Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

L’armée syrienne traque les déserteurs

Damas accuse les Occidentaux de vouloir « démanteler » la Syrie.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, lors de son intervention hier à la tribune de l’ONU.Mike Segar/Reuters

Signe de la contestation grandissante du régime Assad en Syrie, les désertions se multiplient au sein de l’armée, selon des militants, et un nombre croissant de déserteurs s’organisent à Homs et dans les environs, menant des attaques de type guérilla contre des positions fidèles au régime. Toutefois, le régime tenterait d’étouffer dans l’œuf ce mouvement en traquant inlassablement les soldats insoumis, affirment ces mêmes militants. Le régime syrien, qui ne reconnaît pas l’ampleur de la contestation, accuse des « gangs armés » de tuer des militaires et des civils pour semer le chaos dans le pays, parfois avec le soutien d’Israël ou d’autres pays étrangers.
« Quatre soldats à Maar Chamsa, dans le gouvernorat d’Idleb, ont été tués par balles et sept autres arrêtés alors qu’ils fuyaient le camp militaire de Wadi Deif », a ainsi annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dans la même région, les forces de l’ordre « ont pris d’assaut les villages à l’est de la ville de Saraqeb. Elles ont érigé des barrages et fait des recherches, arrêtant 17 personnes », a ajouté l’organisation. « La tension est grande dans la province de Homs. L’armée est déployée dans des villages de la région de Qousseir (au sud de Homs), où deux corps non identifiés ont été retrouvés dans le fleuve Assi », a indiqué également l’Observatoire. « Il y a en outre des corps mutilés à l’hôpital national » de Qousseir, théâtre samedi d’opérations militaires au cours desquelles 12 civils ont été tués et 15 autres portés disparus, selon l’OSDH. Au nord de Homs, « la sécurité a dressé de nombreux barrages sur les routes menant à Rastan, où des tirs de mitrailleuses lourdes étaient entendus ce matin », ajoute l’OSDH. Trois habitants ont été blessés, ont indiqué des témoins. Des opposants ont dit avoir entendu de puissantes explosions. Un peu plus tôt, l’armée avait pris le contrôle des villages de Zafaraneh et de Deir al-Djin, entre Rastan et la ville de Talbisseh plus au sud, selon des militants de cette région. L’adjoint du doyen de la faculté d’architecture de l’université al-Baas à Homs, Mohammad Ali Aqil, et le directeur de l’école militaire de pétrochimie, Naël Dakhil, ont été assassinés hier par des inconnus à Homs, toujours selon l’OSDH.
Dans la ville rebelle de Hama, « un civil a succombé et trois autres ont été blessés par des tirs dimanche soir sur la route de Mhardé-Hilfaya », ont rapporté des militants. Et les corps de quatre civils disparus le 16 septembre pendant une campagne de perquisitions ont été remis hier à leurs familles à Hilfaya dans la province de Hama, a encore rapporté l’OSDH. Dans la province de Deraa, « des tirs intensifs ont été entendus toute la nuit après l’incendie du bâtiment du conseil municipal » attribué aux milices fidèles au régime à Daël, selon des habitants. Et des étudiants ont manifesté dans plusieurs villes de la province. L’agence SANA a annoncé de son côté la saisie « d’armes et de munitions » dans une maison à Nassib, près de la frontière jordanienne, et la découverte d’une voiture remplie « d’armes israéliennes et d’explosifs » à Homs. Pour sa part, la Fédération internationale des droits de l’homme a dénoncé la « timidité » des réactions internationales face à la répression en Syrie et demandé une enquête de l’ONU sur la mort de civils.
Sur le plan diplomatique, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Moallem, a accusé hier à l’ONU les Occidentaux de semer « le chaos total » en Syrie en vue de « démanteler » le pays. Tandis que l’Europe et les États-Unis font pression en faveur de sanctions de l’ONU contre la Syrie, le chef de la diplomatie de Damas a affirmé devant l’Assemblée générale des Nations unies que les manifestations étaient devenues le « prétexte à des interventions étrangères ». Il a ajouté que des gouvernements étrangers cherchaient à saboter la coexistence entre les différents groupes religieux en Syrie. « Comment pourrions-nous expliquer autrement les provocations médiatiques, le financement et l’armement de l’extrémisme religieux ? » a-t-il demandé, ajoutant que le peuple syrien était « déterminé à rejeter toute forme d’intervention étrangère ».
De leur côté, les États-Unis ont salué hier « la retenue » de l’opposition syrienne face à la répression sanglante des manifestations et jugé que l’apparition d’actes armés contre le régime serait normale.
Plus tôt en journée, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a pressé la Chine de soutenir une action du Conseil de sécurité sur la Syrie lors de sa rencontre avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, a indiqué un responsable américain sous le couvert de l’anonymat. Le ministre chinois a répondu en adressant une mise en garde voilée contre toute action internationale contre la Syrie. « La communauté internationale doit respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, agir et réagir avec prudence afin d’éviter de nouveaux bouleversements qui menaceraient la paix régionale », a plaidé M. Yang. De son côté, la France a protesté auprès de Damas après l’agression dont a été victime samedi son ambassadeur en Syrie.
(Sources : agences et rédaction)
Signe de la contestation grandissante du régime Assad en Syrie, les désertions se multiplient au sein de l’armée, selon des militants, et un nombre croissant de déserteurs s’organisent à Homs et dans les environs, menant des attaques de type guérilla contre des positions fidèles au régime. Toutefois, le régime tenterait d’étouffer dans l’œuf ce mouvement en traquant...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut