Le 2 octobre, le fils du grand mufti, Saria Hassoune, avait été tué « par les tirs d’un groupe terroriste armé » sur la voiture dans laquelle il circulait, selon l’agence officielle SANA. Un professeur d’histoire qui se trouvait à bord avait également trouvé la mort. Toutefois, selon des militants des droits de l’homme, Saria Hassoune a succombé après avoir été blessé lors d’une tentative d’assassinat menée par des inconnus au nord de la ville de Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Dans ce même contexte, le Conseil national syrien (CNS) a déclaré hier espérer être reconnu par la communauté internationale en tant que représentant de l’opposition au président Bachar el-Assad, mais ne pas avoir l’intention d’être un gouvernement bis, d’après Abdoulbasset Sieda, membre du comité exécutif du CNS, lors d’une conférence de presse. « Notre rôle se termine avec la chute de ce régime », a-t-il cependant ajouté, précisant que des discussions se tiendraient alors pour lancer un processus électoral et élargir la démocratie. Abdoulbasset Sieda a estimé aussi que le Conseil représentait environ 60 % de l’opposition syrienne.
De plus, les représentants du CNS se sont réunis à Stockholm au cours du week-end pour des discussions sous l’égide du centre Olof Palme, qui promeut la démocratie. Les participants ont insisté sur la nécessité de respecter les droits humains, la démocratie et les droits des minorités, souhaitant l’envoi d’observateurs internationaux en Syrie et des sanctions ciblées visant des responsables du gouvernement plutôt que le pays en général.
Toujours concernant les opposants, des membres de l’opposition intérieure au régime syrien, dont l’écrivain Michel Kilo, se retrouvent aujourd’hui mardi à Paris où ils tiendront une conférence de presse sur l’état de leur lutte pour le renversement du régime de Bachar el-Assad, ont annoncé hier les organisateurs. Le CCND, qui a tenu son congrès le 17 septembre à Damas, n’a pas rejoint pour l’instant le CNS.
Par ailleurs, d’autres membres de l’opposition ont lancé hier à Paris une « semaine de soutien et de solidarité avec le peuple syrien » qui s’achèvera samedi par une manifestation dans la capitale française. « Nous demandons à la France, dont nous saluons les efforts déjà déployés, de renforcer la pression sur le régime », a déclaré Aytham el-Maleh, défenseur historique des droits de l’homme. Interrogé sur ses relations avec le CNS auquel il n’a pas adhéré, il a indiqué que celui-ci « ne regroupe pas pour l’instant toutes les sensibilités », mais que « cela se fait progressivement ».
Toujours à Paris, le gouvernement français a exprimé hier son soutien à l’opposition syrienne, avec une première rencontre publique à Paris entre le chef de la diplomatie Alain Juppé et des responsables du CNS, dont son dirigeant provisoire Burhan Ghalioun, professeur de sociologie dans une université parisienne. Devant des journalistes, le ministre a serré la main à Burhan Ghalioun ainsi qu’à Basma Kodmani, la porte-parole du CNS, au début d’une soirée de soutien organisée par les milieux culturels français. Alain Juppé a précisé que la question d’une reconnaissance par la France du CNS « n’est pas à l’ordre du jour parce que le CNS ne le demande pas ».
Quant à la Russie, elle s’est dit prête à proposer au Conseil de sécurité de l’ONU, avec la Chine, un projet de résolution plus « équilibré » que celui sur lequel Moscou et Pékin ont mis leur veto la semaine dernière, a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « À côté de cela, nous devons encourager l’opposition syrienne à se mettre à la table des négociations et à trouver un accord. Nous sommes prêts à proposer une telle résolution avec nos partenaires chinois », a souligné M. Lavrov. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie s’est défendue d’être l’avocate du régime de Damas et a fait valoir qu’elle accueillerait en octobre deux délégations de l’opposition syrienne, comme elle l’a déjà fait par le passé. Hier d’ailleurs, le représentant du Kremlin pour les crises dans le monde arabe, Mikhaïl Marguelov, a reçu à Moscou une délégation présentée comme étant une branche « modérée » de l’opposition syrienne, et conduite par l’un des chefs du Parti communiste syrien, Qadri Jamil, dont les membres sont accusés par d’autres opposants syriens d’être des proches du régime. Cité par les agences russes, il a déclaré que « la Russie fait tout son possible pour que le dialogue s’engage. Nous sommes prêts à mettre tout notre poids politique dans la balance », a-t-il ajouté à l’issue de la réunion avec la délégation.
Dans le même contexte, et dans une interview publiée hier dans un quotidien turc, un colonel déserteur de l’armée syrienne, qui s’est réfugié en Turquie, a demandé une « aide militaire » pour renverser le régime de Damas, tout en se déclarant opposé à une intervention étrangère dans son pays. Le colonel Riad el-Assad a annoncé récemment avoir formé une force d’opposition armée baptisée « Armée libre de Syrie ».
Sur le terrain, les violences, qui avaient fait 31 morts dimanche, se sont poursuivies avec quatre civils tués hier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). En effet, un civil est mort à Homs dans le pilonnage de son quartier et un membre du parti Baas au pouvoir en Syrie a été tué par des inconnus dans la région d’Idleb. En outre, un homme a péri en tentant de passer en Turquie et un autre a été abattu à Saqba, une banlieue de Damas, par les forces de sécurité qui ont tiré pour empêcher la formation d’une manifestation d’étudiants, toujours selon l’OSDH.
(Source : agences)
commentaires (5)
C'est très bien de réagir comme nous le faisons, mais c'est surtout le gouvernement libanais qui devrait donner sa position puisqu'il est le premier concerné. Allô ?
Robert Malek
05 h 23, le 11 octobre 2011