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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Netanyahu apprécié en Israël, beaucoup moins à l’étranger

Le Premier ministre israélien jouit sur la scène internationale d’une réputation de « menteur » et de « girouette politique ».

Avec 52 % d’opinions favorables, la cote de popularité de Benjamin Netanyahu n’a jamais été aussi haute en Israël.    Photo AFP

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a beau être applaudi en Israël pour la libération du soldat Gilad Shalit et sa fermeté face au programme nucléaire iranien, il souffre d’une réputation bien moins flatteuse sur la scène internationale.
Investi au printemps 2009, M. Netanyahu dispose d’une confortable majorité à la Knesset et peut se prévaloir d’une croissance économique dans un contexte de crise internationale. À 52 % d’opinions favorables, sa cote de popularité n’a jamais été aussi haute. À l’étranger, en revanche, son image est beaucoup plus négative. Le président français Nicolas Sarkozy a ainsi traité M. Netanyahu de « menteur » lors d’une conversation privée, le 3 novembre lors du G20 à Cannes, avec Barack Obama, qui a répondu devoir « traiter avec lui tous les jours », affirme le site Internet Arrêt sur images. « Je ne peux plus le voir, c’est un menteur », a lancé M. Sarkozy. « Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours ! » a rétorqué le président américain, selon le site spécialisé dans l’analyse des médias.
Lors de son premier mandat en 1996-1999, M. Netanyahu s’était attiré le courroux du président américain Bill Clinton qui l’accusait de saboter le processus de paix en revenant sur ses engagements de retrait de territoires palestiniens. À l’époque, un communiqué inhabituellement peu diplomatique de la Maison-Blanche lui avait reproché de manquer à des engagements pris « au plus haut niveau ». Le 20 mai, il a récidivé, infligeant un camouflet à Barack Obama cette fois-ci, en rejetant comme « indéfendables » les lignes d’armistice de 1967, présentées par le président américain comme la base des discussions de paix avec les Palestiniens.
« À travers le monde, M. Netanyahu est considéré, à quelques exceptions près, avec une désapprobation croissante », estime l’analyste politique israélien Yossi Alpher. « Mais ces exceptions sont importantes, surtout pour l’opinion israélienne. L’administration Obama est manifestement mécontente de lui, mais il parvient à s’en sortir face à l’opinion israélienne en montrant qu’il est très bien vu par le Congrès et une grande partie de l’opinion américaine », ajoute Yossi Alpher.
En Europe aussi, Benjamin Netanyahu a perdu du terrain. La chancelière allemande, Angela Merkel, l’avait accusé en 2010 de n’avoir rien fait pour avancer le processus de paix depuis son accession au pouvoir. Le 30 septembre 2011, elle a appelé M. Netanyahu pour lui dire « ne pas comprendre le moins du monde » l’annonce de la construction de nouveaux logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a pour sa part pressé M. Netanyahu de faire preuve de « leadership ».
Gabriela Shalev, ambassadrice d’Israël à l’ONU entre 2008 et 2010, estime que ces remarques n’ont que peu d’effet sur l’opinion publique israélienne. « Ceux qui pensent que le monde entier est contre nous et que Netanyahu est le seul à pouvoir faire face se sentent renforcés dans leur opinion, de même que les autres qui s’inquiètent de l’isolement croissant d’Israël », explique-t-elle.
Sur le front intérieur, le Premier ministre a recueilli les fruits de la libération en octobre de Gilad Shalit, détenu pendant plus de cinq ans à Gaza, en échange d’un millier de détenus palestiniens. Malgré le « prix à payer », la grande majorité des Israéliens a soutenu sa décision. À propos de l’Iran, M. Netanyahu jouit également d’un capital de confiance, au moment où se multiplient les rumeurs d’éventuelles attaques israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes. Selon un récent sondage, 52 % des Israéliens se fient à lui pour gérer ce dossier.

© AFP
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a beau être applaudi en Israël pour la libération du soldat Gilad Shalit et sa fermeté face au programme nucléaire iranien, il souffre d’une réputation bien moins flatteuse sur la scène internationale.Investi au printemps 2009, M. Netanyahu dispose d’une confortable majorité à la Knesset et peut se prévaloir d’une croissance économique dans...

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