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Moyen Orient et Monde - CNT

Le nouveau pouvoir libyen prône modération et respect des droits de l’homme

Aucune offensive d’envergure hier...

Un combattant du CNT en position à l’extérieur de Bani Walid, à l’heure où les pourparlers pour la reddition des derniers pro-Kadhafi se poursuivent. Joseph Eid/AFP

Les nouvelles autorités libyennes se sont prononcées pour une nouvelle Libye modérée et respectueuse des droits de l’homme, gravement violés sous le régime déchu de Mouammar Kadhafi mais aussi par des partisans du Conseil national de transition, selon Amnesty.
Dans son premier discours public à Tripoli, Moustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT), a ainsi affirmé que l’islam serait « la principale source de la législation » de la nouvelle Libye, réputée conservatrice et religieuse. « Nous n’accepterons aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche. Nous sommes un peuple musulman, à l’islam modéré, et nous allons rester sur cette voie », a-t-il précisé.
Sur le terrain, aucune offensive d’envergure n’a eu lieu sur les villes de Bani Walid, Syrte et Sebha, aux mains des pro-Kadhafi et qui ont montré leur capacité à résister et même à contre-attaquer.
Les combattants du nouveau régime s’exerçaient hier à manier de nouvelles armes alors que des habitants fuyaient Bani Walid malgré des discussions encore en cours pour que les pro-Kadhafi déposent les armes, « mais sans résultat jusqu’à présent », explique Abdallah Kenchil, un responsable local du CNT.
La bataille pour Syrte semblait encore moins bien engagée. Les pro-CNT massés sur la route côtière à l’est ou à l’ouest étaient encore à des dizaines de km de leur cible. Ceux de l’est ont de plus subi la veille à l’arrière une contre-offensive des pro-Kadhafi qui a fait 17 morts sur la raffinerie de Ras Lanouf, conquise fin août.
Quant à Mouammar Kadhafi, l’OTAN ne sait pas s’il se trouve toujours en Libye ou s’il a fui comme des centaines de nombreux autres dirigeants de son pays, a déclaré mardi un porte-parole de l’Alliance, le colonel Roland Lavoie. « Kadhafi n’est pas apparu en public dans le pays depuis un bon moment (...) et nous ne disposons pas d’informations sûres sur l’endroit où il se trouve actuellement », a-t-il ajouté, précisant que « la zone où (les forces de) Kadhafi opèrent se réduit et est de plus en plus contestée ».
Sur le plan diplomatique, les États-Unis ont aussi annoncé que la n° 2 de leur ambassade en Libye, Joan Polaschik, était à Tripoli pour examiner les conditions d’une réouverture complète de la chancellerie, probablement dans quelques semaines. Quant au gouvernement canadien, il a rétabli sa présence diplomatique en Libye et a obtenu une exemption de l’ONU lui permettant de débloquer 2,2 milliards de dollars d’actifs libyens gelés au Canada, a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères John Baird.
L’ambassadrice du Canada en Libye, Sandra McCardell, est retournée en Libye pour effectuer une évaluation de la situation sur le terrain à Tripoli.
D’autre part, le CNT a confirmé les accords passés entre la Chine et le régime du colonel Mouammar Kadhafi, a affirmé Pékin mardi, après avoir reconnu la veille les autorités de transition dans le pays africain. La Chine, qui a investi des milliards de dollars en Libye, notamment dans le pétrole, a longtemps soutenu le colonel Kadhafi et n’a établi de premiers contacts avec les insurgés qu’en juin, avant de devenir, lundi, le dernier des cinq membres permanents de l’ONU à reconnaître formellement le CNT.
« Le CNT a accepté de respecter la politique d’une seule Chine et tous les traités et accords avec la Chine », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’un point de presse.
Enfin, la commission de l’Union africaine (UA) sur la Libye se réunira mercredi à Pretoria pour discuter des derniers développements sur une question qui divise l’organisation continentale, a-t-on appris mardi auprès du gouvernement sud-africain.
Il reste à signaler la mise en garde de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a indiqué que près de 3 000 migrants, en majorité des Tchadiens, mais aussi des personnes originaires de pays arabes et du Pakistan, étaient bloqués depuis juin dans un centre de transit à Sebha qui est « presque à cours de vivres, il n’y a ni eau ni électricité ». Un fonctionnaire du consulat tchadien à Sebha a fait état de combats violents entre pro-Kadhafi aux combattants pro-CNT et d’une détérioration de la sécurité.
Sur un autre plan, les trois généraux libyens proches de Mouammar Kadhafi et réfugiés dans le nord du Niger, dont l’ancien chef de l’armée de l’air, ont gagné la capitale Niamey, a-t-on appris mardi de source gouvernementale ; ils ont été aussitôt conduits dans une villa officielle proche de la présidence et du fleuve Niger, a précisé la même source. Et en Tunisie, un autre proche du colonel Kadhafi, le commandant libyen Khouildi Hamidi, arrêté le 7 septembre à l’aéroport international de Tunis, a comparu hier pour « entrée illégale sur le territoire ». La justice tunisienne a décidé un non-lieu et son passeport va lui être rendu.
Enfin, Saadi Kadhafi, un des fils de Mouammar Kadhafi, entré au Niger dimanche, est « retenu » dans une résidence officielle du gouvernement nigérien, ont affirmé hier les États-Unis. « D’après ce que nous savons, il est retenu dans une résidence officielle d’État », a dit la porte-parole du département d’État Victoria Nuland, comparant ensuite cette situation à « une assignation à résidence ». Une source gouvernementale à Niamey avait dit plus tôt à l’AFP « ne pas connaître la position mardi » de Saadi Kadhafi, entré au Niger avec huit autres proches du dirigeant déchu.
Mme Nuland a, comme lundi, exhorté le Niger à trouver un accord avec le Conseil national de transition libyen.
Elle a également corrigé son affirmation de la veille, selon laquelle Saadi Kadhafi ne figurait pas sur une liste de personnes interdites de voyager par la résolution 1970 de l’ONU, prise en février.
(Sources : agences et rédaction)
Les nouvelles autorités libyennes se sont prononcées pour une nouvelle Libye modérée et respectueuse des droits de l’homme, gravement violés sous le régime déchu de Mouammar Kadhafi mais aussi par des partisans du Conseil national de transition, selon Amnesty.Dans son premier discours public à Tripoli, Moustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT), a ainsi...

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