la « position respectable et solide de la Russie au côté de la Syrie, qui fait l’objet d’un complot », a ajouté l’agence.

 

(Sources : agences et rédaction)

Encore une nouvelle mise en garde d’Ankara à Damas. « La situation qui se développe là-bas (en Syrie) conduit à une guerre civile, une guerre raciale, de religions et de communautés. Cela doit cesser », a lancé hier le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse télévisée. « La Turquie doit jouer un rôle. Une guerre civile qui surviendrait nous...

commentaires (6)

Pourquoi Christian tu es tellement étonné des propos de M.Assad? Il n'a pas donné ordre d'ouvrir le feu sur son peuple comme son père avant lui qui ne savait pas et n'avait pas donné l'ordre à M.Khadam de bombarder les régions chrétiennes au Liban, de détruire et de mettre notre terre à feu et à sang. C'est pourtant très simple, leurs mensonges, stratagèmes et carnages ne passeront plus, c'est juste une question de temps. Marie José Malha.

Marie Jose Malha

11 h 14, le 10 janvier 2012

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Commentaires (6)

  • Pourquoi Christian tu es tellement étonné des propos de M.Assad? Il n'a pas donné ordre d'ouvrir le feu sur son peuple comme son père avant lui qui ne savait pas et n'avait pas donné l'ordre à M.Khadam de bombarder les régions chrétiennes au Liban, de détruire et de mettre notre terre à feu et à sang. C'est pourtant très simple, leurs mensonges, stratagèmes et carnages ne passeront plus, c'est juste une question de temps. Marie José Malha.

    Marie Jose Malha

    11 h 14, le 10 janvier 2012

  • Qui sème le vent récolte la tempête! Le renard passe passe a chacun a son tour! Tuez vous a répéter Kamel, votre problème c'est qu'en effet vous répétez mais jamais n’écoutez. Ouvrez bien vos grandes oreilles et surtout vos yeux car ce que vous allez voir sera le résultat de la politique moumana3iote qui enfin apportera, après la tempête promise par la Cha2i2a, ses sbires et l'Iran, la PAIX parcequ'ils seront partis!!! The end is near, peace be with you Amen!

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 18, le 10 janvier 2012

  • Waou...M. Assad vient de dire qu'aucun ordre n'a été donné d'ouvrir le feu...j'avoue que j'en reste baba!Soit il vit dans une tour d'ivoire complètement coupé de la réalité,soit il est devenu schizo,soit il ...se fout du monde...soit il ne contrôle rien...c'est invraisemblable...au moment où la Syrie a plus que jamais besoin d'un véritable homme d'état à sa tête,cette déclaration arrive comme un cheveu sur la soupe...nous avons de quoi nous inquiéter...je ne m'attendais pas à çà,je dois dire.

    GEDEON Christian

    05 h 18, le 10 janvier 2012

  • Ou alors cher Xtian, cela peut vouloir dire, arrêtez vos conneries les "opposants", j'y crois plus à votre bonne foi, vous m'avez trop menti, j'abandonne la partie, les russes sont arrivééé ééh, on se calme, la guerre civile c'est pas bon pour nous, et de toute façon on pourra pas déloger Bashar et sa clique, ça se tient Non?

    Jaber Kamel

    05 h 13, le 10 janvier 2012

  • Si Erdogan ne soutenait pas les forces de la dissension, comme il lui est fait obligation par l'otan de le faire, les choses iraient mieux et plus vite.La Syrie de Bashar déclarée moribonde et à 2 doigts de s'éffondrer ça fait bientôt un an semble bien se défendre du complot ourdi par les sio/yanky par bensaoud interposé, les erreurs des comploteurs c'était d'avoir cru qu'on pouvait répéter les scénarios tunisiens, egyptiens ou lybiens, mais il se trouve que la Syrie c'est pas la Lybie et l'Iran c'est pas l'Irak de saddam, on se tue à le rappeler. Le Mufti de la république arabe syrienne vient d'appeler les "opposants/comploteurs" à déposer les armes en présence des dignitaires religieux chrétiens du pays dans la plus grande mosquée de Damas, si ça c'est pas une gifle aux occidentaux qui ne pigent toujours rien à NOTRE MOYEN ORIENT.

    Jaber Kamel

    05 h 04, le 10 janvier 2012

  • Chaque mot a un sens...la guerre civile ferait peser sur nous une menace,a dit Erdogan....dunque,une intervention de notre part serait justifiée,car il ne s'agirait plus de nous mêler d'une affaire interne à la Syrie,mais de défendre la Turquie des menaces...le discours est on ne peut plus clair.C'est cousu de fil blanc!Il est plus que jamais nécessaire que le Sphinx de Damas trouve les ressources,et pas par la violence,nécessaires à stabiliser la situation et à éviter la "guerre civile".C'est dingue les similtudes avec ce que nous avons connu...non?

    GEDEON Christian

    03 h 51, le 10 janvier 2012

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