Syrie : le CCG convoque une réunion urgente de la Ligue arabe

Les monarchies du Golfe (CCG) ont demandé hier une réunion urgente du Conseil ministériel de la Ligue arabe pour évoquer la situation « terrible » qui prévaut en Syrie, pour débattre de la situation humanitaire et examiner les moyens « de faire cesser le bain de sang et l’engrenage de la violence ».
Cette demande intervient alors que la seule journée d’hier en Syrie a été tachée d’au moins dix-neuf morts, l’armée syrienne faisant face à une résistance armée dans deux villes. Dix personnes ont ainsi été tuées à Banache au cours d’affrontements armés avec des soldats qui ont mené une incursion dans cette ville de la province d’Idleb secouée depuis hier matin par des bombardements et des affrontements, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des unités de « l’armée syrienne soutenues par des chars et des véhicules blindés de transport de troupes ont lancé un assaut contre la ville et des affrontements ont eu lieu avec des hommes armés qui seraient des dissidents », a ainsi annoncé l’OSDH dans un communiqué, faisant état de la « destruction partielle de maisons et de blessés ». Dans la soirée, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants, tuant un enfant de trois ans et blessant 15 personnes.
Dans le même temps, dans la localité de Hara dans la province de Deraa, de violents affrontements entre des soldats et des hommes armés, « vraisemblablement des déserteurs », ont fait neuf morts, un officier et huit soldats, toujours selon l’OSDH en citant un militant sur place, qui évoque 25 civils arrêtés.
Rappelons que le régime accuse régulièrement des « bandes terroristes armées » d’être à l’origine des troubles et avait récemment massivement déployé l’armée à Rastan après plusieurs jours d’affrontements entre soldats et déserteurs. « La situation commence à se normaliser, la sécurité se rétablit et les autorités font des efforts pour la reprise des services », a toutefois expliqué Ghassan Abdel Al, gouverneur de Homs dont dépend Rastane, au cours d’une visite organisée durant laquelle la presse n’a pu accéder qu’à un gymnase où étaient entreposées des armes. Ce qui n’a pas empêché les forces de sécurité à procéder à des arrestations massives et les protestataires à descendre dans les rues dans la soirée.
Refusant de tirer sur des manifestants non armés, un officier a par ailleurs été tué par les forces de sécurité à Hama, où les sbires du régime ont poursuivi leur campagne d’arrestations, comme à Jassem, Moadamiya ou Basra al-Harir, et trois étudiants ont été kidnappés à Zamalka. Malgré cela, des manifestations de soutien à Homs et Idleb ont eu lieu dans plusieurs endroits : Khaldiyeh, Bab al-Dareeb, al-Inshaat, Enkhel, Deraa...
Sur le plan diplomatique enfin, l’ambassadeur de Syrie à Londres, Sami Khiyami, a de nouveau été convoqué hier par les autorités britanniques qui l’ont mis en garde contre tout acte de harcèlement ou d’intimidation d’opposants syriens vivant au Royaume-Uni, a annoncé le ministre des Affaires étrangères William Hague. L’ambassade des États-Unis à Damas a opposé de son côté sur sa page Facebook les manifestations anticapitalistes à Wall Street et celles se déroulant actuellement en Syrie, pour mettre en exergue la répression.
Notons que l’Union européenne a décidé d’imposer des sanctions à la Commercial Bank of Syria « qui soutient financièrement le régime ». C’est le huitième train de sanctions de l’UE à l’encontre du régime Assad.

(Sources : agences et rédaction)