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Moyen Orient et Monde - France

La germanophobie et de bien vieux démons en pleine campagne présidentielle...

La gauche se déchaîne contre Sarkozy et dénonce un alignement de Paris sur les positions de Berlin.

Le président français Nicolas Sarkozy a prononcé, jeudi soir, un discours de près d’une heure devant 5 000 sympathisants réunis à Toulon. Éric Feferberg/AFP

En même temps qu’il essaie d’amorcer une nouvelle réforme institutionnelle en Europe, le chef de l’État français Nicolas Sarkozy commence à endosser pleinement l’habit du président-candidat.
Dans un discours prononcé jeudi soir à Toulon, M. Sarkozy avait plaidé pour un « nouveau traité » européen, en accord avec l’Allemagne. Au nom de la « vérité », il avait promis de répondre à « la peur revenue » dans une France qui craint de « perdre la maîtrise de son destin », par « la rigueur » économique et la poursuite de réformes dans un nouveau cycle vertueux de désendettement. À ce sujet, il est à noter qu’un élu socialiste s’est élevé contre l’utilisation « détournée », selon lui, d’un système d’alerte d’urgence à l’intention des maires par la préfecture des Alpes-Maritimes, visant à s’assurer de leur présence à Toulon pour le discours du locataire de l’Élysée.
Hier, la presse française a pris acte de l’entrée « en campagne » de M. Sarkozy, qui n’a toutefois pas encore rendu officielle sa candidature pour la présidentielle d’avril et mai prochains. L’équipe du candidat socialiste François Hollande a, pour sa part, dénoncé un « discours de campagne aux frais de l’État français » et un « alignement » de Paris sur les positions de Berlin. Les proches de M. Hollande, toujours donné vainqueur du scrutin de 2012 face à M. Sarkozy mais en perte de vitesse depuis quelques semaines, dénoncent un chef de la droite qui veut faire oublier sa responsabilité de « président » dans la crise française.
Ainsi, la crainte de voir Berlin dicter sa loi réveille de vieux démons en France et fait craindre à certains que la germanophobie ne s’invite dans la campagne présidentielle. « Depuis plusieurs mois, c’est Mme Merkel qui décide et M. Sarkozy qui suit », avait déclaré cette semaine François Hollande. Le « troisième homme » de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, est allé encore plus loin, accusant Angela Merkel « d’imposer à la zone euro un ordre allemand » et de mener une « politique à la Bismarck ». La référence à l’ordre pour qualifier l’Allemagne et l’évocation du premier chancelier allemand Otto von Bismarck, célèbre pour avoir déclaré la guerre à la France en 1870, ne sont pas anodines. Elles sont aussi « irresponsables », pour le chef de la diplomatie française Alain Juppé, qui a publié hier un rare communiqué à teneur politique pour dénoncer l’attitude des socialistes. « Par pure tactique politicienne, avec pour seul objectif l’affaiblissement du président français, les socialistes prennent les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie », déclare-t-il.
Abîmée par trois guerres, la perception de l’Allemagne s’est pourtant améliorée au cours des dernières décennies. Charles de Gaulle avec Konrad Adenauer, Valéry Giscard d’Estaing avec Helmut Schmidt, François Mitterrand avec Helmut Kohl et Jacques Chirac avec Gerhard Schröder : l’album franco-allemand regorge d’images d’amitié. Dans son discours de Toulon, M. Sarkozy a déclaré qu’il ne transigerait pas sur l’union franco-allemande. Il n’en fallait pas plus au quotidien de gauche Libération pour titrer hier : « Merkozy candidat », et qualifier M. Sarkozy de « président modèle allemand ». Incontournable en ces temps troublés, le couple franco-allemand continuera de tenir le haut de l’affiche puisque Nicolas Sarkozy accueillera Angela Merkel lundi à Paris, où les deux dirigeants devraient formuler des propositions communes. Avec chacun son style et ses armes, le président français et la chancelière allemande s’efforcent de s’accorder sur un renforcement de la gouvernance de la zone euro pour remédier aux défaillances qui ont conduit à la crise actuelle.

(Source : agences)
En même temps qu’il essaie d’amorcer une nouvelle réforme institutionnelle en Europe, le chef de l’État français Nicolas Sarkozy commence à endosser pleinement l’habit du président-candidat. Dans un discours prononcé jeudi soir à Toulon, M. Sarkozy avait plaidé pour un « nouveau traité » européen, en accord avec l’Allemagne. Au nom de la « vérité », il avait promis...

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