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Moyen Orient et Monde - Le clic

Le hijab : pour elle, pour lui, pour nous...

Perçu comme un symbole d’extrémisme et d’intolérance par certains et comme un signe de foi et de pudeur par d’autres, le hijab a été au centre de nombreuses controverses ces dernières années, surtout en Europe. Depuis que la France a interdit son port dans les écoles publiques, en 2004, le débat continue à faire des vagues dans plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, la Suisse et la Belgique. Des vagues qui ont traversé l’Atlantique pour atteindre le Canada, et plus précisément le Québec, où le vote a été interdit, en 2007, à toute personne ayant le visage voilé lors des élections législatives.

Aujourd’hui, le voile est toujours au cœur de l’actualité. Avec la chute en série des dictateurs tunisien, égyptien et libyen, et la montée en puissance des mouvements religieux, des voix s’élèvent dans le monde arabe par crainte de voir les révolutions « volées » par les islamistes. Ces craintes se sont de plus en plus concrétisées après la victoire du parti Ennahda en Tunisie, les propos sur la charia en Libye et les actes de violences confessionnelles en Égypte. La peur de voir certains extrémistes profiter du vide politique actuel pour imposer leurs lois. Comme ces salafistes égyptiens qui cherchent à cacher toute forme féminine, qu’elle soit de chair ou de marbre. L’exemple en est avec la « burqanisation » des sirènes qui ornent la fontaine de Jupiter au centre d’Alexandrie, jugées « indécentes » par le parti salafiste « el-Nour » (la Lumière). La nouvelle a été rapportée par le quotidien al-Masri al-Youm qui a publié des photos avant et après l’« opération burqa », enflammant les réactions des internautes sur Twitter. « Draper une statue avec des sirènes nous mènera assurément au paradis. J’ai hâte », écrit l’un d’eux.

 



Plus qu’un simple foulard, le hijab est aussi un outil. Un outil de propagande, un outil politique, un outil d’expression même. Le porter pour affirmer une certaine affiliation, encourager une cause : un foulard rose pour soutenir la lutte contre le cancer du sein (pinkhijabday.org). Le brûler pour exprimer sa frustration, sa colère : un foulard en feu pour protester contre la répression, comme au Yémen, où des centaines de Yéménites ont brûlé leur « makrama ». Un acte qui se référerait à une ancienne tradition bédouine, signifiant un appel à l’aide.

 

Des Yéménites brûlant leur voile.

Mais le voile n’est pas seulement une affaire de femmes. Il concerne les hommes aussi. C’est ce que réclament des internautes égyptiennes sur Facebook qui invitent les hommes à porter le hijab en solidarité avec les femmes. « Ils (les islamistes) disent que le voile est une affaire de choix personnel, et pourtant, le mot hijab est injurieux dans leur bouche quand ils insultent des hommes qui le portent, écrit le groupe sur le réseau social. Ceux qui demandent aux femmes de porter le hijab ne devraient pas s’attaquer aux hommes qui choisissent de le porter aussi. » Le groupe a également publié des photos d’hommes voilés, dont certaines ont été prises d’une campagne lancée par des Iraniens, en 2009, en soutien à un étudiant qui avait été emprisonné pour s’être recouvert la tête d’un foulard.

En Iran, on ne plaisante pas avec le hijab. Il est exclusivement réservé aux femmes. Plus qu’un devoir religieux, le voile serait également un outil de séduction. À en croire un éditorial publié sur un site d’information proche du pouvoir, le voile islamique stimulerait... la libido : « Dans l’islam, le hijab existe pour maintenir la vivacité sexuelle. Le voile stimule les fantasmes et redonne un sens à l’activité sexuelle (...). La nudité en Occident n’attire que les adolescents qui, s’ils se laissent entraîner, finiront par devenir de vieux célibataires. »
« J’ai toujours pensé que les Français étaient des idiots, réagit Ariane sur iranian.com, un site consacré à la diaspora iranienne à travers le monde. Ils bannissent la burqa, ces idiots ! Si seulement ils savaient ce qu’elle peut faire pour leur vie sexuelle (...). OK les gars, la prochaine fois que vous aurez besoin d’un stimulant sexuel, plus besoin de renouveler votre abonnement Playboy. Vous n’avez qu’à acheter un billet d’avion (vers l’Iran) et vous promener dans la rue. Je vous le garantis : vous rentrerez avec une dose de sex-appeal qui durera au moins un an ! »

Perçu comme un symbole d’extrémisme et d’intolérance par certains et comme un signe de foi et de pudeur par d’autres, le hijab a été au centre de nombreuses controverses ces dernières années, surtout en Europe. Depuis que la France a interdit son port dans les écoles publiques, en 2004, le débat continue à faire des vagues dans plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne,...

commentaires (3)

Vous allez voir qu'ils vont finir par faire sauter les sirènes de la fontaine comme les Talibans en Afganistan ont fait sauter une des merveilles de l'heritage de l'humanité.

Saleh Issal

03 h 35, le 09 novembre 2011

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Commentaires (3)

  • Vous allez voir qu'ils vont finir par faire sauter les sirènes de la fontaine comme les Talibans en Afganistan ont fait sauter une des merveilles de l'heritage de l'humanité.

    Saleh Issal

    03 h 35, le 09 novembre 2011

  • J'aime bien ce mot de concupiscence...ok,il ne faut pas regarder la femme comme si elle n'était qu'un obscur ou clair objet du désir..ok.Une fois qu'on a dit çà,on ne va pas la regarder non plus comme si elle nous laissait indifférent!Pour les hommes qui aiment les femmes,et il en reste grâce à Dieu,un certain regard ne me paraît pas forcément insultant ou irrespectueux...le jeu de la séduction ne doit pas devenir tabou,quand même!A force de trop vouloir "respecter" la femme,on risque d'obtenir le résultat strictement inverse.Femmes,je vous aime!

    GEDEON Christian

    03 h 06, le 09 novembre 2011

  • Se voiler c'est renoncer à sa propre image, renoncer à sa personnalité, ne pas exister.C'est aux hommes de regarder autrement les femmes que par des yeux remplis de concupiscence en leur demandant de cacher ce qu'ils ne sont pas capables de voir autrement. Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    02 h 08, le 09 novembre 2011

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