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Moyen Orient et Monde - Révolte

Damas pourrait accepter des observateurs arabes

Au moins 20 personnes ont été tuées hier ; la Ligue envisagerait de saisir le Conseil de sécurité.
La Syrie pourrait accepter d’ici peu l’envoi d’observateurs, conformément à un plan arabe de sortie de crise que Damas a accepté mais jamais appliqué, continuant sa répression de la contestation en cours depuis plus de neuf mois.
Damas pourrait signer « dans les 24 heures » le protocole de protection des civils, a ainsi déclaré hier à Riyad le ministre omanais des Affaires étrangères Youssef ben Alaoui, membre du comité ministériel arabe chargé de mettre en œuvre ce plan arabe, ajoutant que « nous sommes optimistes ». Le chef du Comité arabe sur la Syrie, le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, a pour sa part « reçu des informations selon lesquelles il (le président syrien Bachar el-Assad) allait signer » ce plan. « Nous verrons si c’est vrai », a-t-il ajouté.
Signalons que cheikh Hamad avait déclaré samedi soir, à l’issue d’une réunion du Comité ministériel sur la Syrie, que la Ligue arabe envisageait de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie en raison du refus par Damas du plan de sortie de crise arabe. « Les ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunissent le 21 décembre vont discuter » de la saisine du Conseil de sécurité, a précisé cheikh Hamad al-Thani. La démarche auprès de l’ONU est destinée à « faire adopter les décisions arabes plutôt que d’autres », a-t-il ajouté, en référence à une proposition de résolution de la Russie, jugée insuffisamment sévère pour Damas par plusieurs pays occidentaux. Cheikh Hamad a justifié cette démarche par ce qu’il a qualifié de « tergiversations de la Syrie », soulignant qu’en l’« état actuel, il n’y a pas le moindre espoir pour sortir de la crise ».
Ce protocole a fait l’objet de plusieurs ultimatums de l’organisation panarabe, qui a adopté le 27 novembre des mesures à l’encontre de Damas pour son refus de le signer, dont certaines sanctions économiques sont entrées en vigueur. Mais l’Irak, qui s’est déjà démarqué de certaines sanctions, a proposé hier une nouvelle initiative. « Nous avons eu dimanche des discussions très positives avec le secrétaire général de la Ligue arabe, qui a soutenu notre initiative complémentaire à celle de la Ligue arabe pour trouver une solution entre Syriens », a déclaré le conseiller irakien pour la Sécurité nationale, Falah al-Fayyad. « Notre prochaine étape est de lancer notre initiative et cette tâche reviendra à notre ministre des Affaires étrangères, qui en dévoilera très bientôt les détails (...) à la Ligue arabe et aux parties syriennes », a-t-il ajouté.
Rappelons que samedi, une délégation irakienne s’était rendue à Damas, où elle a rencontré des responsables syriens, avant de se rendre au siège de la Ligue arabe au Caire. M. Fayyad, chef de cette délégation, avait alors évoqué des « entretiens positifs » avec M. Assad, tout en affirmant qu’il était « trop tôt pour parler de résultats ».
Malgré les pressions de toutes parts, la répression se poursuivait hier, faisant au moins 20 tués. Des affrontements meurtriers entre l’armée syrienne régulière et des insoumis se sont déroulés dans le centre et le nord-ouest du pays, où au moins dix civils et six soldats ont trouvé la mort, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Dans la province d’Idleb, quatre civils ont été tués par balles dans les localités de Kfar Nabl, Saraqueb et Jabal al-Zaouia, et les affrontements entre soldats et insoumis se poursuivaient pour la seconde journée consécutive dans plusieurs localités de cette région proche de la frontière turque. À Qousseir, dans la région de Homs, des maisons ont été partiellement détruites par des tirs de mitrailleuses lourdes, tandis que de violents affrontements opposaient soldats et insoumis, selon la même source. Au moins six soldats, dont un officier, ont été tués et trois engins blindés détruits, a affirmé l’OSDH, ajoutant que les soldats de l’Armée syrienne libre avaient en outre arrêté deux officiers. Toujours dans la région de Homs, cinq civils ont en outre été tués par des tirs des forces de sécurité, tandis qu’un autre a péri à Deir ez-Zor, a affirmé dans un communiqué l’Observatoire. À Damas, les forces de sécurité ont pénétré dans le quartier de Barzan, menant des perquisitions, tandis que des tirs et des explosions étaient entendus. Dans la province de Deraa, de violents affrontements ont également opposé l’armée et les insoumis, alors que l’appel à la grève générale lancé il y a une semaine par les militants prodémocratie était toujours suivi. D’après l’OSDH, les liaisons téléphoniques et Internet étaient coupées à Maarret el-Noman, ainsi que l’électricité pendant 12 heures par jour. Et la grève était « largement suivie dans la majorité des localités et villages de la province de Deraa ». Dans cette même province, « les forces armées ont commencé à lever les barrages placés par les habitants dans le cadre de la grève » à Tafas, s’aidant de grues pour ouvrir les routes menant à plusieurs villages, selon la même source.
Rappelons que les militants prodémocratie ont lancé un mouvement de désobéissance civile entamé par une grève générale le 11 décembre. Ils ont appelé les Syriens à « fermer leurs commerces et leur portables, et à bloquer les routes », afin d’accentuer la pression sur le régime.
(Sources : agences et rédaction)
La Syrie pourrait accepter d’ici peu l’envoi d’observateurs, conformément à un plan arabe de sortie de crise que Damas a accepté mais jamais appliqué, continuant sa répression de la contestation en cours depuis plus de neuf mois.Damas pourrait signer « dans les 24 heures » le protocole de protection des civils, a ainsi déclaré hier à Riyad le ministre omanais des Affaires...

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